HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

Page 405

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[405] (Σωκράτης) Ἐγὼ πειράσομαι φράσαι γέ μοι φαίνεται· οὐ γὰρ (405a) ἔστιν ὅτι ἂν μᾶλλον ὄνομα ἥρμοσεν ἓν ὂν τέτταρσι δυνάμεσι ταῖς τοῦ θεοῦ, ὥστε πασῶν ἐφάπτεσθαι καὶ δηλοῦν τρόπον τινὰ μουσικήν τε καὶ μαντικὴν καὶ ἰατρικὴν καὶ τοξικήν. (Ἑρμογένης) Λέγε δή· ἄτοπον γάρ τί μοι λέγεις τὸ ὄνομα εἶναι. (Σωκράτης) Εὐάρμοστον μὲν οὖν, ἅτε μουσικοῦ ὄντος τοῦ θεοῦ. Πρῶτον μὲν γὰρ κάθαρσις καὶ οἱ καθαρμοὶ καὶ κατὰ τὴν ἰατρικὴν καὶ κατὰ τὴν μαντικὴν καὶ αἱ τοῖς ἰατρικοῖς (405b) φαρμάκοις καὶ αἱ τοῖς μαντικοῖς περιθειώσεις τε καὶ τὰ λουτρὰ τὰ ἐν τοῖς τοιούτοις καὶ αἱ περιρράνσεις, πάντα ἕν τι ταῦτα δύναιτἄν, καθαρὸν παρέχειν τὸν ἄνθρωπον καὶ κατὰ τὸ σῶμα καὶ κατὰ τὴν ψυχήν· οὔ; (Ἑρμογένης) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καθαίρων θεὸς καὶ ἀπολούων τε καὶ ἀπολύων τῶν τοιούτων κακῶν οὗτος ἂν εἴη; (Ἑρμογένης) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Κατὰ μὲν τοίνυν τὰς ἀπολύσεις τε καὶ ἀπολούσεις, (405c) ὡς ἰατρὸς ὢν τῶν τοιούτων, «Ἀπολούων» ἂν ὀρθῶς καλοῖτο· κατὰ δὲ τὴν μαντικὴν καὶ τὸ ἀληθές τε καὶ τὸ ἁπλοῦνταὐτὸν γάρ ἐστινὥσπερ οὖν οἱ Θετταλοὶ καλοῦσιν αὐτόν, ὀρθότατἂν καλοῖτο· «Ἄπλουν» γάρ φασι πάντες Θετταλοὶ τοῦτον τὸν θεόν. Διὰ δὲ τὸ ἀεὶ βολῶν ἐγκρατὴς εἶναι τοξικῇ «Ἀειβάλλων» ἐστίν. Κατὰ δὲ τὴν μουσικὴν δεῖ ὑπολαβεῖν (ὥσπερ τὸν ἀκόλουθόν τε καὶ τὴν ἄκοιτιν) ὅτι τὸ ἄλφα σημαίνει πολλαχοῦ τὸ ὁμοῦ, καὶ ἐνταῦθα τὴν ὁμοῦ πόλησιν καὶ περὶ τὸν οὐρανόν, οὓς δὴ «πόλους» καλοῦσιν, καὶ (τὴν) περὶ (405d) τὴν ἐν τῇ ᾠδῇ ἁρμονίαν, δὴ συμφωνία καλεῖται, ὅτι ταῦτα πάντα, ὥς φασιν οἱ κομψοὶ περὶ μουσικὴν καὶ ἀστρονομίαν, ἁρμονίᾳ τινὶ πολεῖ ἅμα πάντα· ἐπιστατεῖ δὲ οὗτος θεὸς τῇ ἁρμονίᾳ ὁμοπολῶν αὐτὰ πάντα καὶ κατὰ θεοὺς καὶ κατἀνθρώπους· ὥσπερ οὖν τὸν ὁμοκέλευθον καὶ ὁμόκοιτιν «ἀκόλουθον» καὶ «ἄκοιτιν» ἐκαλέσαμεν, μεταβαλόντες ἀντὶ τοῦ «ὁμο‐» «‐,» οὕτω καὶ «Ἀπόλλωνα» ἐκαλέσαμεν (405e) ὃς ἦν «ὁμοπολῶνἕτερον λάβδα ἐμβαλόντες, ὅτι ὁμώνυμον ἐγίγνετο τῷ χαλεπῷ ὀνόματι. Ὅπερ καὶ νῦν ὑποπτεύοντές τινες διὰ τὸ μὴ ὀρθῶς σκοπεῖσθαι τὴν δύναμιν τοῦ ὀνόματος φοβοῦνται αὐτὸ ὡς σημαῖνον φθοράν τινα· [405] SOCRATE. Je vais essayer de te dire comment je l'entends. (405a) Je ne crois pas qu'on eût pu trouver un mot plus analogue à la fois aux quatre différens attributs du dieu, la musique, la divination, là médecine, et l'art de lancer des fléches, un nom qui s'y appliquât mieux et les exprimât plus clairement. HERMOGÈNE. Expiique-toi; ce serait là, s'il fallait t'en croire, un nom bien bizarre. SOCRATE. Dis plutôt un nom plein d'harmonie comme il convient à un dieu musicien. D'abord, les purgations et les purifications, soit de la médecine, soit de l'art divinatoire, (405b) les fumigations de soufre, les ablutions, les aspersions, soit dans le traitement des maladies, soit dans les opérations divinatoires, tout cela se rapporte à un seul et même but; qui est de rendre l'homme pur de corps et d'âme. HERMOGÈNE. Assurément. SOCRATE. Donc, le dieu purificateur sera à la fois celui qui lave g-apolouohn, et qui délivre, g-apolyohn, des maux du corps et des maux de l'âme. HERMOGÈNE. Sans contredit. SOCRATE. Ainsi, à cause de la délivrance et de la purification de tous ces maux (405c) qu'il opère en qualité de médecin, on peut l'appeler convenablement Apolouôn. A l'égard de la divination, l'art de trouver le vrai et le simple, g-haploun (car c'est là même chose), le nom qu'on lui donne en Thessalie lui conviendrait fort bien ? tous les Thessaliens appellent ce dieu Haplôn. En troisième lieu, considéré comme archer toujours sûr de ses coups, il est, dans l'art de lancer des flèches, le dieu qui atteint toujours au but, g-aei g-ballohn. Enfin relativement à l'art musical, il faut remarquer que comme l' g-a, dans certains mots, tels que g-akolouthos, suivant, et g-akoitis, épouse, signifie ensemble le nom dont il s'agit exprime l'ensemble, la concordance d'une révolution du ciel g-polehsis, autour de l'axe des pôles, g-polohn, avec l'harmonie (405d) dans le chant que l'on appelle symphonie; car au dire des gens habiles dans la musique et dans l'astronomie, la révolution du monde forme une harmonie. Or le dieu dont nous parlons préside à l'harmonie, dirigeant à la fois ce double mouvement, g-homopolohn, chez les dieux et chez les mortels. De même donc que g-homokeleuthos et g-homokoitis ont produit g-akolouthos et g-akoitis, en changeant l'o en g-a, de même Apollon s'est formé (405e) de Homopolôn, en ajoutant une l, pour éviter l'équivoque avec un mot dont le sens est fâcheux. C'est ce même mot, que faute d'avoir bien compris la force du nom d'Apollon, certaines gens redoutent encore aujourd'hui comme s'il annonçait quelque fléau.


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Dernière mise à jour : 18/02/2010