HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre IX

Chapitre 4, par. 6

  Chapitre 4, par. 6

[9,4,6] <87> δὲ τῶν Σύρων βασιλεὺς Ἄδερος διασωθεὶς εἰς Δαμασκὸν καὶ μαθών, ὅτι τὸ θεῖον αὐτόν τε καὶ τὴν στρατιὰν αὐτοῦ πᾶσαν εἰς τὸ δέος καὶ τὴν ταραχὴν ἐκείνην ἐνέβαλεν, ἀλλ' οὐκ ἐξ ἐφόδου πολεμίων ἐγένετο, σφόδρα τῷ δυσμενῆ τὸν θεὸν ἔχειν ἀθυμήσας εἰς νόσον κατέπεσεν. <88> ἐκδημήσαντος δὲ κατ' ἐκεῖνον τὸν καιρὸν εἰς Δαμασκὸν Ἐλισσαίου τοῦ προφήτου γνοὺς Ἄδερ τὸν πιστότατον τῶν οἰκετῶν Ἀζάηλον ἔπεμψεν ὑπαντησόμενον αὐτῷ καὶ δῶρα κομίζοντα, κελεύσας ἔρεσθαι περὶ τῆς νόσου καὶ εἰ διαφεύξεται τὸν ἐξ αὐτῆς κίνδυνον. <89> Ἀζάηλος δὲ μετὰ καμήλων τεσσαράκοντα τὸν ἀριθμόν, αἳ τὰ κάλλιστα καὶ τιμιώτατα τῶν ἐν Δαμασκῷ γινομένων καὶ ὄντων ἐν τῷ βασιλείῳ ἔφερον δῶρα, συμβαλὼν τῷ Ἐλισσαίῳ προσαγορεύσας αὐτὸν φιλοφρόνως ἔλεγεν ὑπὸ Ἄδερος τοῦ βασιλέως πεμφθῆναι πρὸς αὐτὸν δῶρά τε κομίσαι καὶ πυθέσθαι περὶ τῆς νόσου καὶ εἰ ῥᾴων ἀπ' αὐτῆς ἔσοιτο. <90> δὲ προφήτης τὸν μὲν Ἀζάηλον ἐκέλευε μηδὲν ἀπαγγέλλειν τῷ βασιλεῖ κακόν, ἔλεγε δ' ὅτι τεθνήξεται. καὶ μὲν οἰκέτης τοῦ βασιλέως ἐλυπεῖτο ταῦτ' ἀκούσας, δ' Ἐλισσαῖος ἔκλαιε καὶ πολλοῖς ἐρρεῖτο δακρύοις προορώμενος πάσχειν λαὸς ἔμελλε κακὰ μετὰ τὴν Ἄδερος τελευτήν. <91> ἀνακρίναντος δ' αὐτὸν Ἀζαήλου τὴν αἰτίαν τῆς συγχύσεωςκλαίω, φησί, τὸ πλῆθος τῶν Ἰσραηλιτῶν ἐλεῶν, ὧν ἐκ σοῦ πείσεται δεινῶν: ἀποκτενεῖς γὰρ αὐτῶν τοὺς ἀρίστους καὶ τὰς ὀχυρωτάτας πόλεις ἐμπρήσεις, καὶ παιδία μὲν ἀπολεῖς προσρηγνὺς <92> πέτραις τὰς δ' ἐγκύους ἀναρρήξεις γυναῖκας.” τοῦ δὲ Ἀζαήλου λέγοντος: “τίνα γὰρ ἰσχὺν ἐμοὶ τηλικαύτην εἶναι συμβέβηκεν, ὥστε ταῦτα ποιῆσαι;” τὸν θεὸν ἔφησεν αὐτῷ δεδηλωκέναι τοῦθ', ὅτι τῆς Συρίας μέλλει βασιλεύειν. Ἀζάηλος μὲν οὖν παραγενόμενος πρὸς τὸν Ἄδερα τῷ μὲν τὰ βελτίω περὶ τῆς νόσου κατήγγελλε, τῇ δ' ἐπιούσῃ δίκτυον ἐπιβαλὼν αὐτῷ διάβροχον τὸν μὲν στραγγάλῃ διέφθειρε, <93> τὴν δ' ἀρχὴν αὐτὸς παρέλαβε δραστήριός τε ὢν ἀνὴρ καὶ πολλὴν ἔχων παρὰ τῶν Σύρων εὔνοιαν καὶ τοῦ δήμου τῶν Δαμασκηνῶν, ὑφ' οὗ μέχρι νῦν αὐτός τε Ἄδερ καὶ Ἀζάηλος μετ' αὐτὸν ἄρξας ὡς θεοὶ τιμῶνται διὰ τὰς εὐεργεσίας καὶ τῶν ναῶν οἰκοδομίας, οἷς ἐκόσμησαν τὴν τῶν Δαμασκηνῶν πόλιν. <94> πομπεύουσι δ' αὐτοὶ καθ' ἑκάστην ἡμέραν ἐπὶ τῇ τιμῇ τῶν βασιλέων καὶ σεμνύνονται τὴν τούτων ἀρχαιότητα οὐκ εἰδότες, ὅτι νεώτεροί εἰσι καὶ οὐκ ἔχοντες οὗτοι οἱ βασιλεῖς ἔτη χίλια καὶ ἑκατόν. δὲ τῶν Ἰσραηλιτῶν βασιλεὺς Ἰώραμος ἀκούσας τὴν Ἄδερος τελευτὴν ἀνέπνευσεν ἐκ τῶν φόβων καὶ τοῦ δέους δι' αὐτὸν εἶχεν ἀσμένως εἰρήνης λαμβανόμενος. [9,4,6] Le roi des Syriens, Ader, s’étant sauvé à Damas et ayant compris que s’était la Divinité qui l’avait