HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre IV

Chapitre 29

  Chapitre 29

[4,29] Τάχα δέ τινων παρήκουσεν Κέλσος ὅτι θεός ἐστιν, εἶτα μετ´ ἐκεῖνον ἡμεῖς, οὓς ὠνόμασε σκώληκας. Καὶ ὅμοιον ποιεῖ τοῖς ὅλῃ αἱρέσει φιλοσοφίας ἐγκαλοῦσι διά τινα λεγόμενα ὑπὸ προπετοῦς μειρακίου, τριῶν ἡμερῶν φοιτήσαντος εἰς φιλοσόφου καὶ ἐπαιρομένου κατὰ τῶν λοιπῶν ὡς ἐλαττόνων καὶ ἀφιλοσόφων. Ἴσμεν γὰρ ὅτι πολλά ἐστιν ἀνθρώπου τιμιώτερα, καὶ ἀνέγνωμεν ὅτι « θεὸς ἔστη ἐν συναγωγῇ θεῶν», θεῶν δὲ οὐ τῶν προσκυνουμένων ὑπὸ τῶν λοιπῶν—«πάντες γὰρ οἱ θεοὶ τῶν ἐθνῶν δαιμόνια»—, καὶ ἀνέγνωμεν ὅτι « θεὸς» στὰς «ἐν συναγωγῇ θεῶν ἐν μέσῳ θεοὺς διακρίνει»· οἴδαμεν δὲ καὶ ὅτι «Εἴπερ εἰσὶ θεοὶ λεγόμενοι, εἴτ´ ἐν οὐρανῷ εἴτε ἐπὶ γῆς, ὥσπερ εἰσὶ θεοὶ πολλοὶ καὶ κύριοι πολλοί, ἀλλ´ ἡμῖν εἷς θεὸς πατήρ, ἐξ οὗ τὰ πάντα καὶ ἡμεῖς εἰς αὐτόν, καὶ εἷς κύριος Ἰησοῦς Χριστός, δι´ οὗ τὰ πάντα καὶ ἡμεῖς δι´ αὐτοῦ»· οἴδαμεν δὲ καὶ τοὺς ἀγγέλους οὕτως εἶναι ἀνθρώπων κρείττονας ὥστε τοὺς ἀνθρώπους τελειωθέντας ἰσαγγέλους γίνεσθαι· «Ἐν γὰρ τῇ ἀναστάσει τῶν νεκρῶν οὔτε γαμοῦσιν οὔτ´ ἐγγαμίζονται, ἀλλ´ εἰσὶν ὡς οἱ ἄγγελοι τῶν οὐρανῶν» οἱ δίκαιοι καὶ γίνονται «ἰσάγγελοι»· οἴδαμεν δ´ ἐν τῇ διατάξει τῶν ὅλων εἶναί τινας τοὺς καλουμένους θρόνους καὶ ἄλλους κυριότητας καὶ ἄλλους ἐξουσίας καὶ ἄλλους ἀρχάς· καὶ ὁρῶμεν ὅτι πολὺ τούτων ἡμεῖς οἱ ἄνθρωποι ἀπολειπόμενοι ἐλπίδας ἔχομεν ἐκ τοῦ καλῶς βιοῦν καὶ πάντα πράττειν κατὰ τὸν λόγον ἀναβαίνειν ἐπὶ τὴν τούτων πάντων ἐξομοίωσιν. Καὶ τελευταῖον ἐπεὶ «Μήπω ἐφανερώθη, τί ἐσόμεθα, οἴδαμεν ὅτι, ἐὰν φανερωθῇ, ἐσόμεθα ὅμοιοι τῷ θεῷ καὶ ὀψόμεθα αὐτόν, καθώς ἐστιν». Εἰ δέ τις τὸ λεγόμενον ὑπό τινων, εἴτε τῶν νοούντων εἴτε τῶν μὴ συνιέντων ἀλλὰ παρακουσάντων λόγου ὑγιοῦς, φάσκοι, ὅτι θεός ἐστιν, εἶτα μετ´ ἐκεῖνον ἡμεῖς· καὶ τοῦτό γ´ ἂν ἑρμηνεύοιμι, τὸ ἡμεῖς λέγων ἀντὶ τοῦ οἱ λογικοὶ καὶ ἔτι μᾶλλον οἱ σπουδαῖοι λογικοί· καθ´ ἡμᾶς γὰρ αὐτὴ ἀρετή ἐστι τῶν μακαρίων πάντων, ὥστε καὶ αὐτὴ ἀρετὴ ἀνθρώπου καὶ θεοῦ. Διόπερ γίνεσθαι «τέλειοι, ὡς πατὴρ ἡμῶν οὐράνιος τέλειός ἐστι», διδασκόμεθα. Οὐδεὶς οὖν καλὸς καὶ ἀγαθὸς σκώληξ ἐστὶν ἐννηχόμενος βορβόρῳ καὶ οὐδεὶς εὐσεβὴς μύρμηξ καὶ οὐδεὶς δίκαιος βάτραχος, καὶ οὐδεὶς τῷ λαμπρῷ φωτὶ τῆς ἀληθείας καταυγαζόμενος τὴν ψυχὴν νυκτερίδι ἂν εὐλόγως παραβάλλοιτο. [4,29] Il se peut faire qu'il soit échappé à quelqu'un de ceux que Celse traite de vers, de dire devant lui que Dieu est le souverain Être, mais qu'ils tiennent le premier rang après Dieu. Là-dessus il fait comme ceux qui imputent à toute une secte de philosophes la sotte vanité d'un jeune écolier qui, sous ombre qu'il va depuis trois jours à l'auditoire, regarde tous les autres hommes avec mépris, comme des ignorants et des misérables. Pour nous, nous savons qu'il y a plusieurs êtres plus