[4,90] Κέλσῳ μὲν οὖν ἀκολουθεῖ, τῷ διαφέρειν ἡγουμένῳ
τῶν ἀνθρώπων τοὺς ὄρνιθας, διδασκάλοις αὐτὸν χρᾶσθαι
ὄρνισι καὶ μηδενὶ οὕτως τῶν φιλοσοφησάντων παρ´ Ἕλλησιν·
ἡμῖν δ´ ὀλίγα πρὸς τὰ προκείμενα ἀπὸ πολλῶν λεκτέον,
διελέγχουσι τὴν ἀχάριστον ψευδοδοξίαν πρὸς τὸν πεποιηκότα
αὐτόν· «ἄνθρωπος» γὰρ καὶ Κέλσος ὢν «ἐν τιμῇ ὢν οὐ
συνῆκε», διὸ οὐδὲ «παρασυνεβλήθη» τοῖς ὄρνισι καὶ τοῖς
ἄλλοις ἀλόγοις ζῴοις, οἷς νομίζει εἶναι μαντικοῖς, ἀλλ´
ἐκείνοις παραχωρήσας τὰ πρωτεῖα ὑπὲρ Αἰγυπτίους, τοὺς
τὰ ἄλογα ζῷα ὡς θεοὺς προσκυνοῦντας, ἑαυτὸν ὑπέταξε τὸ
δ´ ὅσον ἐπ´ αὐτῷ καὶ πᾶν τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος ὡς χεῖρον
καὶ ἔλαττον νοοῦν περὶ τοῦ θείου τοῖς ἀλόγοις ζῴοις.
Προηγουμένως μὲν οὖν ζητείσθω, πότερον ὑπάρχει ἡ δι´
ὀρνίθων καὶ τῶν λοιπῶν ζῴων, πεπιστευμένων εἶναι μαντικῶν,
μαντικὴ ἢ μὴ ὑπάρχει. Καὶ γὰρ οὐκ εὐκαταφρόνητός ἐστιν
εἰς ἑκάτερα ἐπιχειρούμενος ὁ λόγος· ὅπου μὲν δυσωπῶν μὴ
παραδέξασθαι τὸ τοιοῦτον, ἵνα μὴ τὸ λογικὸν ἀντὶ τῶν
δαιμονίων χρηστηρίων ὄρνισι χρήσηται, καταλιπὸν ἐκεῖνα,
ὅπου δὲ διὰ μαρτυρουμένης ὑπὸ πολλῶν ἐναργείας παριστὰς
ὅτι πολλοὶ ἀπὸ μεγίστων διεσώθησαν κινδύνων, πεισθέντες
τῇ δι´ ὀρνίθων μαντικῇ. Ἐπὶ δὲ τοῦ παρόντος δεδόσθω
ὑπαρκτὸν εἶναι τὴν οἰωνιστικήν, ἵνα καὶ οὕτως δείξω τοῖς
προκαταληφθεῖσιν ὅτι καὶ τούτου διδομένου πολλή ἐστιν ἡ
τοῦ ἀνθρώπου παρὰ τὰ ἄλογα ζῷα καὶ παρ´ αὐτὰ τὰ μαντικὰ
ὑπεροχὴ καὶ οὐδαμῶς πρὸς ἐκεῖνα συγκριτή. Λεκτέον οὖν
ὅτι, εἴπερ τις θεία φύσις ἦν ἐν αὐτοῖς τῶν μελλόντων προγνωστικὴ
καὶ ἐπὶ τοσοῦτον πλουσία, ὡς ἐκ περιουσίας καὶ
τῷ βουλομένῳ τῶν ἀνθρώπων δηλοῦν τὰ ἐσόμενα, δηλονότι
πολὺ πρότερον τὰ περὶ ἑαυτῶν ἐγίνωσκον· γινώσκοντα δὲ
τὰ περὶ ἑαυτῶν ἐφυλάξατο ἂν ἀναπτῆναι κατὰ τοῦδε τοῦ
τόπου, ἐφ´ οὗ παγίδας καὶ δίκτυα ἄνθρωποι ἔστησαν κατ´
αὐτῶν, ἢ τοξόται σκοπῷ χρώμενοι τοῖς ἱπταμένοις βέλη ἐπ´
αὐτὰ ἀπέλυον. Πάντως δ´ ἂν καὶ προγινώσκοντες ἀετοὶ τὴν
κατὰ τῶν νεοσσῶν ἐπιβουλήν, εἴτε τῶν ἀναβαινόντων πρὸς
αὐτοὺς ὄφεων καὶ διαφθειρόντων αὐτούς, εἴτε καί τινων
ἀνθρώπων εἴτ´ εἰς παιδιὰν εἴτε καὶ εἰς ἄλλην τινὰ χρείαν καὶ
θεραπείαν λαμβανόντων αὐτούς, οὐκ ἂν ἐνόσσευσαν ἔνθα
ἔμελλον ἐπιβουλεύεσθαι· καὶ ἁπαξαπλῶς οὐκ ἄν ποτε τῶν
ζῴων τι τούτων ἁλωτὸν ἀνθρώποις ἦν ὡς ἀνθρώπων θειότερον
καὶ σοφώτερον.
