[1,15] (1) ἰοῦσι δὲ πρὸς τὴν στοάν, ἣν Ποικίλην ὀνομάζουσιν ἀπὸ τῶν γραφῶν, ἔστιν Ἑρμῆς χαλκοῦς
καλούμενος Ἀγοραῖος καὶ πύλη πλησίον· ἔπεστι δέ οἱ τρόπαιον Ἀθηναίων ἱππομαχίᾳ κρατησάντων
Πλείσταρχον, ὃς τῆς ἵππου Κασσάνδρου καὶ τοῦ ξενικοῦ τὴν ἀρχὴν ἀδελφὸς ὢν ἐπετέτραπτο. αὕτη δὲ ἡ
στοὰ πρῶτα μὲν Ἀθηναίους ἔχει τεταγμένους ἐν Οἰνόῃ τῆς Ἀργεία; ἐναντία Λακεδαιμονίων· γέγραπται
δὲ οὐκ ἐς ἀκμὴν ἀγῶνος οὐδὲ τολμημάτων ἐς ἐπίδειξιν τὸ ἔργον ἤδη προῆκον, ἀλλὰ ἀρχομένη τε ἡ
μάχη καὶ ἐς χεῖρας ἔτι συνιόντες. (2) ἐν δὲ τῷ μέσῳ τῶν τοίχων Ἀθηναῖοι καὶ Θησεὺς Ἀμαζόσι
μάχονται. μόναις δὲ ἄρα ταῖς γυναιξὶν οὐκ ἀφῄρει τὰ πταίσματα τὸ ἐς τοὺς κινδύνους ἀφειδές, εἴ γε
Θεμισκύρας τε ἁλούσης ὑπὸ Ἡρακλέους καὶ ὕστερον φθαρείσης σφίσι τῆς στρατιᾶς, ἣν ἐπ᾽ Ἀθήνας
ἔστειλαν, ὅμως ἐς Τροίαν ἦλθον Ἀθηναίοις τε αὐτοῖς μαχούμεναι καὶ τοῖς πᾶσιν Ἕλλησιν. ἐπὶ δὲ ταῖς
Ἀμαζόσιν Ἕλληνές εἰσιν ᾑρηκότες Ἴλιον καὶ οἱ βασιλεῖς ἠθροισμένοι διὰ τὸ Αἴαντος ἐς Κασσάνδραν
τόλμημα· καὶ αὐτὸν ἡ γραφὴ τὸν Αἴαντα ἔχει καὶ γυναῖκας τῶν αἰχμαλώτων ἄλλας τε καὶ
Κασσάνδραν. (3) τελευταῖον δὲ τῆς γραφῆς εἰσιν οἱ μαχεσάμενοι Μαραθῶνι· Βοιωτῶν δὲ οἱ Πλάταιαν
ἔχοντες καὶ ὅσον ἦν Ἀττικὸν ἴασιν ἐς χεῖρας τοῖς βαρβάροις. καὶ ταύτῃ μέν ἐστιν ἴσα <τὰ> παρ᾽
ἀμφοτέρων ἐς τὸ ἔργον· τὸ δὲ ἔσω τῆς μάχης φεύγοντές εἰσιν οἱ βάρβαροι καὶ ἐς τὸ ἕλος ὠθοῦντες
ἀλλήλους, ἔσχαται δὲ τῆς γραφῆς νῆές τε αἱ Φοίνισσαι καὶ τῶν βαρβάρων τοὺς ἐσπίπτοντας ἐς ταύτας
φονεύοντες οἱ Ἕλληνες. ἐνταῦθα καὶ Μαραθὼν γεγραμμένος ἐστὶν ἥρως, ἀφ᾽ οὗ τὸ πεδίον ὠνόμασται,
καὶ Θησεὺς ἀνιόντι ἐκ γῆς εἰκασμένος Ἀθηνᾶ τε καὶ Ἡρακλῆς· Μαραθωνίοις γάρ, ὡς αὐτοὶ λέγουσιν,
Ἡρακλῆς ἐνομίσθη θεὸς πρώτοις. τῶν μαχομένων δὲ δῆλοι μάλιστά εἰσιν ἐν τῇ γραφῇ Καλλίμαχός τε,
ὃς Ἀθηναίοις πολεμαρχεῖν ᾕρητο, καὶ Μιλτιάδης τῶν στρατηγούντων, ἥρως τε Ἔχετλος καλούμενος, οὗ
καὶ ὕστερον ποιήσομαι μνήμην. (4) ἐνταῦθα ἀσπίδες κεῖνται χαλκαῖ, καὶ ταῖς μέν ἐστιν ἐπίγραμμα ἀπὸ
<Σ>κιωναίων καὶ τῶν ἐπικούρων εἶναι, τὰς δὲ ἐπαληλιμμένας πίσσῃ, μὴ σφᾶς ὅ τε χρόνος λυμήνηται
καὶ <ὁ> ἰός, Λακεδαιμονίων εἶναι λέγεται τῶν ἁλόντων ἐν τῇ Σφακτηρίᾳ νήσῳ.
