[2,60] Εἶτα {ὡς δυναμένου τούτου συμβῆναι}, λέγω δὴ
{τοῦ φαντασίαν τινὶ γίνεσθαι περὶ τοῦ τεθνηκότος ὡς ζῶντος,
ἐπιφέρει} ὡς Ἐπικούρειος καὶ λέγει κατά τινα διάθεσιν
ὀνειρώξαντά τινα ἢ κατὰ τὴν αὐτοῦ βούλησιν δόξῃ πεπλανημένῃ φαντασιωθέντα τὸ τοιοῦτον ἀπηγγελκέναι, ὅπερ, φησί,
μυρίοις ἤδη συμβέβηκε. Τοῦτο δὲ εἰ καὶ δεινότατα ἔδοξεν
εἰρῆσθαι, οὐδὲν ἧττον κατασκευαστικόν ἐστιν ἀναγκαίου
δόγματος, ὡς ἄρα ἡ ψυχὴ ὑφέστηκε τῶν ἀποθανόντων·
καὶ οὐ μάτην πεπίστευκε περὶ τῆς ἀθανασίας αὐτῆς ἢ κἂν
τῆς διαμονῆς ὁ τοῦτο τὸ δόγμα ἀνειληφώς· ὡς καὶ Πλάτων
ἐν τῷ περὶ τῆς ψυχῆς λέγει «σκιοειδῆ φαντάσματα» περὶ
μνημεῖά τισι γεγονέναι τῶν ἤδη τεθνηκότων. Τὰ μὲν οὖν
γινόμενα περὶ μνημεῖα τεθνηκότων «φαντάσματα» ἀπό
τινος ὑποκειμένου γίνεται, τοῦ κατὰ τὴν ὑφεστηκυῖαν ἐν
τῷ καλουμένῳ αὐγοειδεῖ σώματι ψυχήν. Ὁ δὲ Κέλσος οὐ
βουλόμενος τὸ τοιοῦτον θέλει καὶ ὕπαρ ὀνειρώττειν τινὰς
καὶ κατὰ τὴν ἑαυτῶν βούλησιν δόξῃ πεπλανημένῃ φαντασιοῦσθαι·
ὅπερ ὄναρ μὲν πιστεύειν γίνεσθαι οὐκ ἄλογον,
ὕπαρ δὲ ἐπὶ τῶν μὴ πάντῃ ἐκφρόνων καὶ φρενιτιζόντων ἢ
μελαγχολώντων οὐ πιθανόν. Καὶ τοῦτο δὲ προειδόμενος ὁ
Κέλσος παροιστρῶσαν εἶπε τὴν γυναῖκα· ὅπερ οὐκ ἐμφαίνει
ἡ ἀναγραφεῖσα ἱστορία, ὅθεν λαβὼν κατηγορεῖ τῶν πραγμάτων.
| [2,60] après quoi il lâche de faire concevoir,
selon les principes de son Épicure, comment il est
possible que l'imagination reçoive l'idée d'un mort comme s'il était
encore vivant : soit, dit-il, que celui qui en a fait le récit ait pris
ses songes pour des vérités, soit, qu'ayant l'imagination prévenue, il ait
formé lui-même l'objet de son illusion sur le plan de ses désirs, comme il
est arrive à une infinité de personnes. Il croit dire là des merveilles,
cependant il nous fournit une preuve solide pour l'existence des âmes
après la mort, et ceux qui sont du sentiment qu'il propose doivent aussi,
par une suite nécessaire, soutenir que l'âme est immortelle, ou du moins,
qu'elle ne meurt point avec le corps. En effet si, comme le dit Platon
dans son Dialogue de l'Ame (le Phédon), il y a des images et des ombres de
personnes mortes qui paraissent quelquefois auprès de leurs tombeaux, il
faut que ces ombres et ces images aient un sujet qui les produise, et ce
sujet ne peut être que l'âme des morts, qui, dans l'état où elle subsiste
alors, est revêtue d'un corps subtil que l'on compare à celui de la
lumière. Mais Celse, qui avance cette opinion, veut en même temps que l'on
songe quelquefois sans dormir, et que les hommes ayant l'imagination
prévenue forment eux-mêmes l'objet de leurs illusions sur le plan de leurs
désirs. Que cela se puisse faire en dormant on ne le nie pas, mais on ne
le saurait croire d'un homme éveillé, à moins qu'il soit du nombre des
fous, des frénétiques ou des hypocondriaques. Et Celse l'a bien vu
lui-même lorsqu'il traite Marie Madeleine de fanatique, ce qu'il fait sans
en avoir de preuves dans l'histoire où il prend le fondement de ses calomnies.
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