[7,8,4] (4)<181> Τοῦ δὲ Δαυίδου προαίρεσιν ἔχοντος ἐπὶ τὸν υἱὸν Ἀψάλωμον πέμπειν, οὐκ
ἐπὶ τιμωρίᾳ κατελευσόμενον, ἀλλ' ὅπως εἴη σὺν αὐτῷ, καὶ γὰρ τὰ τῆς ὀργῆς ὑπὸ τοῦ
χρόνου λελωφήκει, πρὸς τοῦτο μᾶλλον αὐτὸν Ἰώαβος ὁ ἀρχιστράτηγος παρώρμησε:
<182> γύναιον γάρ τι τὴν ἡλικίαν ἤδη προβεβηκὸς ἐποίησεν αὐτῷ προσελθεῖν ἐν
σχήματι πενθίμῳ, ὡς παίδων ἐπὶ τῆς ἀγροικίας αὐτῇ διενεχθέντων καὶ πρὸς
φιλονεικίαν τραπέντων οὐδενὸς τοῦ καταπαῦσαι δυναμένου παραφανέντος ἔλεγεν ὑπὸ
θατέρου τὸν ἕτερον πληγέντα ἀποθανεῖν: <183> ἠξίου τε τῶν συγγενῶν ἐπὶ τὸν
ἀνῃρηκότα ὡρμηκότων καὶ ζητούντων αὐτὸν ἀνελεῖν, χαρίσασθαι τὴν σωτηρίαν αὐτῇ
τοῦ παιδὸς καὶ μὴ τὰς ἐπιλοίπους τῆς γηρωκομίας ἐλπίδας προσαφαιρεθῆναι: τοῦτο
δ' αὐτῇ κωλύσαντα τοὺς βουλομένους ἀποκτεῖναι τὸν υἱὸν αὐτῆς παρέξειν: οὐ γὰρ
ἐφέξειν ἐκείνους ἄλλῳ τινὶ τῆς σπουδῆς ἢ τῷ παρ' αὐτοῦ φόβῳ. <184> τοῦ δὲ
συγκαταινέσαντος οἷς τὸ γύναιον ἱκέτευσεν, ὑπολαβὸν πάλιν πρὸς τὸν βασιλέα
“χάρις μέν, εἶπεν, ἤδη σου τῇ χρηστότητι κατοικτείραντός μου τὸ γῆρας καὶ τὴν
παρὰ μικρὸν ἀπαιδίαν, ἀλλ' ἵνα βέβαια τὰ παρὰ τῆς σῆς μοι ᾖ φιλανθρωπίας, τῷ
σαυτοῦ παιδὶ πρῶτον καταλλάγηθι καὶ τὴν πρὸς αὐτὸν ὀργὴν ἄφες: <185> πῶς γὰρ ἂν
πεισθείην ἐμοί σε ταύτην <ἀληθῶς> δεδωκέναι τὴν χάριν αὐτοῦ σοῦ μέχρι νῦν ἐφ'
ὁμοίοις ἀπεχθανομένου τῷ παιδί; τελέως δ' ἀνόητον εἶναι προς <186> θεῖναι τῷ
παρὰ γνώμην ἀποθανόντι υἱῷ ἄλλον ἑκουσίως.” συνίησι δὲ ὁ βασιλεὺς ὑπόβλητον
οὖσαν τὴν σκῆψιν ἐξ Ἰωάβου καὶ τῆς τούτου σπουδῆς: καὶ ἐπειδὴ παρὰ τῆς
πρεσβύτιδος πυθόμενος οὕτως ἔχον τἀληθὲς ἔμαθε, προσκαλεσάμενος τὸν Ἰώαβον
ἐπιτυχεῖν τε τοῦ προκειμένου κατὰ νοῦν ἔφασκε καὶ τὸν Ἀψάλωμον ἄγειν ἐκέλευεν:
οὐ γὰρ ἔτι χαλεπῶς ἔχειν πρὸς αὐτόν, ἀλλ' ἤδη τὴν ὀργὴν καὶ τὸν θυμὸν ἀφεικέναι.
<187> ὁ δὲ προσκυνήσας τὸν βασιλέα καὶ τοὺς λόγους ἀσπασάμενος ἐξώρμησεν εἰς τὴν
Γεσσούραν παραυτίκα καὶ τὸν Ἀψάλωμον παραλαβὼν ἧκεν εἰς Ἱεροσόλυμα.
| [7,8,4] 4. Il arriva alors que David décida d’envoyer un message à son fils
Absalon et de le mander en sa présence, non pour le châtier car sa colère
s’était apaisée avec le temps — mais pour l’avoir auprès de lui ; le
général en chef Joab l’avait fort encouragé à cette décision. A cet effet,
il avait suborné une vieille femme<164>, qui se présenta à David en
vêtements de deuil, racontant que ses deux fils s’étaient disputés aux
champs et en étaient venus à se battre, sans que personne survînt pour les
séparer. L’un d’eux était mort sous les coups de l’autre. Comme ses
proches s’étaient jetés sur le meurtrier et cherchaient à le faire périr,
elle suppliait le roi de lui accorder la grâce de son fils et de ne pas la
frustrer des dernières espérances qui lui restaient d’être soignée dans sa
vieillesse : ce bienfait, il pouvait le lui assurer en arrêtant le bras de
ceux qui voulaient tuer son fils ; rien ne les ferait renoncer à leur
dessein que la crainte qu’il leur inspirerait. Le roi ayant exaucé cette
femme, elle reprit : « Je rends grâce, dit-elle, à ta bonté, à la
compassion que tu as montrée pour ma vieillesse et pour la privation où
j’allais être de tous mes enfants ; mais si tu veux que je sois sûre de ce
que m’a promis ton humanité, commence par te réconcilier avec ton propre
fils et cesse de lui témoigner ta colère. Comment, eu effet, pourrais-je
croire que tu m’accordes de bon cœur la grâce de mon fils, si tu persistes
encore aujourd’hui à traiter pour des raisons semblables le tien en ennemi ?
Il serait parfaitement déraisonnable, lorsqu’un de tes fils est mort
malgré toi, d’en sacrifier un autre de ton plein gré<165>. » Le roi devine
que ce discours est une ruse imaginée par Joab dans son zèle. Il interroge
la vieille femme, qui lui avoue que telle est la vérité ; alors il mande
Joab, lui déclare qu’il a bien atteint son but et lui commande d’amener
Absalon ; il ajoute ne plus lui en vouloir et que sa colère est tombée.
Joab se prosterne devant le roi et accueille ses paroles avec joie ;
aussitôt il court vers Gethsour et en ramène Absalon à Jérusalem.
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