HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre I

Chapitre 6

  Chapitre 6

[1,6] (1) τὰ δὲ ἐς Ἄτταλον καὶ Πτολεμαῖον ἡλικίᾳ τε ἦν ἀρχαιότερα, ὡς μὴ μένειν ἔτι τὴν φήμην αὐτῶν, καὶ οἱ συγγενόμενοι τοῖς βασιλεῦσιν ἐπὶ συγγραφῇ τῶν ἔργων καὶ πρότερον ἔτι ἠμελήθησαν· τούτων ἕνεκά μοι καὶ τὰ τῶνδε ἐπῆλθε δηλῶσαι ἔργα τε ὁποῖα ἔπραξαν καὶ ὡς ἐς τοὺς πατέρας αὐτῶν περιεχώρησεν Αἰγύπτου καὶ Μυσῶν καὶ τῶν προσοίκων ἀρχή. (2) Πτολεμαῖον Μακεδόνες Φιλίππου παῖδα εἶναι τοῦ Ἀμύντου, λόγῳ δὲ Λάγου νομίζουσι· τὴν γάρ οἱ μητέρα ἔχουσαν ἐν γαστρὶ δοθῆναι γυναῖκα ὑπὸ Φιλίππου Λάγῳ. Πτολεμαῖον δὲ λέγουσιν ἄλλα τε ἐν τῇ Ἀσίᾳ λαμπρὰ ἀποδείξασθαι καὶ Ἀλεξάνδρῳ κινδύνου ξυμβάντος ἐν Ὀξυδράκαις μάλιστά οἱ τῶν ἑταίρων ἀμῦναι. τελευτήσαντος δὲ Ἀλεξάνδρου τοῖς ἐς Ἀριδαῖον τὸν Φιλίππου τὴν πᾶσαν ἄγουσιν ἀρχὴν ἀντιστὰς αὐτὸς μάλιστα ἐγένετο ἐς τὰς βασιλείας αἴτιος τὰ ἔθνη νεμηθῆναι. (3) αὐτὸς δὲ ἐς Αἴγυπτον διαβὰς Κλεομένην τε ἀπέκτεινεν, ὃν σατραπεύειν Αἰγύπτου κατέστησεν Ἀλέξανδρος, Περδίκκᾳ νομίζων εὔνουν καὶ διαὐτὸ οὐ πιστὸν αὑτῷ, καὶ Μακεδόνων τοὺς ταχθέντας τὸν Ἀλεξάνδρου νεκρὸν ἐς Αἰγὰς κομίζειν ἀνέπεισεν αὑτῷ παραδοῦναι· καὶ τὸν μὲν νόμῳ τῷ Μακεδόνων ἔθαπτεν ἐν Μέμφει, οἷα δὲ ἐπιστάμενος πολεμήσοντα Περδίκκαν Αἴγυπτον εἶχεν ἐν φυλακῇ. Περδίκκας δὲ ἐς μὲν τὸ εὐπρεπὲς τῆς στρατείας ἐπήγετο Ἀριδαῖον τὸν Φιλίππου καὶ παῖδα Ἀλέξανδρον ἐκΡωξάνης τῆς Ὀξυάρτου γεγονότα καὶ Ἀλεξάνδρου, τῷ δὲ ἔργῳ Πτολεμαῖον ἐπεβούλευεν ἀφελέσθαι τὴν ἐν Αἰγύπτῳ βασιλείαν· ἐξωσθεὶς δὲ Αἰγύπτου καὶ τὰ ἐς πόλεμον ἔτι οὐχ ὁμοίως θαυμαζόμενος, διαβεβλημένος δὲ καὶ ἄλλως ἐς τοὺς Μακεδόνας, ἀπέθανεν ὑπὸ τῶν σωματοφυλάκων. (4) Πτολεμαῖον δὲ αὐτίκα ἐς τὰ πράγματα Περδίκκου θάνατος ἐπέστησε· καὶ τοῦτο μὲν Σύρους καὶ Φοινίκην εἷλε, τοῦτο δὲ ἐκπεσόντα ὑπὸ Ἀντιγόνου καὶ φεύγοντα ὑπεδέξατο Σέλευκον τὸν Ἀντιόχου, καὶ αὐτὸς παρεσκευάζετο ὡς ἀμυνούμενος Ἀντίγονον. καὶ Κάσσανδρον τὸν Ἀντιπάτρου καὶ Λυσίμαχον βασιλεύοντα ἐν Θρᾴκῃ μετασχεῖν ἔπεισε τοῦ πολέμου, φυγὴν λέγων τὴν Σελεύκου καὶ τὸν Ἀντίγονον φοβερόν σφισιν εἶναι πᾶσιν αὐξηθέντα. (5) Ἀντίγονος δὲ τέως μὲν ἦν ἐν παρασκευῇ πολέμου καὶ τὸν κίνδυνον οὐ παντάπασιν ἐθάρρει· ἐπεὶ δὲ ἐς Λιβύην ἐπύθετο στρατεύειν Πτολεμαῖον ἀφεστηκότων Κυρηναίων, αὐτίκα Σύρους καὶ Φοίνικας εἷλεν ἐξ ἐπιδρομῆς, παραδοὺς δὲ Δημητρίῳ τῷ παιδί, ἡλικίαν μὲν νέῳ φρονεῖν δὲ ἤδη δοκοῦντι, καταβαίνει ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον. πρὶν δὲ διαβῆναι πάλιν ἦγεν ὀπίσω τὴν στρατιάν, Δημήτριον ἀκούων ὑπὸ Πτολεμαίου μάχῃ κεκρατῆσθαι· Δημήτριος δὲ οὔτε παντάπασιν ἐξειστήκει Πτολεμαίῳ τῆς