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[13,15] Φασὶ παχύτατον γενέσθαι τὴν διάνοιαν οἱ τῆς κωμῳδίας ποιηταὶ
Πολύδωρόν τινα, καὶ ἄλλον Κοικυλίωνα ὄνομα, ὅσπερ τὰ κύματα ἠρίθμει ὑπὸ
τῆς ἄγαν ἀνοίας. λόγος δέ τις καὶ Σαννυρίωνα τοιοῦτον γενέσθαι, ὃς ἐν τῇ
ληκύθῳ τὴν κλίμακα ἐζήτει. καὶ Κόροιβον δὲ καὶ Μελιτίδην καὶ ἐκείνους
ἀνοήτους φασίν.
| [13,15] Noms de quelques imbéciles célèbres.
PARMI les plus imbéciles des hommes, les poètes comiques citent Polydore, qui
avait la peau si dure qu'on ne pouvait l'entamer, et Cécylion, qui s'amusait à
compter les flots de la mer. Sannyrion ne l'était pas moins, s'il est vrai,
comme on le dit, qu'il cherchait un escalier dans une cruche. Corébus et
Mélitide passent aussi pour avoir été tout à fait dépourvus de sens.
| [13,16] Ἀπολλωνιάται πόλιν οἰκοῦσι γείτονα Ἐπιδάμνου ἐν τῷ Ἰονίῳ κόλπῳ. καὶ
ἐν τοῖς πλησίον αὐτῆς χωρίοις ἄσφαλτός ἐστιν ὀρυκτὴ καὶ πίττα τὸν αὐτὸν ἐκ τῆς
γῆς ἀνατέλλουσα τρόπον, ὃν καὶ αἱ πλεῖσται πηγαὶ τῶν ὑδάτων. οὐ πόρρω δὲ καὶ
τὸ ἀθάνατον δείκνυται πῦρ. ὁ δὲ καόμενος τόπος ἐστὶν ὀλίγος καὶ οὐκ ἐς μέγα
διήκει καὶ ἔχει περίβολον οὐ πολύν, ὄζει δὲ θείου καὶ στυπτηρίας. καὶ περὶ αὐτόν
ἐστι δένδρα εὐθαλῆ καὶ πόα χλωρά· καὶ τὸ πῦρ πλησίον ἐνακμάζον οὐδὲν λυπεῖ
οὔτε τὴν τῶν φυτῶν βλάστην οὔτε τὴν τεθηλυῖαν πόαν. κάεται δὲ τὸ πῦρ καὶ
νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν, καὶ διέλιπεν οὐδέποτε, ὡς Ἀπολλωνιάται λέγουσι, πρὶν
τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς Ἰλλυριοὺς συμβάντος αὐτοῖς. Ὅτι Ἀπολλωνιᾶται
ξενηλασίας ἐποίουν κατὰ τὸν Λακεδαιμόνιον νόμον, Ἐπιδάμνιοι δὲ ἐπιδημεῖν καὶ
μετοικεῖν παρεῖχον τῷ βουλομένῳ.
| [13,16] Des Apolloniates.
AUX environs de la ville d'Apollonie, située à peu de distance d'Épidamne, dans
le golfe Ionique, est une cavité toujours pleine de bitume, qui sort en cet
endroit du sein de la terre comme l’eau jaillit d'une source. Près de là, sur
une petite colline d'une médiocre étendue et de peu de circuit, on voit un feu
qui ne s'éteint jamais, et qui répand une odeur mêlée de souffre et d'alun.
Autour de la colline, sont des arbres fleuris et des gazons toujours verts : ni
le feuillage, ni les jeunes rejetons des arbres, ne souffrent de la proximité du
feu; cependant il brûle jour et nuit; et il n'avait jamais cessé, suivant la
tradition des Apolloniates, avant la guerre qu'ils eurent à soutenir contre les
Illyriens.
Les habitants d'Apollonie, par une loi pareille à celle des Lacédémoniens,
interdisaient aux étrangers tout établissement dans leur ville. Les
Épidamniens, au contraire, permettaient à tout le monde de séjourner ou de
s'établir à Épidamne.
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