[404] ἀλλὰ τότε συγγίγνεσθαι, (404a) ἐπειδὰν ἡ ψυχὴ καθαρὰ ᾖ πάντων τῶν περὶ τὸ σῶμα κακῶν καὶ ἐπιθυμιῶν, οὐ φιλοσόφου δοκεῖ σοι εἶναι καὶ εὖ ἐντεθυμημένου ὅτι οὕτω μὲν ἂν κατέχοι αὐτοὺς δήσας τῇ περὶ ἀρετὴν ἐπιθυμίᾳ, ἔχοντας δὲ τὴν τοῦ σώματος πτοίησιν καὶ μανίαν οὐδ᾽ ἂν ὁ Κρόνος δύναιτο ὁ πατὴρ συγκατέχειν αὑτῷ ἐν τοῖς δεσμοῖς δήσας τοῖς αὐτοῦ λεγομένοις;
(Ἑρμογένης)
Κινδυνεύεις τὶ λέγειν, ὦ Σώκρατες.
(404b) (Σωκράτης)
Καὶ τό γε ὄνομα ὁ «Ἅιδης,» ὦ Ἑρμόγενες, πολλοῦ δεῖ ἀπὸ τοῦ ἀιδοῦς ἐπωνομάσθαι, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον ἀπὸ τοῦ πάντα τὰ καλὰ εἰδέναι, ἀπὸ τούτου ὑπὸ τοῦ νομοθέτου «Ἅιδης» ἐκλήθη.
(Ἑρμογένης)
Εἶεν· τί δὲ Δήμητρά τε καὶ Ἥραν καὶ Ἀπόλλω καὶ Ἀθηνᾶν καὶ Ἥφαιστον καὶ Ἄρη καὶ τοὺς ἄλλους θεούς, πῶς λέγομεν;
(Σωκράτης)
Δημήτηρ μὲν φαίνεται κατὰ τὴν δόσιν τῆς ἐδωδῆς διδοῦσα ὡς μήτηρ «Δημήτηρ» κεκλῆσθαι, Ἥρα δὲ ἐρατή (404c) τις, ὥσπερ οὖν καὶ λέγεται ὁ Ζεὺς αὐτῆς ἐρασθεὶς ἔχειν. Ἴσως δὲ μετεωρολογῶν ὁ νομοθέτης τὸν ἀέρα «Ἥραν» ὠνόμασεν ἐπικρυπτόμενος, θεὶς τὴν ἀρχὴν ἐπὶ τελευτήν· γνοίης δ᾽ ἄν, εἰ πολλάκις λέγοις τὸ τῆς Ἥρας ὄνομα. «Φερρέφαττα» δέ· πολλοὶ μὲν καὶ τοῦτο φοβοῦνται τὸ ὄνομα καὶ τὸν «Ἀπόλλω,» ὑπὸ ἀπειρίας, ὡς ἔοικεν, ὀνομάτων ὀρθότητος. Καὶ γὰρ μεταβάλλοντες σκοποῦνται τὴν «Φερσεφόνην,» καὶ δεινὸν αὐτοῖς φαίνεται· τὸ δὲ μηνύει (404d) σοφὴν εἶναι τὴν θεόν. Ἅτε γὰρ φερομένων τῶν πραγμάτων τὸ ἐφαπτόμενον καὶ ἐπαφῶν καὶ δυνάμενον ἐπακολουθεῖν σοφία ἂν εἴη. «Φερέπαφα» οὖν διὰ τὴν σοφίαν καὶ τὴν ἐπαφὴν τοῦ φερομένου ἡ θεὸς ἂν ὀρθῶς καλοῖτο, ἢ τοιοῦτόν τι — δι᾽ ὅπερ καὶ σύνεστιν αὐτῇ ὁ Ἅιδης σοφὸς ὤν, διότι τοιαύτη ἐστίν — νῦν δὲ αὐτῆς ἐκκλίνουσι τὸ ὄνομα εὐστομίαν περὶ πλείονος ποιούμενοι τῆς ἀληθείας, ὥστε «Φερρέφατταν» αὐτὴν καλεῖν. ταὐτὸν δὲ καὶ περὶ τὸν (404e) Ἀπόλλω, ὅπερ λέγω, πολλοὶ πεφόβηνται περὶ τὸ ὄνομα τοῦ θεοῦ, ὥς τι δεινὸν μηνύοντος· ἢ οὐκ ᾔσθησαι;
(Ἑρμογένης)
Πάνυ μὲν οὖν, καὶ ἀληθῆ λέγεις.
