HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

Chapitre 10

  Chapitre 10

[2,10] Τί δὲ καὶ ἐπηγγείλατο Ἰησοῦς καὶ οὐκ ἐποίησε, παραστησάτω καὶ ἀποδειξάτω Κέλσος. Ἀλλ´ οὐ δυνήσεται, μάλιστα ἐπεὶ εἴτ´ ἐκ παρακουσμάτων εἴτε καὶ ἐξ ἀναγνωσμάτων εὐαγγελικῶν εἴτ´ ἐκ διηγημάτων ἰουδαϊκῶν οἴεται φέρειν λέγει κατὰ τοῦ Ἰησοῦ καθ´ ἡμῶν. Ἀλλ´ ἐπεὶ πάλιν Ἰουδαῖός φησιν ὅτι καὶ ἐλέγξαντες αὐτὸν καὶ καταγνόντες ἠξιοῦμεν κολάζεσθαι, δεικνύτωσαν, πῶς αὐτὸν ἤλεγξαν οἱ ζητοῦντες ψευδομαρτυρίας κατασκευάσαι αὐτῷ· εἰ μὴ ἄρα μέγας ἔλεγχος κατὰ τοῦ Ἰησοῦ ἦν, ὃν εἶπον οἱ κατήγοροι, ὅτι «Οὗτος ἔφη· Δύναμαι καταλῦσαι τὸν ναὸν τοῦ θεοῦ καὶ διὰ τριῶν ἡμερῶν ἀναστῆσαι»· ἐπεὶ αὐτὸς μὲν «ἔλεγε περὶ τοῦ ναοῦ τοῦ σώματος αὐτοῦ», ἐκεῖνοι δ´ ᾤοντο ὡς μὴ εἰδότες ἀκούειν κατὰ τὸ βούλημα τοῦ λέγοντος ὅτι περὶ τοῦ λιθίνου αὐτῷ ναοῦ λόγος ἦν, τοῦ τετιμημένου παρὰ Ἰουδαίοις μᾶλλον, ὡς ἐχρῆν τιμᾶσθαι τὸν ὡς ἀληθῶς ναὸν θεοῦ τοῦ λόγου καὶ τῆς σοφίας καὶ τῆς ἀληθείας. Λεγέτω δέ τις, πῶς ἐπονειδιστότατα κρυπτόμενος διεδίδρασκεν Ἰησοῦς· τὸ γὰρ ὀνείδους ἄξιόν τις παραστησάτω. Ἀλλ´ ἐπεί φησι καὶ ὅτι ἑάλω, {εἴποιμ´ ἂν ὅτι, εἴπερ τὸ ἁλῶναι ἀκούσιόν ἐστιν, οὐχ ἑάλω Ἰησοῦς· ἑαυτὸν γὰρ ἐν ἐπιτηδείῳ καιρῷ εἰς χεῖρας ἀνθρώπων γενέσθαι οὐκ ἐκώλυσεν ὡς «ἀμνὸς τοῦ θεοῦ», ἵν´ ἄρῃ «τὴν ἁμαρτίαν τοῦ κόσμου».} «Εἰδὼς γοῦν πάντα τὰ ἐρχόμενα ἐπ´ αὐτὸν ἐξῆλθε καὶ λέγει αὐτοῖς· Τίνα ζητεῖτε; Οἱ δ´ ἀπεκρίθησαν· Ἰησοῦν τὸν Ναζωραῖον. Λέγει δὲ αὐτοῖς· Ἐγώ εἰμι. Εἱστήκει δὲ καὶ Ἰούδας παραδιδοὺς αὐτὸν μετ´ αὐτῶν. Ὡς οὖν εἶπεν αὐτοῖς· Ἐγώ εἰμι, ἀπῆλθον εἰς τὰ ὀπίσω καὶ ἔπεσον χαμαί. Πάλιν οὖν αὐτὸς ἐπηρώτησε· Τίνα ζητεῖτε; Οἱ δὲ εἶπον πάλιν· Ἰησοῦν τὸν Ναζωραῖον. Ἀπεκρίθη αὐτοῖς Ἰησοῦς· Εἶπον ὑμῖν ὅτι ἐγώ εἰμι· εἰ οὖν ἐμὲ ζητεῖτε, ἄφετε τούτους ὑπάγεινἈλλὰ καὶ πρὸς τὸν βουλόμενον αὐτῷ βοηθῆσαι καὶ πατάξαντα «τὸν τοῦ ἀρχιερέως δοῦλον» καὶ ἀφελόντα «αὐτοῦ τὸ ὠτίον» εἶπεν· «Ἀπόστρεψον τὴν μάχαιράν σου εἰς τὸν τόπον αὐτῆς· πάντες γὰρ οἱ λαβόντες μάχαιραν ἐν μαχαίρᾳ ἀπολοῦνται. δοκεῖ σοι ὅτι οὐ δύναμαι ἄρτι παρακαλέσαι τὸν πατέρα μου, καὶ παραστήσει μοι ὧδε πλείους δώδεκα λεγεῶνας ἀγγέλων; Πῶς οὖν πληρωθῶσιν αἱ γραφαί, ὅτι οὕτως ἔδει γενέσθαι;» Εἰ δὲ πλάσματα τῶν γραψάντων τὰ εὐαγγέλια οἴεταί τις εἶναι καὶ ταῦτα, πῶς οὐχὶ μᾶλλον πλάσματα μέν ἐστι τὰ τῶν ἀπὸ ἔχθους {καὶ μίσους} τοῦ πρὸς αὐτὸν καὶ Χριστιανοὺς λεγόντων, ἀλήθεια δὲ τὰ τῶν τὸ γνήσιον τῆς πρὸς τὸν Ἰησοῦν διαθέσεως ἀποδειξαμένων ἐν τῷ πᾶν τι ποτ´ οὖν ὑπομεμενηκέναι διὰ τοὺς λόγους αὐτοῦ; Τοσαύτην γὰρ ὑπομονὴν καὶ ἔνστασιν μέχρι θανάτου ἀνειληφέναι τοὺς Ἰησοῦ μαθητὰς μετὰ διαθέσεως ἀναπλασσούσης περὶ τοῦ διδασκάλου τὰ μὴ ὄντα ---; Καὶ πολὺ τοῖς εὐγνωμονοῦσι τὸ ἐναργές ἐστι περὶ τοῦ πεπεῖσθαι αὐτοὺς περὶ ὧν ἀνέγραψαν ἐκ τοῦ τηλικαῦτα καὶ τοσαῦτα διὰ τὸν πεπιστευμένον αὐτοῖς εἶναι υἱὸν θεοῦ ὑπομεμενηκέναι. [2,10] Que Celse nous dise donc maintenant en quoi Jésus a manqué de faire ce dont il se vantait, et qu'il nous donne quelque preuve de ce qu'il avance. Cela lui serait impossible, d'autant plus que tout ce qu'il s'imagine pouvoir alléguer contre Jésus et contre nous est tiré ou de quelques faits mal pris, ou de quelques passages de l'Évangile mal appliqués, ou de quelque histoire fabuleuse inventée par les Juifs. Mais puisque le juif