[7,8,3] (3)<176> Ὡς δ' ἐποίησαν τὸ προσταχθὲν ἔκπληξις καὶ ταραχὴ τοὺς ἀδελφοὺς
λαμβάνει, καὶ δείσαντες τοῖς αὑτῶν ἐμπηδήσαντες ἵπποις ἐφέροντο πρὸς τὸν πατέρα.
φθάσας δέ τις αὐτοὺς ἅπαντας ὑπὸ Ἀψαλώμου πεφονεῦσθαι τῷ πατρὶ προσήγγειλεν.
<177> ὁ δ' ὡς ἐπὶ παισὶν ὁμοῦ τοσούτοις ἀπολωλόσι καὶ τοῦθ' ὑπ' ἀδελφοῦ τῆς
λύπης κἀπὶ τῷ κτεῖναι <δυναμένης> δοκοῦντι γινομένης πικρότερον, συναρπαγεὶς ὑπὸ
τοῦ πάθους οὔτε τὴν αἰτίαν ἀνέκρινεν οὔτ' ἄλλο τι μαθεῖν οἷον εἰκὸς τηλικούτου
προσηγγελμένου κακοῦ καὶ δι' ὑπερβολὴν ἀπιστίαν ἔχοντος περιέμεινεν, ἀλλὰ
καταρρηξάμενος τὴν ἐσθῆτα καὶ ῥίψας ἑαυτὸν ἐπὶ τὴν γῆν ἔκειτο πενθῶν τοὺς υἱοὺς
ἅπαντας καὶ τοὺς ἀποθανεῖν δεδηλωμένους καὶ τὸν ἀνῃρηκότα. <178> ὁ δὲ Σαμᾶ τοῦ
ἀδελφοῦ αὐτοῦ παῖς Ἰωνάθης ἀνεῖναί τι τῆς λύπης παρεκάλει καὶ περὶ μὲν τῶν ἄλλων
μὴ πιστεύειν ὡς τεθνᾶσιν, οὐδὲ γὰρ αἰτίαν εὑρίσκειν ὑπολαμβάνειν, περὶ δ'
Ἀμνῶνος ἐξετάζειν ἔφη δεῖν: εἰκὸς γὰρ διὰ τὴν Θημάρης ὕβριν ἀποτολμῆσαι τὸν
Ἀψάλωμον τὴν ἀναίρεσιν τὴν ἐκείνου. <179> μεταξὺ δὲ κτύπος ἵππων καὶ θόρυβος
προσιόντων τινῶν αὐτοὺς ἐπέστρεψεν: ἦσαν δ' οἱ τοῦ βασιλέως παῖδες οἱ διαδράντες
ἀπὸ τῆς ἑστιάσεως. ὑπαντᾷ δ' αὐτοῖς ὁ πατὴρ θρηνοῦσι λυπούμενος καὶ παρ' ἐλπίδας
ὁρῶν οὓς ἀκηκόει μικρὸν ἔμπροσθεν ἀπολωλότας. <180> ἦν δὲ παρὰ πάντων δάκρυα καὶ
στόνος, τῶν μὲν ὡς ἐπ' ἀδελφῷ τετελευτηκότι, τοῦ δὲ βασιλέως ὡς ἐπὶ παιδὶ
κατεσφαγμένῳ. φεύγει δ' Ἀψάλωμος εἰς Γεσσούραν πρὸς τὸν πάππον τὸν πρὸς μητρὸς
δυναστεύοντα τῆς ἐκεῖ χώρας, καὶ τρισὶν ὅλοις ἔτεσι παρ' αὐτῷ καταμένει.
| [7,8,3] 3. Dès que les serviteurs eurent exécuté son ordre, la terreur et le
trouble envahirent ses frères, et, tremblant pour leur vie, ils sautèrent
sur leurs chevaux<160> et s’enfuirent vers leur père. Un fuyard qui les
avait précédés annonça à David qu’ils avaient tous été assassinés par
Absalon. David, apprenant la mort simultanée de tant d’enfants et sous les
coups d’un frère, — la qualité de l’assassin ajoutait encore à l’amertume
de son chagrin, — est saisi d’une telle émotion qu’il ne demande pas la
raison de cette boucherie, qu’il ne veut même pas en apprendre davantage,
comme il eût été pourtant naturel a l’annonce d’un tel malheur, incroyable
à force d’énormité. Il déchire ses vêtements, se précipite à terre et
reste étendu, pleurant tous ses fils, et ceux dont on lui annonce la mort
et leur meurtrier. Cependant Jonathan (Jonathès), fils de son frère Samas,
l’exhorte à modérer un peu son chagrin, à ne pas croire à la mort de tous
ses autres fils, car aucun motif n’autorisait cette rumeur, mais à
s’enquérir du sujet de celle d’Amnon. Si Absalon a osé le tuer, c’est, en
toute vraisemblance, à cause de l’attentat commis par lui sur Thamar. A ce
moment un bruit de chevaux et le tumulte d’une arrivée les fit se
retourner : c’étaient les fils du roi qui s’étaient sauvés du festin. Le
père va embrasser ses fils, qu’il voit en larmes, désolé lui-même, bien
qu’il retrouve contre son espérance ceux dont on venait de lui apprendre
la mort. C’étaient chez tous des sanglots et des gémissements, ceux-ci
pleurant leur frère mort, le roi son fils immolé. Quand à Absalon, il
s’enfuit à Gethsoura<161> auprès de son aïeul maternel<162>, qui régnait
sur ce territoire, et demeura chez lui trois ans entiers.
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