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[10,67] « Ἀλλὰ μὴν καὶ τόδε γε δεῖ προσκατανοεῖν, ὅ τι τὸ ἀσώματον λέγομεν
κατὰ τὴν πλείστην ὁμιλίαν τοῦ ὀνόματος ἐπὶ τοῦ καθ' ἑαυτὸ νοηθέντος ἄν·
καθ' ἑαυτὸ δὲ οὐκ ἔστι νοῆσαι τὸ ἀσώματον πλὴν τοῦ κενοῦ. Τὸ δὲ κενὸν οὔτε
ποιῆσαι οὔτε παθεῖν δύναται, ἀλλὰ κίνησιν μόνον δι' ἑαυτοῦ τοῖς σώμασι
παρέχεται. Ὥστε οἱ λέγοντες ἀσώματον εἶναι τὴν ψυχὴν ματαιίζουσιν. Οὐθὲν
γὰρ ἂν ἐδύνατο ποιεῖν οὔτε πάσχειν, εἰ ἦν τοιαύτη· νῦν δ' ἐναργῶς ἀμφότερα
ταῦτα διαλαμβάνεται περὶ τὴν ψυχὴν τὰ συμπτώματα.
| [10,67] « et il faut prendre garde à ce que dit Épicure, qu'elle n'est point
incorporelle : car il prend seulement le mot d'incorporel comme un terme
en usage, et non comme voulant dire qu'il y ait quelque chose d'incorporel
considéré en lui-même, vu que rien n'est par lui-même incorporel, hormis
le vide, lequel aussi ne peut ni agir ni recevoir d'action ; il ne fait
que laisser un libre cours aux corps qui s'y meuvent. De là il suit que
ceux qui disent que l'âme est incorporelle s'écartent du bon sens,
puisque, si cela était, elle ne pourrait ni avoir d'action ni recevoir de
sentiment. Or nous voyons clairement que l'un et l'autre de ces accidents
ont lieu par rapport à l'âme.
| [10,68] « Ταῦτα οὖν πάντα τὰ διαλογίσματα <τὰ> περὶ ψυχῆς ἀνάγων τις ἐπὶ τὰ
πάθη καὶ τὰς αἰσθήσεις, μνημονεύων τῶν ἐν ἀρχῇ ῥηθέντων, ἱκανῶς κατόψεται
τοῖς τύποις ἐμπεριειλημμένα εἰς τὸ κατὰ μέρος ἀπὸ τούτων ἐξακριβοῦσθαι
βεβαίως.
« Ἀλλὰ μὴν καὶ τὰ σχήματα καὶ τὰ χρώματα καὶ τὰ μεγέθη καὶ τὰ βάρη καὶ ὅσα
ἄλλα κατηγορεῖται σώματος ὡσανεὶ συμβεβηκότα ἢ πᾶσιν ἢ τοῖς ὁρατοῖς καὶ
κατὰ τὴν αἴσθησιν αὐτὴν γνωστά, οὔθ' ὡς καθ' ἑαυτάς εἰσι φύσεις δοξαστέον
| [10,68] « Si on applique tous ces raisonnements à la nature de l'âme, aux
passions et aux sensations, en se souvenant de ce qui a été dit dans le
commencement, on connaîtra assez les idées qui sont comprises sous cette
description pour pouvoir se conduire sûrement dans l'examen de chaque
partie de ce sujet.
« On ne doit pas croire que les figures, les couleurs, les grandeurs, la
pesanteur et les autres qualités qu'on donne à tous les corps visibles et
connus par les sens, aient une existence par eux-mêmes,
| [10,69] - οὐ γὰρ δυνατὸν ἐπινοῆσαι τοῦτο - οὔτε ὅλως ὡς οὐκ εἰσίν, οὔθ' ὡς
ἕτερ' ἄττα προσυπάρχοντα τούτῳ ἀσώματα, οὔθ' ὡς μόρια τούτου ἀλλ' ὡς τὸ
ὅλον σῶμα καθόλου μὲν <ἐκ> τούτων πάντων τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἔχον ἀίδιον, οὐχ
οἷον δὲ εἶναι συμπεφορημένον - ὥσπερ ὅταν ἐξ αὐτῶν τῶν ὄγκων μεῖζον
ἄθροισμα συστῇ ἤτοι τῶν πρώτων ἢ τῶν τοῦ ὅλου μεγεθῶν τοῦδέ τινος
ἐλαττόνων, - ἀλλὰ μόνον, ὡς λέγω, ἐκ τούτων ἁπάντων τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἔχον
ἀίδιον. Καὶ ἐπιβολὰς μὲν ἔχοντα ἰδίας πάντα ταῦτά ἐστι καὶ διαλήψεις,
συμπαρακολουθοῦντος δὲ τοῦ ἀθρόου καὶ οὐθαμῇ ἀποσχιζομένου, ἀλλὰ κατὰ τὴν
ἀθρόαν ἔννοιαν τοῦ σώματος κατηγορίαν εἰληφότος.
| [10,69] puisque cela ne se peut concevoir. On ne doit point les considérer
comme un tout, en quel sens ils n'existent pas, ni comme des choses
incorporelles résidantes dans le corps, ni comme des parties du corps.
Il ne faut les envisager
que comme des choses en vertu desquelles le corps a une essence constante,
et non pas comme si elles y étaient nécessairement comprises. On ne doit pas
les regarder sur le même pied que s'il en résultait un plus grand
assemblage d'atomes, ou qu'elles fussent les principes de la grandeur du
tout ou de la petitesse d'une partie. Elles ne font, comme je dis, que
contribuer à ce que le corps ait par leur moyen une essence constante. Il
faut remarquer qu'il arrive en tout cela des additions et des
interruptions; mais en supposant que l'assemblage suive ensemble et ne
soit point divisé, parce que c'est en conséquence de la réunion de ce qui
compose le corps qu'il reçoit sa dénomination.
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