[4,66] Εἶτα, ὡς ἔχων μέν τινα περὶ τῆς τῶν κακῶν γενέσεως
εἰπεῖν ἀπορρητότερα σιωπῶν δ´ ἐκεῖνα καὶ τὰ πλήθεσιν
ἁρμόζοντα λέγων, φησὶ τὸ ἐξαρκεῖν εἰρῆσθαι εἰς πλῆθος
περὶ τῆς τῶν κακῶν γενέσεως ὡς ἐκ θεοῦ μὲν οὐκ ἔστι
κακά, ὕλῃ δὲ πρόσκειται καὶ τοῖς θνητοῖς ἐμπολιτεύεται.
Ἀληθὲς μὲν οὖν ὅτι οὐκ ἔστι κακὰ ἐκ θεοῦ· καὶ κατὰ τὸν
Ἱερεμίαν γὰρ ἡμῶν σαφὲς ὅτι «Ἐκ στόματος κυρίου οὐκ
ἐξελεύσεται τὰ κακὰ καὶ τὸ ἀγαθόν»· τὸ δὲ τὴν ὕλην τοῖς
θνητοῖς ἐμπολιτευομένην αἰτίαν εἶναι τῶν κακῶν καθ´ ἡμᾶς
οὐκ ἀληθές. Τὸ γὰρ ἑκάστου ἡγεμονικὸν αἴτιον τῆς ὑποστάσης
ἐν αὐτῷ κακίας ἐστίν, ἥτις ἐστὶ τὸ κακόν· κακὰ δὲ καὶ
αἱ ἀπ´ αὐτῆς πράξεις, καὶ ἄλλο οὐδὲν ὡς πρὸς ἀκριβῆ λόγον
καθ´ ἡμᾶς ἐστι κακόν. Ἀλλ´ οἶδα τὸν λόγον δεόμενον πολλῆς
ἐξεργασίας καὶ κατασκευῆς, χάριτι θεοῦ, φωτίζοντος τὸ
ἡγεμονικόν, δυναμένων γενέσθαι τῷ κριθέντι ὑπὸ θεοῦ
ἀξίῳ καὶ τῆς περὶ τὸν τόπον τοῦτον γνώσεως.
| [4,66] Mais Celse, comme s'il y avait découvert quelques
secrets qu'il voulût faire, pour s'accommoder à la portée du commun des
hommes ; il suffit de leur apprendre, dit-il, que les maux ne viennent
point de Dieu, qu'ils sont attachés à la matière, et que c'est le partage
des êtres mortels et corruptibles. Il est certain que les maux ne viennent
point de Dieu : et Jérémie même, l'un de nos prophètes, nous enseigne, Que
de la bouche du Seigneur il ne sort point du bien et du mal (Lam., III,
38). Mais il n'est pas vrai, selon nous, à l'égard des êtres mortels et
corruptibles, que ce soit le commerce qu'ils ont avec la matière qui soit
la cause des maux qui les environnent. C'est en son entendement que chacun
de nous doit chercher la cause de ses vices, qui, avec les actions dont
ils sont la source, sont nos véritables maux : et nous ne croyons pas
qu'il y ait, à proprement parler, aucune autre chose qui mérite le nom de
mal. J'avoue, au reste, que c'est un sujet qui demande une grande
application et de très profonds raisonnements, dont ceux-là seuls sont
capables, que Dieu juge dignes de cette connaissance et à qui il éclaire
l'esprit par sa grâce.
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