[2,61] {Ἦν οὖν καὶ ὁ Ἰησοῦς μετὰ θάνατον, ὡς μὲν ὁ
Κέλσος οἴεται, φαντασίαν ἐξαποστέλλων τῶν ἐπὶ τῷ σταυρῷ
τραυμάτων καὶ οὐκ ἀληθῶς τοιοῦτος ὢν τραυματίας· ὡς
δὲ τὸ εὐαγγέλιον διδάσκει}, οὗ τισὶ μὲν μέρεσιν, οἷς βούλεται,
ἵνα κατηγορῇ, πιστεύει ὁ Κέλσος, τισὶ δ´ ἀπιστεῖ, {ὁ Ἰησοῦς
προσεκαλέσατό τινα τῶν μαθητῶν ἀπιστοῦντα καὶ ἀδύνατον
οἰόμενον τὸ παράδοξον.} Συγκατετέθειτο μὲν γὰρ ἐκεῖνος
τῇ φασκούσῃ αὐτὸν ἑωρακέναι, ὡς οὐκ ἀδυνάτου ὄντος τοῦ
τὴν ψυχὴν τοῦ τεθνηκότος ὀφθῆναι, οὐκέτι δ´ ἐνόμιζεν
ἀληθὲς εἶναι τὸ ἐν σώματι αὐτὸν ἀντιτύπῳ ἐγηγέρθαι.
Ὅθεν εἶπε μέν· «Ἐὰν μὴ ἴδω», «οὐ μὴ πιστεύσω»,
προσέθηκε δὲ καὶ τό· {«Ἐὰν μὴ βάλω τὴν χεῖρά μου εἰς
τὸν τύπον τῶν ἥλων} καὶ ψηλαφήσω αὐτοῦ τὴν πλευράν,
οὐ μὴ πιστεύσω». {Ταῦτα δ´ ἐλέγετο ὑπὸ τοῦ Θωμᾶ,
κρίνοντος ὅτι δύναται ὀφθαλμοῖς αἰσθητοῖς φανῆναι ψυχῆς
σῶμα, «πάντα» τῷ προτέρῳ εἴδει
«μέγεθός τε καὶ ὄμματα κάλ´ ἐϊκυίης
καὶ φωνὴν»
πολλάκις δὲ
«καὶ τοῖα περὶ χροῒ εἵματ´ ἐχούσης.»}
Καὶ προσκαλεσάμενός γε ὁ Ἰησοῦς τὸν Θωμᾶν εἶπε·
«Φέρε τὸν δάκτυλόν σου ὧδε καὶ ἴδε τὰς χεῖράς μου, καὶ
φέρε τὴν χεῖρά σου καὶ βάλε εἰς τὴν πλευράν μου, καὶ μὴ
γίνου ἄπιστος ἀλλὰ πιστός.»
| [2,61] A l'en croire donc ces apparitions de Jésus avec les marques
des blessures qu'il avait reçues sur la croix n'étaient autre chose que
les images qu'il en répandait après sa mort, et sous lesquelles il n'y
avait point réellement de sujet blessé, mais suivant le témoignage de
l'Évangile, que Celse se donne toujours la liberté de recevoir ou de
rejeter selon l'intérêt de sa cause, voici la vérité du fait. Parmi les
disciples de Jésus il s'en trouva un dont l'incrédulité lui fil juger
impossible chose si extraordinaire; ce n'est pas qu'il n'ajoutât point foi
au rapport de celle qui disait avoir vu Jésus, car il ne doutait pas qu'on
ne pût bien voir l'âme d'un mort, mais il ne pouvait se persuader que
Jésus fût véritablement ressuscité avec un corps tout pareil à celui qu'il
avait auparavant. C'est pourquoi il ne dit pas simplement : Si je ne le
vois je ne le croirai point, mais il ajoute, Si je ne porte ma main dans
la trace des clous et si je ne touche son côté, je ne le croirai point
(Jean, XX, 20). Et Thomas parlait ainsi, parce qu'à son avis il se pouvait
faire que le corps subtil d'une âme se présentât à notre vue corporelle,
non seulement
"Avec les mêmes yeux, avec la même voix,
Avec le même port, avec la même grâce";
(Homère, Iliad., liv. XXIII. v. 66 et 67.)
mais souvent encore "Sous les mêmes habits".
Jésus donc l'ayant appelé, lui dit : Porte ici ton doigt, et vois mes
mains ; approche aussi la main, et mets-la dans mon côté, et ne sois pas
incrédule mais fidèle (Jean, XX, 27).
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