HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

Chapitre 13

  Chapitre 13

[2,13] Μετὰ ταῦτά φησιν παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖος ὅτι πολλὰ ἔχων λέγειν περὶ τῶν κατὰ τὸν Ἰησοῦν γενομένων καὶ ἀληθῆ καὶ οὐ παραπλήσια τοῖς ὑπὸ τῶν μαθητῶν τοῦ Ἰησοῦ γραφεῖσιν ἑκὼν ἐκεῖνα παραλείπω. Τίνα οὖν ἄρα τἀληθῆ καὶ οὐχ ὁποῖα ἐν τοῖς εὐαγγελίοις γέγραπται, παραλείπει παρὰ Κέλσῳ Ἰουδαῖος; δοκούσῃ δεινότητι ῥητορικῇ χρησάμενος προσποιεῖται μὲν ἔχειν λέγειν οὐδὲν δὲ εἶχεν ἔξωθεν τοῦ εὐαγγελίου φέρειν, δυνάμενον πλῆξαι ὡς ἀληθὲς τὸν ἀκούοντα καὶ ὡς ἐναργῶς κατηγοροῦν Ἰησοῦ καὶ τῆς διδασκαλίας αὐτοῦ; Ἐγκαλεῖ δὲ τοῖς μαθηταῖς ὡς πλασαμένοις ὅτι πάντα τὰ συμβάντα αὐτῷ ἐκεῖνος προῄδει καὶ προειρήκει. Καὶ τοῦτο δὲ ἀληθὲς ὄν, κἂν μὴ Κέλσος βούληται, παραστήσομεν ἀπὸ πολλῶν καὶ ἄλλων προφητικῶς ὑπὸ τοῦ σωτῆρος εἰρημένων, ἐν οἷς προεῖπε τὰ Χριστιανοῖς καὶ ἐν ταῖς ὕστερον γενόμενα γενεαῖς. {Καὶ τίς γε οὐκ ἂν θαυμάσαι τὸ προειρημένον τὸ «Καὶ ἐπὶ ἡγεμόνας δὲ καὶ βασιλεῖς ἀχθήσεσθε ἕνεκεν ἐμοῦ, εἰς μαρτύριον αὐτοῖς καὶ τοῖς ἔθνεσι», καὶ εἴ τι ἄλλο περὶ τοῦ διωχθήσεσθαι τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ προεῖπε.} Διὰ ποῖον γὰρ δόγμα τῶν ἐν ἀνθρώποις γεγενημένων κολάζονται καὶ ἄλλοι, ἵνα τις τῶν κατηγορούντων Ἰησοῦ λέγῃ ὅτι ὁρῶν τὰ ἀσεβῆ τὰ ψευδῆ τῶν δογμάτων κατηγορούμενα ἔδοξε καὶ τοῦτο σεμνύνειν διὰ τοῦ προλέγειν δῆθεν περὶ αὐτοῦ; Εἴπερ γὰρ ἐχρῆν διὰ δόγματα «ἐπὶ ἡγεμόνας καὶ βασιλεῖς» ἄγεσθαί τινας, καὶ τίνας ἐχρῆν ἄλλους Ἐπικουρείους, τοὺς πάντῃ πρόνοιαν ἀναιροῦντας, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἀπὸ τοῦ Περιπάτου, μηδὲν φάσκοντας ἀνύειν εὐχὰς καὶ τὰς ὡς πρὸς τὸ θεῖον θυσίας; Ἀλλὰ φήσει τις ὅτι {καὶ Σαμαρεῖς διὰ τὴν ἑαυτῶν θεοσέβειαν διώκονται.} Πρὸς ὃν τοιαῦτα ἐροῦμεν· {οἱ Σικάριοι διὰ τὴν περιτομὴν ὡς ἀκρωτηριάζοντες παρὰ τοὺς καθεστῶτας νόμους καὶ τὰ Ἰουδαίοις συγκεχωρημένα μόνοις ἀναιροῦνται.} Καὶ οὐκ ἔστιν ἀκοῦσαι δικαστοῦ πυνθανομένου, εἰ κατὰ τήνδε τὴν νομιζομένην θεοσέβειαν Σικάριος ἀγωνιζόμενος βιοῦν μεταθέμενος μὲν ἀπολυθήσεται ἐμμένων δὲ τὴν ἐπὶ θανάτῳ ἀπαχθήσεται· ἀλλὰ γὰρ ἀρκεῖ δειχθεῖσα περιτομὴ πρὸς ἀναίρεσιν τοῦ πεπονθότος αὐτήν. Χριστιανοὶ δὲ μόνοι κατὰ τὰ εἰρημένα ὑπὸ τοῦ σωτῆρος αὐτῶν λέγοντος· «Ἐπὶ ἡγεμόνας καὶ βασιλεῖς ἀχθήσεσθε ἕνεκεν ἐμοῦ» μέχρι τελευταίας ἀναπνοῆς ὑπὸ τῶν δικαστῶν ἐπιτρέπονται ἐξομοσάμενοι τὸν χριστιανισμὸν καὶ κατὰ τὰ κοινὰ ἔθη θύσαντες καὶ ὀμόσαντες οἴκοι γενέσθαι καὶ ζῆν ἀκινδύνως. Ὅρα δὲ εἰ μὴ μετὰ πολλῆς ἐξουσίας λέγεται τὸ «Πᾶς ὃς ἐὰν ὁμολογήσῃ ἐν ἐμοὶ ἔμπροσθεν τῶν ἀνθρώπων, κἀγὼ ὁμολογήσω ἐν αὐτῷ ἔμπροσθεν τοῦ πατρός μου τοῦ ἐν τοῖς οὐρανοῖς· καὶ πᾶς ὃς ἐὰν ἀρνήσηταί με ἔμπροσθεν τῶν ἀνθρώπων», καὶ τὰ ἑξῆς. Καὶ ἀνάβα μοι τῷ λόγῳ ἐπὶ τὸν Ἰησοῦν λέγοντα ταῦτα, καὶ ὅρα μηδέπω γενόμενα προφητευόμενα εἰ μὴ φήσεις ἀπιστῶν μὲν αὐτῷ ὅτι ταῦτα φλυαρεῖ καὶ μάτην λέγειοὐ γὰρ ἔσται τὰ λεγόμενα—, ἀμφιβάλλων δὲ περὶ τοῦ συγκαταθέσθαι τοῖς λόγοις αὐτοῦ εἰ μὴ ὅτι, ἐὰν ταῦτα πληρωθῇ καὶ συστῇ διδασκαλία τῶν λόγων τοῦ Ἰησοῦ, ὡς φροντίζειν τοὺς ἡγεμόνας καὶ τοὺς βασιλεῖς ἀναιρεῖν τοὺς ὁμολογοῦντας τὸν Ἰησοῦν, τότε πιστεύσομεν ὅτι ὡς μεγάλην ἐξουσίαν λαβὼν ἀπὸ τοῦ θεοῦ πρὸς τὸ σπεῖραι τοῦτον τὸν λόγον τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων καὶ πειθόμενος κρατήσειν ταῦτά φησι. {Τίς δ´ οὐ θαυμάσεται ἀναβαίνων τῷ λόγῳ ἐπ´ ἐκεῖνον διδάσκοντα τότε καὶ λέγοντα· «Κηρυχθήσεται τὸ εὐαγγέλιον τοῦτο ἐν ὅλῳ τῷ κόσμῳ εἰς μαρτύριον αὐτοῖς καὶ τοῖς ἔθνεσι» καὶ θεωρῶν κατὰ τὰ ὑπ´ ἐκείνου εἰρημένα κεκηρυγμένον} τὸ Ἰησοῦ Χριστοῦ εὐαγγέλιον «ἐν πάσῃ κτίσει τῇ ὑπὸ τὸν οὐρανόν», «Ἕλλησι καὶ βαρβάροις, σοφοῖς καὶ ἀνοήτοις»; Πᾶσαν γὰρ φύσιν ἀνθρώπων μετὰ δυνάμεως λαληθεὶς λόγος κεκράτηκε· καὶ οὐκ ἔστι τι γένος ἰδεῖν ἀνθρώπων, ἐκπέφευγε παραδέξασθαι τὴν Ἰησοῦ διδασκαλίαν. δὲ ἀπιστῶν παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖος περὶ τοῦ Ἰησοῦ, ὅτι πάντα τὰ συμβάντα αὐτῷ προῄδει, κατανοησάτω, τίνα τρόπον ἔτι {συνεστώσης τῆς Ἱερουσαλὴμ καὶ πάσης τῆς ἰουδαϊκῆς λατρείας γινομένης ἐν αὐτῇ προεῖπεν Ἰησοῦς τὰ συμβησόμενα αὐτῇ} ὑπὸ Ῥωμαίων. Οὐ γὰρ δὴ τοὺς αὐτοῦ Ἰησοῦ γνωρίμους καὶ ἀκροατὰς φήσουσι χωρὶς γραφῆς τὴν τῶν εὐαγγελίων παραδεδωκέναι διδασκαλίαν καὶ καταλιπεῖν τοὺς μαθητὰς χωρὶς τῶν περὶ Ἰησοῦ ἐν γράμμασιν ὑπομνημάτων. Γέγραπται δὴ ἐν αὐτοῖς τὸ «Ὅταν δὲ ἴδητε κυκλουμένην ὑπὸ στρατοπέδων τὴν Ἱερουσαλήμ, τότε γνῶτε ὅτι ἤγγισεν ἐρήμωσις αὐτῆςΚαὶ οὐδαμῶς τότε ἦν στρατόπεδα περὶ τὴν Ἱερουσαλὴμ κυκλοῦντα αὐτὴν καὶ περιέχοντα καὶ πολιορκοῦντα. Τοῦτο γὰρ ἤρξατο μὲν ἔτι Νέρωνος βασιλεύοντος παρέτεινε δὲ ἕως τῆς Οὐεσπασιανοῦ ἡγεμονίας· οὗ υἱὸς Τίτος καθεῖλε τὴν Ἱερουσαλήμ, ὡς μὲν Ἰώσηπος γράφει, διὰ Ἰάκωβον τὸν δίκαιον, τὸν ἀδελφὸν Ἰησοῦ τοῦ λεγομένου Χριστοῦ, ὡς δὲ ἀλήθεια παρίστησι, διὰ Ἰησοῦν τὸν Χριστὸν τοῦ θεοῦ. [2,13] Le juif de Celse ajoute qu'ayant plusieurs choses à dire, touchant Jésus, qui sont toutes très véritables, mais bien éloignées du récit de ses disciples, il les passe à dessein sous silence. Quelles sont donc ces vérités qu'il passe ainsi sous silence, et qui ne sont pas conformes aux écrits des évangélistes? Ne serait-ce point une figure de rhétorique, pour faire croire qu'il aurait grand nombre de faits constants et de preuves convaincantes à produire contre la personne et contre la doctrine de Jésus, quoiqu'en effet il ne puisse rien alléguer de véritable et de bien fondé, qui ne soit tiré des évangiles? Il accuse les