| [1,15] CHAPITRE XV. Du Poecile et de ses Peintures.
En allant au Poecile, portique ainsi nommé à cause des peintures dont il est orné,
on trouve un Mercure (Hermès) Agoraeus en bronze, et tout auprès une porte avec
un trophée dessus pour la victoire que la cavalerie Athénienne remporta sur Plistarque,
frère de Cassandre, qui commandait la cavalerie de ce prince et celle de ses alliés.
Quand vous entrez dans le portique même, vous voyez d'abord un tableau représentant
les Athéniens rangés en bataille en présence des Lacédémoniens, à OEnoé
dans l'Argolide. On n'en est point encore au fort de la mêlée, et il ne s'est
encore fait aucune action éclatante, le combat ne fait que de commencer, et
l'on vient seulement d'en venir aux mains. Sur le mur du milieu on voit le
combat de Thésée et des Athéniens contre les Amazones. Ces femmes sont
les seules que leurs défaites n'aient pas empêchées de se présenter avec
intrépidité à de nouveaux périls ; car, malgré la prise de Thémiscyre par
Hercule, et la perte de l'armée qu'elles avaient envoyée ensuite contre
Athènes, elles ne laissèrent pas d'aller au secours des Troyens contre les
Athéniens eux-mêmes, et les autres Grecs. Après les Amazones, se
présentent les Grecs qui viennent de prendre Troie. Les chefs sont
assemblés pour délibérer sur l'attentat d'Ajax contre Cassandre. On aperçoit
dans le tableau, Ajax lui-même, Cassandre et d'autres captives. Plus loin, la
bataille de Marathon ; les Béotiens de Platées et des autres villes alliées de
l'Attique en sont aux mains avec les Barbares, et de ce côté, l'avantage est à
peu près égal des deux parts. Hors du champ de bataille, les Barbares sont
en fuite et se poussent les uns les autres dans le marais. A l'extrémité, se
distinguent les vaisseaux Phéniciens ; les Grecs tuent les Perses qui
cherchent à y monter. Vous distinguez dans ce tableau, le héros Marathon,
de qui le bourg a pris le nom ; Thésée, qui paraît sortir de la terre, et
Minerve (Athéna), et Hercule ; car les Marathoniens, à ce qu'ils disent eux-
mêmes, sont les premiers qui aient rendu les honneurs divins à Hercule.
Les plus reconnaissables parmi les combattants, sont, Callimaque, qui était
alors Polémarque ; Miltiade, l'un des Généraux, et le héros Echetlus dont je
parlerai par la suite. Sous ce portique, sont des boucliers d'airain, les uns
ont été pris aux Scionéens et à leurs alliés ; ainsi nous l'apprend l'inscription
placée au-dessus ; les autres, enduits de poix afin d'être préserves de la
rouille, sont, dit-on, ceux des Lacédémoniens faits prisonniers dans l'île de
Sphactérie.
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