[1,7] (1) οὗτος ὁ Πτολεμαῖος Ἀρσινόης ἀδελφῆς ἀμφοτέρωθεν ἐρασθεὶς ἔγημεν αὐτήν, Μακεδόσιν
οὐδαμῶς ποιῶν νομιζόμενα, Αἰγυπτίοις μέντοι ὧν ἦρχε. δεύτερα δὲ ἀδελφὸν ἀπέκτεινεν Ἀργαῖον
ἐπιβουλεύοντα, ὡς λέγεται, καὶ τὸν Ἀλεξάνδρου νεκρὸν οὗτος ὁ καταγαγὼν ἦν ἐκ Μέμφιδος· ἀπέκτεινε
δὲ καὶ ἄλλον ἀδελφὸν γεγονότα ἐξ Εὐρυδίκης, Κυπρίους ἀφιστάντα αἰσθόμενος. Μάγας δὲ ἀδελφὸς
ὁμομήτριος Πτολεμαίου παρὰ Βερενίκης τῆς μητρὸς ἀξιωθεὶς ἐπιτροπεύειν Κυρήνην - ἐγεγόνει δὲ ἐκ
Φιλίππου τῇ Βερενίκῃ Μακεδόνος μέν, ἄλλως δὲ ἀγνώστου καὶ ἑνὸς τοῦ δήμου - , τότε δὴ οὗτος ὁ
Μάγας ἀποστήσας Πτολεμαίου Κυρηναίους ἤλαυνεν ἐπ᾽ Αἴγυπτον. (2) καὶ Πτολεμαῖος μὲν τὴν
ἐσβολὴν φραξάμενος ὑπέμενεν ἐπιόντας Κυρηναίους, Μάγᾳ δὲ ἀπαγγέλλεται καθ᾽ ὁδὸν ἀφεστηκέναι
Μαρμαρίδας· εἰσὶ δὲ Λιβύων οἱ Μαρμαρίδαι τῶν νομάδων. καὶ τότε μὲν ἐς Κυρήνην ἀπηλλάσσετο·
Πτολεμαῖον δὲ ὡρμημένον διώκειν αἰτία τοιάδε ἐπέσχεν. ἡνίκα παρεσκευάζετο ἐπιόντα ἀμύνεσθαι
Μάγαν, ξένους ἐπηγάγετο καὶ ἄλλους καὶ Γαλάτας ἐς τετρακισχιλίους· τούτους λαβὼν ἐπιβουλεύοντας
κατασχεῖν Αἴγυπτον, ἀνήγαγε σφᾶς ἐς νῆσον ἔρημον διὰ τοῦ ποταμοῦ. καὶ οἱ μὲν ἐνταῦθα ἀπώλοντο
ὑπό τε ἀλλήλων καὶ τοῦ λιμοῦ· (3) Μάγας δὲ ἤδη γυναῖκα ἔχων Ἀπάμην Ἀντιόχου τοῦ Σελεύκου
θυγατέρα, ἔπεισεν Ἀντίοχον παραβάντα ἃς ὁ πατήρ οἱ Σέλευκος ἐποιήσατο συνθήκας πρὸς
Πτολεμαῖον, ἐλαύνειν ἐπ᾽ Αἴγυπτον. ὡρμημένου δὲ Ἀντιόχου στρατεύειν, Πτολεμαῖος διέπεμψεν ἐς
ἅπαντας ὧν ἦρχεν Ἀντίοχος, τοῖς μὲν ἀσθενεστέροις λῃστὰς κατατρέχειν τὴν γῆν, οἳ δὲ ἦσαν
δυνατώτεροι στρατιᾷ κατεῖργεν, ὥστε Ἀντιόχῳ μήποτε ἐγγενέσθαι στρατεύειν ἐπ᾽ Αἴγυπτον. οὗτος ὁ
Πτολεμαῖος καὶ πρότερον εἴρηταί μοι ὡς ναυτικὸν ἔστειλεν ἐς τὴν Ἀθηναίων συμμαχίαν ἐπ᾽ Ἀντίγονον
καὶ Μακεδόνας· ἀλλὰ γὰρ ἀπ᾽ αὐτοῦ οὐδὲν μέγα ἐγένετο ἐς σωτηρίαν Ἀθηναίοις. οἱ δέ οἱ παῖδες
ἐγένοντο ἐξ Ἀρσινόης, οὐ τῆς ἀδελφῆς, Λυσιμάχου δὲ θυγατρός· τὴν δέ οἱ συνοικήσασαν ἀδελφὴν
κατέλαβεν ἔτι πρότερον ἀποθανεῖν ἄπαιδα, καὶ νομός ἐστιν ἀπ᾽ αὐτῆς Ἀρσινοΐτης Αἰγυπτίοις.
| [1,7] CHAPITRE VII. Ptolémée Philadelphe. Magas.
Ce Ptolémée étant devenu amoureux d'Arsinoé sa soeur de père et de mère, l'épousa,
ce qui était contraire aux lois des Macédoniens, mais non à celles des Égyptiens, dont il était
roi. Il fit mourir Argeus, son second frère, qui avait, dit-on, conspiré contre lui. Le corps
d'Alexandre le Grand fut apporté de Memphis à Alexandrie par son ordre.
Un autre de ses frères, né d'Eurydice, fut mis à mort pour avoir fait révolter
les habitants de l'île de Chypre. Il restait à Ptolémée un frère de mère,
nommé Magas, fils que Bérénice avait eu d'un certain Philippe,
Macédonien, à la vérité, mais d'ailleurs peu connu et né dans la classe
vulgaire. Magas, qui, par la protection de sa mère, avait obtenu le
gouvernement de Cyrène, poussa les Cyrénéens à la révolte, et les conduisit
contre Ptolémée : celui-ci ayant fortifié l'entrée de ses états, attendait les
rebelles, lorsque leur chef apprenant en route le soulèvement des
Marmarides, peuple Nomade de la Libye, revint à Cyrène pour les
soumettre. Ptolémée voulait poursuivre les Cyrénéens, mais voici ce qui
l'en empêcha. A la nouvelle de la révolte de Magas, il avait pris à sa solde
des troupes étrangères, et entre autres, environ quatre mille Gaulois; ayant
découvert qu'ils travaillaient à se rendre maîtres de l'Égypte, il les fit entrer
dans une île déserte au milieu du Nil, où ils périrent tous de faim, ou en se
tuant les uns les autres.
Cependant Magas, qui avait déjà épousé Apamé, fille d'Antiochus, fils de
Séleucus, décida son beau-père à violer le traité que Séleucus avait fait avec
Ptolémée, et à tourner ses armes contre l'Égypte; mais Ptolémée, ayant
appris qu'Antiochus se mettait en marche, envoya des troupes dans tous les
états de ce prince, et en désolant les peuples les plus faibles par des
incursions, en contenant par des corps d'armées ceux qui étaient plus
puissants, il occupa tellement Antiochus qu'il ne songea plus à venir
attaquer l'Égypte. Ce Ptolémée est, comme je l'ai déjà dit, celui qui, pour
secourir Athènes, contre Antigone, roi de Macédoine, envoya une escadre
qui ne fut pourtant pas très utile aux Athéniens. L'Arsinoé dont il eut des
enfants était fille de Lysimaque : Arsinoé soeur et femme de Ptolémée,
mourut avant lui sans laisser d'enfants, et donna son nom à un des nomes
de l'Égypte, l'Arsinoïte.
|