[4,11] Ὁ μὲν δὴ Ἄστυλος ἐπῄνει ταῦτα καὶ περὶ
θήραν εἶχε λαγῶν, οἷα πλούσιος νεανίσκος καὶ τρυφῶν
ἀεὶ καὶ ἀφιγμένος εἰς τὸν ἀγρὸν εἰς ἀπόλαυσιν ξένης
ἡδονῆς. Ὁ δὲ Γνάθων, οἷα μαθὼν ἐσθίειν ἄνθρωπος
καὶ πίνειν εἰς μέθην καὶ λαγνεύειν μετὰ τὴν μέθην καὶ
οὐδὲν ἄλλο ὢν ἢ γνάθος καὶ γαστὴρ καὶ τὰ ὑπὸ γαστέρα,
οὐ παρέργως εἶδε τὸν Δάφνιν τὰ δῶρα κομίσαντα, ἀλλὰ
καὶ φύσει παιδεραστὴς ὢν καὶ κάλλος οἷον οὐδὲ ἐπὶ τῆς
πόλεως εὑρών, ἐπιθέσθαι διέγνω τῷ Δάφνιδι καὶ πείσειν
ᾤετο ῥᾳδίως ὡς αἰπόλον. Γνοὺς δὲ ταῦτα θήρας μὲν
οὐκ ἐκοινώνει τῷ Ἀστύλῳ, κατιὼν δὲ ἵνα ἔνεμεν ὁ Δάφνις,
λόγῳ μὲν τῶν αἰγῶν, τὸ δ´ ἀληθὲς Δάφνιδος ἐγίνετο θεατής·
μαλθάσσων δὲ αὐτὸν τάς τε αἶγας ἐπῄνει καὶ συρίσαι
τὸ αἰπολικὸν ἠξίωσε καὶ ἔφη ταχέως ἐλεύθερον θήσειν τὸ
πᾶν δυνάμενος.
| [4,11] Astyle loua ses présents et lui en sut
fort bon gré, et, en attendant son père, se
divertissait à chasser au lièvre, comme un
jeune homme de bonne maison, qui ne
cherchait que nouveaux passetemps et était
là venu pour prendre l'air des champs.
Mais Gnathon était un gourmand, qui
ne savait autre chose faire que manger et
boire jusqu'à s'enivrer, et après boire assouvir
ses déshonnêtes envies; en un mot, tout
gueule et tout ventre, et tout... ce qui est
au-dessous du ventre; lequel, ayant vu
Daphnis quand il apporta ses présents, ne
faillit à le remarquer; car outre ce qu'il aimait
naturellement les garçons, il rencontrait en
celui-ci une beauté telle que la ville n'en
eût su montrer de pareille. Si se proposa de
l'accointer, pensant aisément venir à bout
d'un jeune berger comme lui. Ayant tel
dessein dans l'esprit, il ne voulut point aller
à la chasse avec Astyle, ains descendit vers
la marine, là où Daphnis gardait ses bêtes,
feignant que ce fût pour voir les chèvres,
mais au vrai c'était pour voir le chevrier.
Et afin de le gagner d'abord, il se mit à louer
ses chèvres, le pria de lui jouer sur sa flûte
quelque chanson de chevrier, et lui promit
qu'avant peu il le ferait affranchir, ayant,
disait-il, tout pouvoir et crédit sur l'esprit
de son maître.
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