(Σωκράτης)
Τὸ δέ γ᾽ ἐστίν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, κάλλιστα κείμενον πρὸς τὴν δύναμιν τοῦ θεοῦ.
(Ἑρμογένης)
Πῶς δή;
| [404] et entrer en commerce avec eux (404a) dès que leur âme est
affranchie de tous les maux et de tous les désirs du corps, n'est-ce pas là,
à ton avis, être philosophe, et avoir bien su comprendre que le meilleur
moyen de retenir les mortels est de les enchaîner par le désir de la vertu;
mais que tant qu'ils sont sujets à l'obsession et aux folies du corps, il n'y a
pas moyen de les fixer auprès de soi, quand même le père de ce dieu,
Cronos, y emploierait ces fameux liens qui ont gardé son nom.
HERMOGÈNE
Tu pourrais bien avoir raison, Socrate.
(404b) SOCRATE.
Il s'en faut donc beaucoup, Hermogène, que ce nom de Haidès soit
tiré du mot ténébreux, g-aeidehs; c'est plutôt la propriété de connaître,
g-eidenai, tout ce qui est beau, qui lui fait donner ce nom par le législateur.
HERMOGÈNE.
Soit. Mais que dirons-nous de Dêmetêr, de Hêra
d'Apollon, d'Athénê, d'Héphaistos, d'Arès et des autres dieux ?
SOCRATE.
Le nom de Dèmèter vient, je pense, des aliments qu'elle nous
procure et qu'elle donne comme une mère, g-didousa g-hohs g-mehtehr. Hèra
revient à aimable, g-erateh; (404c) on dit en effet qu'elle est aimée de
Jupiter. Peut-être aussi le législateur tout occupé des choses du ciel, a-t-il
voulu cacher sous ce nom celui de l'air, g-aehr, en mettant à là fin la lettre du
commencement, ce qu'il est facile de reconnaître en prononçant de suite
plusieurs fois le nom à Héra. Bien des gens ont peur du nom de
Pherrhepkatta et de celui d'Apollon, mais c'est, je crois, par ignorance
de la juste valeur des noms. Ainsi, altérant le premier de ces noms, ils y
trouvent Phersephoné, qui leur paraît redoutable; La vérité est qu'il
exprime (404d) la sagesse dè cette divinité. En effet, si toutes choses sont
en mouvement, la sagesse consiste à savoir les atteindre, les saisir, les
suivre dans leur cours. Cette déesse aurait donc été nommée à bon droit
Phérépapha ou quelque chose d'approchant, en raison de sa sagesse
et de ce qu'elle connaît et atteint les choses dans le mouvement qui les
emporte, g-epapheh g-tou g-pheromenou. Et c'est parce qu'elle ressemble au sage
Haidès qu'on les unit l'un à l'autre. Mais on altère le nom de la déesse, et
sacrifiant la vérité à une combinaison de sons plus agréables, on la
nomme Pherrhéphatta. Même frayeur du nom (404e) d'Apollon,
comme s'il exprimait quelque idée funeste. Ne le sais-tu pas?
HERMOGÈNE.
Si fait; tu ne dis rien que de vrai.
SOCRATE.
Ce nom est pourtant, selon moi, parfaitement approprié aux fonctions
de ce dieu.
HERMOGÈNE.
Comment cela, Socrate?
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