ajoute encore que, Jésus fut convaincu avant d'être condamné, qu'on nous fasse voir comment il fut convaincu par des gens qui cherchaient de faux témoignages contre lui (Matth., XXVI, 59). Si ce n'est peut-être qu'on veuille faire passer pour une forte conviction ce que ses accusateurs rapportèrent qu'il avait dit : "Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours" (Matth. XXVI, 61). Il est vrai qu'il avait parlé en ces termes du temple de son corps (Jean, II, 21) : mais eux qui ne savaient pas prendre la chose selon l'intention de celui qui la disait, l'avaient entendu de leur temple de pierres, pour lequel ils avaient plus de vénération qu'ils n'en avaient, quelque obligés qu'ils y fussent, pour le véritable temple de Dieu, de Dieu le Verbe, la Sagesse et la Vérité. Qu'on nous dise encore comment Jésus fut réduit à se cacher honteusement. Que lui vit-on faire dont il dût avoir honte? Il fut pris, ajoute-t-on. Mais il ne l'a jamais été, si par être pris on entend une chose involontaire. Car quand le temps en fut venu, il ne se voulut pas empêcher de tomber entre les mains des hommes, étant comme il était, l'Agneau de Dieu, qui devait ôter le péché du monde (Jean. I, 29). En effet sachant tout ce qui lui devait arriver, il sortit au-devant de ceux qui venaient pour le prendre, et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Judas qui le trahissait était aussi présent avec eux. Lors donc que Jésus leur eut dit. C'est moi, ils furent tout renversés et tombèrent par terre. Il leur demanda encore une fois : Qui cherchez-vous? Ils lui dirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur répondit : Je vous ai déjà dit que c'est moi ; si c'est donc moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci (Jean.XVIII, 4). Il dit même à un de ses disciples qui l'ayant voulu secourir avait frappé un des gens du grand sacrificateur, et lui avait coupé l'oreille : Remets ton épée en son lieu, car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Crois-tu donc que je ne puisse prier mon Père qui m'enverrait incontinent plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, qui disent qu'il faut qu'il en arrive ainsi (Matth., XXVI, 52)? Si quelqu'un s'imagine que ce soient là des fictions de ceux qui ont écrit l'histoire de l'Évangile, combien y a-t-il plus de raison de prendre pour des fictions ce que l'on ne dit que par un motif de passion et de haine contre Jésus et les chrétiens, et de prendre au contraire pour des vérités ce qui a été écrit par des personnes qui, pour justifier leur sincérité ont mieux aimé souffrir toutes choses, que de renoncer à la doctrine de Jésus? Car il ne serait pas possible que les disciples de Jésus eussent témoigné jusqu'à la mort tant de fermeté et de constance s'ils avaient eux-mêmes inventé ce qu'ils nous disent de leur maître; et pour peu qu'on ait de bonne foi, on avouera comme une chose tout évidente, qu'il fallait qu'ils fussent bien persuadés de la vérité de ce qu'ils écrivaient, pour s'exposer à de si fréquentes et de si cruelles persécutions, par la profession qu'ils faisaient de reconnaître ce Jésus pour le Fils de Dieu.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008