| [4,90] Il faudrait qu'il y allât,
lui surtout qui croit qu'ils ont plus de savoir que les hommes, et qu'il
se fit plutôt le disciple des oiseaux que d'aucun des philosophes de
Grèce. Mais entre plusieurs raisons, nous en choisirons quelques-unes pour
le convaincre et de fausseté dans son dogme, el d'ingratitude envers son
Créateur. Car Celse étant dans l'honneur, puisqu'il est homme, il l'a si
peu compris qu'il ne s'est pas même égalé aux oiseaux et aux autres
animaux qu'il estime propres à la divination (Ps. XLVIII ou XLIX, 13, 21).
Il leur a cédé le premier rang ; il s'est abaissé au-dessous d'eux plus
que les Égyptiens mêmes, qui adorent les bêtes comme si c'étaient des
dieux ; et il a fait tout ce qu'il a pu pour leur rendre inférieur tout le
genre humain, en soutenant que les hommes ont des idées de la Divinité
moins nettes et moins distinctes que celles des animaux sans raison. Il
faut donc examiner avant toutes choses s'il y a ou s'il n'y a pas un art
de pénétrer dans l'avenir par le moyen des oiseaux, et de ces autres
animaux qu'on dit qui en peuvent donner la connaissance ; car on allègue
de part et d'autre des raisons qui ne sont pas à mépriser. D'un côté, le
danger qu'il y a qu'en admettant un tel art, on ne quitte les oracles
divins pour consulter les oiseaux, à la honte de l'intelligence humaine ;
de l'autre, la déposition claire et formelle de plusieurs témoins qui
assurent que diverses personnes ont évité de grands périls en suivant les
avis que les oiseaux leur avaient donnés. Mais supposons ici la réalité de
cet art, afin de montrer aux plus préoccupés qu'avec tout cela l'homme est
beaucoup au-dessus des animaux privés de raison, et que ceux mêmes qui
servent à la divination n'ont rien qu'on lui puisse comparer. En effet,
s'il y avait on eux quelque chose de divin qui leur donnât une si pleine
et si abondante connaissance de l'avenir, que, par manière de parier, ils
en eussent de teste pour les hommes qui voudraient en profiler, il est
clair qu'ils connaîtraient beaucoup mieux ce qui les regarderait
eux-mêmes, et qu'ainsi ils se donneraient bien de garde de voler dans les
lieux où les hommes leur ont tendu des pièges et des filets, et où les
flèches d'un chasseur les peuvent atteindre. L'aigle prévoyant les
embûches des serpents qui montent dévorer ses petits ou celles des hommes
qui les vont quelquefois enlever, soit pour s'en divertir, soit pour en
tirer quelque usage dans la médecine, ne ferait jamais son nid en des
endroits où elle y fût exposée. En un mot, aucun de ces animaux ne se
laisserait prendre aux hommes, étant plus divin et plus habile qu'eux.
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