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[10,70] « Καὶ μὴν καὶ τοῖς σώμασι συμπίπτει πολλάκις καὶ οὐκ ἀίδιον
παρακολουθεῖν οὔτ' ἐν τοῖς ἀοράτοις καὶ οὔτε ἀσώματα. Ὥστε δὴ κατὰ τὴν
πλείστην φορὰν τούτῳ τῷ ὀνόματι χρώμενοι φανερὰ ποιοῦμεν τὰ συμπτώματα
οὔτε τὴν τοῦ ὅλου φύσιν ἔχειν, ὃ συλλαβόντες κατὰ τὸ ἀθρόον σῶμα
προσαγορεύομεν, οὔτε τὴν τῶν ἀίδιον παρακολουθούντων ὧν ἄνευ σῶμα οὐ
δυνατὸν νοεῖσθαι. Κατ' ἐπιβολὰς δ' ἄν τινας παρακολουθοῦντος τοῦ ἀθρόου
ἕκαστα προσαγορευθείη,
| [10,70] « Il arrive souvent aux corps d'être accompagnés de quelque chose
qui n'est pas constant, qui n'a point lieu en tant qu'il ne tombe pas sous la
vue, et qui n'est point incorporel. En prenant donc ce mot suivant le sens
qui y est le plus généralement attaché, nous donnons à entendre que les
accidents n'ont point la nature du tout que nous appelons corps, en
réunissant tout ce qui entre dans son essence, non plus que celle des
qualités qui l'accompagnent toujours et sans lesquelles on ne peut avoir
aucune idée du corps. On ne doit les considérer que comme des choses qui
accompagnent l'assemblage du corps par une espèce d'addition ;
| [10,71] ἀλλ' ὅτε δήποτε ἕκαστα συμβαίνοντα θεωρεῖται,
οὐκ ἀίδιον τῶν συμπτωμάτων παρακολουθούντων. Καὶ οὐκ ἐξελατέον ἐκ τοῦ
ὄντος ταύτην τὴν ἐνάργειαν, ὅτι οὐκ ἔχει τὴν τοῦ ὅλου φύσιν ᾧ συμβαίνει ὃ
δὴ καὶ σῶμα προσαγορεύομεν, οὐδὲ τὴν τῶν ἀίδιον παρακολουθούντων, οὐδ' αὖ
καθ' αὑτὰ νομιστέον-οὐδὲ γὰρ τοῦτο διανοητὸν οὔτ' ἐπὶ τούτων οὔτ' ἐπὶ τῶν
ἀίδιον συμβεβηκότων-, ἀλλ', ὅπερ καὶ φαίνεται, συμπτώματα πάντα <κατὰ> τὰ
σώματα νομιστέον, καὶ οὐκ ἀίδιον παρακολουθοῦντα οὐδ' αὖ φύσεως καθ' ἑαυτὰ
τάγμα ἔχοντα, ἀλλ' ὃν τρόπον αὐτὴ ἡ αἴσθησις τὴν ἰδιότητα ποιεῖ, θεωρεῖται.
| [10,71]
quelquefois même on envisage les qualités séparément, d'autant que les
accidents ne les suivent pas toujours. On ne saurait même nier que ce qui
est ainsi n'est ni de la nature du tout à qui il survient quelque chose et
que nous nommons corps, ni de la nature des choses qui l'accompagnent
constamment, ni qu'il ne doive point être regardé comme subsistant par
lui-même : car il ne faut penser cela ni des accidents ni des attributs
constants. Au contraire, ainsi qu'il parait, tous les corps sont des
accidents qui n'ont point de suite nécessaire ni d'ordre naturel, et qui
doivent être considérés tels que les sens se les représentent.
| [10,72] « Καὶ μὴν καὶ τόδε γε δεῖ προσκατανοῆσαι σφοδρῶς· τὸν γὰρ δὴ χρόνον
οὐ ζητητέον ὥσπερ καὶ τὰ λοιπά, ὅσα ἐν ὑποκειμένῳ ζητοῦμεν ἀνάγοντες ἐπὶ
τὰς βλεπομένας παρ' ἡμῖν αὐτοῖς προλήψεις, ἀλλ' αὐτὸ τὸ ἐνάργημα, καθ' ὃ
τὸν πολὺν ἢ ὀλίγον χρόνον ἀναφωνοῦμεν, συγγενικῶς τοῦτο περιφέροντες,
ἀναλογιστέον. Καὶ οὔτε διαλέκτους ὡς βελτίους μεταληπτέον, ἀλλ' αὐταῖς
ταῖς ὑπαρχούσαις κατ' αὐτοῦ χρηστέον, οὔτε ἄλλο τι κατ' αὐτοῦ κατηγορητέον
ὡς τὴν αὐτὴν οὐσίαν ἔχοντος τῷ ἰδιώματι τούτῳκαὶ γὰρ τοῦτο ποιοῦσί τινες-,
ἀλλὰ μόνον ᾧ συμπλέκομεν τὸ ἴδιον τοῦτο καὶ παραμετροῦμεν, μάλιστα
ἐπιλογιστέον.
| [10,72] « Il faut avoir attention à ce principe, parce que nous ne devons pas
rechercher la nature du temps de la manière dont nous recherchons les
autres choses qui sont dans quelque sujet, en les rapportant aux notions
antécédentes que nous en avons en nous-mêmes. On en doit parler selon
l'effet même qui nous le fait appeler court ou long, sans chercher
là-dessus d'autres manières de nous exprimer, comme si elles étaient
meilleures. Il faut se servir de celles qui sont en usage, et ne point
dire d'autres choses sur ce sujet, comme si elles étaient signifiées par
le langage ordinaire, ainsi que sont quelques uns. Il n'y a seulement
qu'à prendre garde que dans ces expressions nous joignions ensemble l'idée
propre du temps, et que nous le mesurions.
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