excellents que les hommes; et l'Écriture nous enseigne que Dieu assiste en l'assemblée des dieux (Ps. LXXXI ou LXXXII, 1), non des dieux qu'on adore dans le monde, car tous les dieux des nations sont des démons (Ps. XCV ou XCVI, 5), mais des dieux au milieu desquels Dieu préside comme juge (I Cor., VIII, 5). Nous savons qu'encore qu'il y en ait qui soient appelés dieux, soit dans le ciel, soit dans la terre, et qu'ainsi il y ait plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, il n'y a néanmoins pour nous qu'un seul Dieu qui est le Père, duquel toutes choses tirent leur être, et qui nous a faits pour lui; et il n'y a qu'un seul Seigneur qui est Jésus-Christ, par lequel toutes choses ont été faites, comme c'est aussi par lui que nous sommes tout ce que nous sommes (Matth., XXII, 30; et Luc, XX, 36). Nous savons que les anges sont si fort au-dessus des hommes, que la perfection des hommes consistera à devenir égaux aux anges. Car après la résurrection, les hommes n 'auront point de femmes ni les femmes de maris ; mais les justes seront comme les anges de Dieu dans le ciel : ils deviendront égaux aux anges (Col., I, 16). Nous savons encore que, selon la différence du rang et de l'ordre de chacun, les uns sont nommés les trônes, les autres les dominations, les autres les puissances, les autres les principautés, et nous voyons que, comme les hommes sont beaucoup au-dessous d'eux, nos plus hautes espérances sont de leur être faits semblables à tous, après avoir bien vécu et avoir réglé toutes nos actions sur ce que Dieu nous ordonne dans sa parole. Enfin, puisque ce que nous ferons un jour ne paraît pas encore, nous savons que lorsqu'il paraîtra nous serons semblables à Dieu, et nous le verrons tel qu'il est (I Jean, III, 2). Si l'on veut dire pourtant, comme font quelques-uns, que Dieu est le souverain Être, mais que nous tenons le premier rang après lui, soit qu'ils entendent ce qu'ils disent ou que, ne l'entendant pas, ils prennent de bonnes choses en un mauvais sens, je puis expliquer ce nous des plus avancés en connaissance ou plutôt encore, des plus avancés en connaissance et en vertu; car la vertu est la même, selon nous, dans toutes les natures bienheureuses : de sorte que la vertu des hommes est la même que celle de Dieu. Et de là vient que nous sommes exhortés à être parfaits, comme notre Père céleste est parfait (Matth., V, 48). Un homme de bien ne saurait donc jamais passer pour un ver qui nage dans un bourbier, un homme pieux pour une fourmi, un homme juste pour une grenouille, un homme dont l'âme est éclairée des brillants rayons de la vérité pour une chauve-souris.


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Dernière mise à jour : 25/09/2008