disciples de Jésus d'avoir avancé faussement que leur maître avait prévu et prédit toutes les choses qui lui arrivèrent. Mais nous lui soutenons qu'ils n'ont rien dit en cela que de véritable : et nous le prouverons, malgré qu'il en dit, par plusieurs autres événements que notre Sauveur a prédits, comme sont les choses dont il avertit les chrétiens, des siècles entiers avant qu'elles leur dussent arriver. Qui n'admirera, par exemple, cet avertissement qu'il leur donne, Qu'ils seraient conduits à cause de lui devant les gouverneurs et devant les rois, pour servir de conviction à eux et aux peuples (Matth., X, 18) : et les autres prophéties semblables, où il déclare que ses disciples devaient être persécutés? car, y a-t-il dans le monde quelque autre doctrine dont on punisse les sectateurs ? Y en a-t-il jamais eu, pour donner lieu aux ennemis de Jésus de pouvoir dire que, voyant combien les dogmes faux et impies étaient mal reçus, il s'est fait honneur de cela même, en prédisant ce qu'il était aisé de juger qui arriverait aux siens? S'il fallait tirer les hommes devant les gouverneurs et devant les rois à l'occasion de quelques dogmes, il n'y en a point qu'on y dût plutôt tirer que les épicuriens, qui nient absolument la Providence, et que les péripatéticiens mêmes qui se moquent des prières et des sacrifices que l'on prétend faire à la Divinité. On me dira peut-être que les Samaritains aussi sont persécutés pour leur religion ; mais je réponds que les lois, ne permettant l'usage de la circoncision qu'aux Juifs seulement, et ceux de la secte dont nous parlons ne laissant pas de la pratiquer, ils sont condamnés à la mort, pour la marque qu'ils se font au corps, contre la défense des lois. Et l'on ne verra point qu'un juge, lorsqu'il interroge quelqu'un de ces prétendus dévots, lui donne le choix, ou d'être conduit au supplice en persévérant dans sa religion, ou de se faire absoudre en l'abandonnant. Dès là qu'on les voit circoncis, il n'en faut pas davantage pour leur faire leur procès sur-le-champ. Il n'y a que les chrétiens qui, suivant cette prédiction de leur Sauveur, Vous serez conduits à cause de moi devant les gouverneurs et devant les rois (Matth., X, 18), soient pressés jusqu'au dernier soupir par leurs propres juges de renoncer au christianisme et de se procurer la liberté et le repos en faisant les sacrifices et les serments que les autres font. Voyez encore avec quelle autorité Jésus disait: "Quiconque me confessera et me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi devant mon père qui est dans le ciel; et quiconque me renoncera devant les hommes", etc. (Matth., X, 32). Remontez un peu par la pensée