χώρας καί τινας τῶν Αἰγυπτίων λοχήσας διέφθειρεν οὐ πολλούς. τότε δὲ ἥκοντα Ἀντίγονον οὐχ ὑπομείνας Πτολεμαῖος ἀνεχώρησεν ἐς Αἴγυπτον. (6) διελθόντος δὲ τοῦ χειμῶνος Δημήτριος πλεύσας ἐς Κύπρον Μενέλαον σατράπην Πτολεμαίου ναυμαχίᾳ καὶ αὖθις αὐτὸν Πτολεμαῖον ἐπιδιαβάντα ἐνίκησε· φυγόντα δὲ αὐτὸν ἐς Αἴγυπτον Ἀντίγονός τε κατὰ γῆν καὶ ναυσὶν ἅμα ἐπολιόρκει (καὶ) Δημήτριος. Πτολεμαῖος δὲ ἐς πᾶν ἀφικόμενος κινδύνου διέσωσεν ὅμως τὴν ἀρχὴν στρατιᾷ τε ἀντικαθήμενος ἐπὶ Πηλουσίῳ καὶ τριήρεσιν ἀμυνόμενος ἅμα ἐκ τοῦ ποταμοῦ. Ἀντίγονος δὲ Αἴγυπτον μὲν αἱρήσειν ἐκ τῶν παρόντων οὐδεμίαν ἔτι εἶχεν ἐλπίδα, Δημήτριον δὲ ἐπὶΡοδίους στρατιᾷ πολλῇ καὶ ναυσὶν ἔστειλεν, ὡς εἴ οἱ προσγένοιτο νῆσος ὁρμητηρίῳ χρήσεσθαι πρὸς τοὺς Αἰγυπτίους ἐλπίζων· ἀλλὰ αὐτοί τε οἱΡόδιοι τολμήματα καὶ ἐπιτεχνήσεις παρέσχοντο ἐς τοὺς πολιορκοῦντας καὶ Πτολεμαῖός σφισιν ἐς ὅσον δυνάμεως ἧκε συνήρατο ἐς τὸν πόλεμον. (7) Ἀντίγονος δὲΡόδου τε ἁμαρτὼν καὶ Αἰγύπτου πρότερον, οὐ πολλῷ τούτων ὕστερον ἀντιτάξασθαι Λυσιμάχῳ τολμήσας καὶ Κασσάνδρῳ τε καὶ τῇ Σελεύκου στρατιᾷ, τῆς δυνάμεως ἀπώλεσε τὸ πολὺ καὶ αὐτὸς ἀπέθανε ταλαιπωρήσας μάλιστα τῷ μήκει τοῦ πρὸς Εὐμένη πολέμου. τῶν δὲ βασιλέων τῶν καθελόντων Ἀντίγονον ἀνοσιώτατον κρίνω γενέσθαι Κάσσανδρον, ὃς διἈντιγόνου τὴν Μακεδόνων ἀρχὴν ἀνασωσάμενος πολεμήσων ἦλθεν ἐπἄνδρα εὐεργέτην. (8) ἀποθανόντος δὲ Ἀντιγόνου Πτολεμαῖος Σύρους τε αὖθις καὶ Κύπρον εἷλε, κατήγαγε δὲ καὶ Πύρρον ἐς τὴν Θεσπρωτίδα ἤπειρον· Κυρήνης δὲ ἀποστάσης Μάγας Βερενίκης υἱὸς Πτολεμαίῳ τότε συνοικούσης ἔτει πέμπτῳ μετὰ τὴν ἀπόστασιν εἷλε Κυρήνην. - εἰ δὲ Πτολεμαῖος οὗτος ἀληθεῖ λόγῳ Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου παῖς ἦν, ἴστω τὸ ἐπιμανὲς ἐς τὰς γυναῖκας κατὰ τὸν πατέρα κεκτημένος, ὃς Εὐρυδίκῃ τῇ Ἀντιπάτρου συνοικῶν ὄντων οἱ παίδων Βερενίκης ἐς ἔρωτα ἦλθεν, ἣν Ἀντίπατρος Εὐρυδίκῃ συνέπεμψεν ἐς Αἴγυπτον. ταύτης τῆς γυναικὸς ἐρασθεὶς παῖδας ἐξ αὐτῆς ἐποιήσατο, καὶ ὡς ἦν οἱ πλησίον τελευτή, Πτολεμαῖον ἀπέλιπεν Αἰγύπτου βασιλεύειν, ἀφοὗ καὶ Ἀθηναίοις ἐστὶν φυλή, γεγονότα ἐκ Βερενίκης ἀλλοὐκ ἐκ τῆς Ἀντιπάτρου θυγατρός. [1,6] CHAPITRE VI. Ptolémée, fils de Lagus. QUANT à Attale et à Ptolémée, ils sont trop anciens pour qu'il reste beaucoup de souvenirs de leurs actions. Depuis longtemps on néglige les écrivains qui, ayant vécu avec eux, nous ont transmis leur histoire; c'est ce qui m'a déterminé à entrer dans quelques détails sur ce qu'ils ont fait, et sur les moyens employés par leurs pères pour conquérir l'Égypte, la Mysie et les pays circonvoisins. Ptolémée, suivant les Macédoniens, était