plongé, lui et toute son armée, dans cette terreur et cette panique, sans nulle intervention d’ennemis, fut si affligé de se sentir haï de Dieu qu’il tomba malade. Comme, à ce moment-là, le prophète Élisée avait transporté son domicile à Damas, Ader l’apprit et dépêcha le plus fidèle de ses serviteurs. Azaël, pour s’aboucher avec lui et lui apporter des présents, avec ordre de le consulter sur sa maladie et de lui demander s’il échapperait au danger. Azaël, suivi de quarante chameaux qui portaient en présents les objets les plus beaux et les plus précieux qu’on avait pu trouver à Damas et dans le palais royal, se rendit auprès d’Élisée et, l’ayant interpellé avec affabilité, lui dit qu’il était envoyé par le roi Ader pour lui apporter des présents et lui demander s’il se remettrait de sa maladie. Le prophète pria Azaël de ne rien annoncer de fâcheux au roi, mais lui dit en confiance que celui-ci mourrait. Le serviteur du roi fut affligé de ces paroles. Élisée, de son côté, gémissait et répandait d’abondantes larmes, prévoyant les maux que le peuple allait souffrir après la mort du roi. Azaël lui ayant demandé la raison de son trouble : « Je pleure, dit-il, parce que j’ai pitié des maux que le peuple israélite souffrira par toi. Car tu mettras à mort les meilleurs d’entre eux, tu incendieras leurs villes les plus fortes, tu écraseras leurs enfants contre des pierres, et tu éventreras les femmes enceintes ». Alors Azaël : « Mais quelle force si grande m’est-il donc donné de posséder pour accomplir de pareilles choses ? » Le prophète répondit que Dieu lui avait révélé qu’Azaël régnerait sur la Syrie. Azaël, revenu chez Ader, lui donna les meilleures nouvelles au sujet de sa maladie, mais le lendemain, ayant jeté sur lui un filethumide, il le tua en l’étranglant. Il s’empara ensuite du pouvoir ; c’était un homme d’action, ayant toute la faveur des Syriens et du peuple de Damas, par lequel, jusqu’aujourd’hui, et Ader et Azaël qui gouverna après lui sont révérés comme des dieux pour leurs bienfaits et les constructions de temples dont ils ont orné la ville des Damascéniens. Ceux-ci célèbrent une procession quotidienne en l’honneur de ces rois, dont ils vantent l’antiquité, sans savoir que leurs règnes sont, en réalité, récents et ne remontent pas à onze cents ans. Quant au roi des Israélites, Joram, à la nouvelle de la mort d’Ader, il respira, délivré des terreurs et de la crainte que celui-ci lui inspirait, tout heureux d’avoir obtenu la paix.


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Dernière mise à jour : 17/09/2009