jusqu'au temps auquel Jésus parlait ainsi ; et considérez que ce qu'il prédisait n'était pas encore arrivé. Il vous peut venir dans l'esprit qu'il ne mérite aucune créance; que ses discours ne sont que des paroles en l'air, et que sa prédiction demeurera sans effet. Mais si, suspendant votre jugement, vous différez à recevoir sa doctrine, que vous voyiez l'accomplissement de sa prophétie, vous direz sans doute en vous-même: Si les discours de Jésus se trouvent véritables, et que, suivant sa prédiction, les gouverneurs et les rois entreprennent la ruine de ceux qui feront profession d'être ses disciples, nous croirons alors qu'il avait reçu de Dieu un pouvoir aussi grand qu'il le fallait pour répandre sa doctrine dans le monde, et qu'il n'a parlé comme il a fait, qu'étant assuré qu'il n'y aurait point d'obstacles qu'elle ne surmontât. Qui pourrait, sans les mêmes mouvements d'admiration, se remettre devant les yeux Jésus prédisant alors, Que son Évangile serait prêché dans tout le monde pour servir de conviction aux rois et aux peuples (Matth., XXIV, 14), et voir ensuite cet Évangile effectivement prêché par toute la terre, aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants? Car il n'y a point de sortes de personnes à qui cette prédication n'ait fait sentir sa vertu ; il n'y a point de condition dans le monde, qui ait pu exempter les hommes de se soumettre à sa doctrine de Jésus. Que le juif de Celse, qui refuse de croire que Jésus eut prévu toutes les choses qui lui arrivèrent, considère comment la ville de Jérusalem subsistant encore, et les Juifs y faisant toutes les cérémonies de leur religion, Jésus prédit ce qu'elle devait éprouver par les armes des Romains. On ne dira pas que ceux avec qui il avait vécu et qui avaient été ses plus familiers auditeurs, se soient contentés d'enseigner de vive voix les choses qui font la matière des évangiles, sans laisser par écrit à leurs disciples ce qu'ils avaient à leur apprendre sur le sujet de Jésus. C'est dans ces écrits, qui nous ont été laissés par eux, qu'on lit ces paroles : "Quand vous verrez les armées environner Jérusalem, sachez que sa désolation est proche" (Luc., XXI, 20). Il n'y avait alors autour de Jérusalem aucune armée qui l'assiégeât ou qui la bloquât. Ce fut sous l'empereur Néron que les Romains commencèrent à l'attaquer, et ils ne la prirent que sous l'empire de Vespasien, dont le fils, Titus, la ruina de fond en comble, à cause de la mort de Jacques le juste, frère de Jésus, nommé Christ selon la pensée de Josèphe ; mais selon la vérité, à cause de la mort de Jésus, le Christ de Dieu.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008