réellement né de Philippe, fils d'Amyntas, quoiqu'il passât pour fils de Lagus : sa mère, en effet, était enceinte, lorsque Philippe la donna en mariage à Lagos. Ptolémée se signala, dit-on, en Asie par plusieurs actions, éclatantes ; et lorsque Alexandre courut un si grand danger chez les Oxydraques, il fut celui qui s'exposa le plus pour sa défense : après la mort de ce prince, il s'opposa à ceux qui voulaient donner tous ses états à Aridée, fils de Philippe, et fut ainsi la principale cause du partage qui s'en fit en plusieurs royaumes. Étant passé en Égypte, il tua Cléomène qu'Alexandre avait établi satrape de ce pays, et qui lai était suspect parce qu'il le croyait attaché à Perdiccas. Il se fit remettre le corps d'Alexandre par les Macédoniens, qui étaient chargés de le transporter à Ægae, et il lui fit faire à Memphis des obsèques suivant les usages de la Macédoine. Sachant que Perdiccas voulait lui faire la guerre, il mit l'Égypte en état de défense ; sous le titre spécieux de protecteur d'Aridée, fils de Philippe, et d'Alexandre, fils d'Alexandre et de Roxane, fille d'Oxyarte. Perdiccas voulait en effet enlever à Ptolémée le royaume d'Égypte, mais il fut repoussé. Ayant perdu par cet échec une partie de sa réputation militaire, étant d'ailleurs devenu odieux aux Macédoniens, il fut tué par les gardes du corps. La mort de Perdiccas enhardit Ptolémée à faire de nouvelles entreprises, il s'empara donc de la Syrie et de la Phénicie; et d'un autre côté, il reçut dans ses états Séleucus, qui avait été chassé des siens par Antigone ; il prit même les armes pour s'opposer aux projets de ce dernier, et engagea Cassandre fils d'Antipater, ainsi que Lysimaque, roi de Thrace à se réunir à lui pour cette guerre, en leur parlant de la fuite de Séleucus et de l'accroissement redoutable pour tous que prenait la puissance d'Antigone. Ce dernier n'était pas très rassuré sur sa position, il se préparait cependant à la guerre, et ayant appris que Ptolémée marchait en Libye contre les Cyrénéens, qui s'étaient révoltés, il se jeta soudainement sur la Syrie et la Phénicie, qui ne firent aucune résistance; après en avoir confié la défense à Démétrius son fils, jeune encore, mais qui annonçait beaucoup de talents, il retourna vers l'Hellespont. Il n'y était pas encore arrivé que la nouvelle de la défaite de Démétrius par Ptolémée, l'obligea de revenir avec son armée. Démétrius n'avait pourtant pas abandonné tout le pays à Ptolémée, il avait même attiré dans une embuscade et tué un parti peu nombreux d'Égyptiens. Dans ces circonstances, Ptolémée, ne jugeant pas à propos d'attendre Antigone, se retira en Égypte. L'hiver étant passé, Démétrius conduisit une escadre vers l'île de Chypre, y défit en combat naval Ménélas l'un des satrapes de Ptolémée, et ensuite Ptolémée lui-même, qui était venu l'attaquer. Ptolémée, s'enfuit en Égypte ; assiégé en pleine temps par les troupes de terre que commandait Antigone et par les forces navales de Démétrios, il se vit alors réduit aux dernières extrémités ; mais une armée de terre qu'il plaça vers Péluse, et les vaisseaux par lesquels il défendit l'entrée du fleuve, lui conservèrent ses états. Antigone, forcé de renoncer pour le moment à l'espoir de prendre l'Égypte, envoya Démétrius avec des vaisseaux attaquer l'île de Rhodes : il se flattait que cette île, s'il parvenait à s'en emparer, lui servirait dé place d'armes pour faire la guerre aux Égyptiens : mais les Rhodiens se défendirent avec tant de valeur et d'habileté, et Ptolémée employa si bien tout ce qu'il avait de moyens pour les secourir, que Démétrius fut obligé de se retirer. Peu de temps après avoir échoué dans ces deux entreprises, Antigone eut encore la témérité de livrer bataille à Lysimaque, Cassandre et Séleucus, dont les forces étaient réunies. Il y perdit la plus grande partie de son armée, et il mourut lui-même épuisé de fatigue, surtout par la durée de la guerre contre Eumènes. Cassandre est à mon avis le plus criminel de tous les rois qui contribuèrent à la chute d'Antigone, car c'était par les secours de ce prince qu'il avait conservé le royaume de Macédoine, et il ne rougit point de faire la guerre à son bienfaiteur. Antigone étant mort, Ptolémée reprit la Syrie et l'île de Chypre et rétablit Pyrrhus sur le trône de l'Épire. Magas, fils de Bérénice, alors épouse de Ptolémée, reprit aussi Cyrène cinq ans après sa rébellion. Si Ptolémée devait réellement le jour à Philippe, fils d'Amyntas, il tenait bien de son Père par son goût effréné pour les femmes; en effet, Eurydice, fille d'Antipater, était son épouse, et lui avait donné des enfants, lorsqu'il en eut de Bérénice dont les charmes le séduisirent, et qu'Antipater avait envoyée en Égypte avec sa fille. Près de mourir, il laissa le trône à Ptolémée : c'était un fils qu'il avait eu de cette Bérénice, et non de la fille d'Antipater. Ce second Ptolémée est celui qui donna son nom à une des tribus d'Athènes.


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Dernière mise à jour : 30/11/2006