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[10,64] οὐ μὴν εἰλήφει ἂν ταύτην, εἰ μὴ ὑπὸ τοῦ
λοιποῦ ἀθροίσματος ἐστεγάζετό πως. Τὸ δὲ λοιπὸν ἄθροισμα παρασκευάσαν
ἐκείνῃ τὴν αἰτίαν ταύτην μετείληφε καὶ αὐτὸ τοιούτου συμπτώματος παρ'
ἐκείνης, οὐ μέντοι πάντων ὧν ἐκείνη κέκτηται· διὸ ἀπαλλαγείσης τῆς ψυχῆς
οὐκ ἔχει τὴν αἴσθησιν. Οὐ γὰρ αὐτὸ ἐν ἑαυτῷ ταύτην ἐκέκτητο τὴν δύναμιν,
ἀλλ' ἕτερον ἅμα συγγεγενημένον αὐτῷ παρεσκεύαζεν, ὃ διὰ τῆς συντελεσθείσης
περὶ αὐτὸ δυνάμεως κατὰ τὴν κίνησιν σύμπτωμα αἰσθητικὸν εὐθὺς ἀποτελοῦν
ἑαυτῷ ἀπεδίδου κατὰ τὴν ὁμούρησιν καὶ συμπάθειαν καὶ ἐκείνῳ, καθάπερ εἶπον.
| [10,64] il est bien vrai qu'elle ne la recevrait pas si elle n'était revêtue du
corps. Cet assemblage de matière est nécessaire pour la lui faire éprouver
; il la reçoit d'elle, mais il ne la possède pas de même, puisque, lorsque
l'âme quitte le corps, il est privé de sentiment. La raison en est qu'il
ne le possède pas en lui-même, mais en commun avec cette autre partie que
la nature a préparée pour lui être unie, et qui, en conséquence de la
vertu qu'elle en a reçue, formant par son mouvement le sentiment en
elle-même, le communique au corps par l'union qu'elle a avec lui, comme je
l'ai dit.
| [10,65] « Διὸ δὴ καὶ ἐνυπάρχουσα ἡ ψυχὴ οὐδέποτε ἄλλου τινὸς μέρους
ἀπηλλαγμένου ἀναισθητεῖ· ἀλλ' ἃ ἂν καὶ ταύτης ξυναπόληται τοῦ στεγάζοντος
λυθέντος εἶθ' ὅλου εἴτε καὶ μέρους τινός, ἐάνπερ διαμένῃ, ἕξει τὴν
αἴσθησιν. Τὸ δὲ λοιπὸν ἄθροισμα διαμένον καὶ ὅλον καὶ κατὰ μέρος οὐκ ἔχει
τὴν αἴσθησιν ἐκείνου ἀπηλλαγμένου, ὅσον ποτέ ἐστι τὸ συντεῖνον τῶν ἀτόμων
πλῆθος εἰς τὴν τῆς ψυχῆς φύσιν. Καὶ μὴν καὶ διαλυομένου τοῦ ὅλου
ἀθροίσματος ἡ ψυχὴ διασπείρεται καὶ οὐκέτι ἔχει τὰς αὐτὰς δυνάμεις οὐδὲ
κινεῖται, ὥστε οὐδ' αἴσθησιν κέκτηται.
| [10,65] « Aussi, tant que l'âme est dans le corps, ou qu'il n'arrive pas de
changement considérable dans les parties de celui-ci, il jouit de tous les
sens ; au contraire, elle périt avec le corps dont elle est revêtue,
lorsqu'il vient à être dissout ou en tout, ou dans quelque partie
essentielle à l'usage des sens. Ce qui reste alors de cet assemblage, soit
le tout, soit quelque partie, est privé du sentiment qui se forme dans
l'âme par un concours d'atomes. Pareillement cette dissolution de l'âme et
du corps est cause que l'âme se disperse, perd les forces qu'elle avait,
aussi bien que le mouvement et le sentiment.
| [10,66] « Οὐ γὰρ οἷόν τε νοεῖν αὐτὸ αἰσθανόμενον μὴ ἐν τούτῳ τῷ συστήματι καὶ
ταῖς κινήσεσι ταύταις χρώμενον, ὅταν τὰ στεγάζοντα καὶ περιέχοντα μὴ
τοιαῦτα ᾖ, ἐν οἷς νῦν οὖσα ἔχει ταύτας τὰς κινήσεις.
« Λέγει ἐν ἄλλοις καὶ ἐξ ἀτόμων αὐτὴν συγκεῖσθαι λειοτάτων καὶ
στρογγυλωτάτων, πολλῷ τινι διαφερουσῶν τῶν τοῦ πυρός· καὶ τὸ μέν τι ἄλογον
αὐτῆς, ὃ τῷ λοιπῷ παρεσπάρθαι σώματι· τὸ δὲ λογικὸν ἐν τῷ θώρακι, ὡς δῆλον
ἔκ τε τῶν φόβων καὶ τῆς χαρᾶς.
« Ὕπνον τε γίνεσθαι τῶν τῆς ψυχῆς μερῶν τῶν παρ' ὅλην τὴν σύγκρισιν
παρεσπαρμένων ἐγκατεχομένων ἢ διαφορουμένων, εἶτα συμπιπτόντων τοῖς
ἐπερεισμοῖς. Τό τε σπέρμα ἀφ' ὅλων τῶν σωμάτων φέρεσθαι.
| [10,66] « Car il n'est pas concevable qu'elle conserve le sentiment, n'étant
plus dans la même situation qui lui donnait les mouvements qu'elle a à
présent, parce que les choses dont elle est environnée et revêtue ne sont
pas semblables à celles par le moyen desquelles elle a maintenant ses
mouvements.
« Épicure enseigne encore la même doctrine dans d'autres endroits, et
ajoute que l'âme est composée d'atomes ronds et légers, fort différents de
ceux du feu ; que la partie irraisonnable de l'âme est dispersée dans tout
le corps, et que la partie raisonnable réside dans la poitrine : ce qui
est d'autant plus évident que c'est là où la crainte et la joie se font sentir.
« Le sommeil est l'effet de la lassitude qu'éprouvent les parties de l'âme
qui sont dispersées dans le corps, ou de celles qui y sont retenues ou y
errent et tombent avec celles parmi lesquelles elles sont répandues. La
vertu générative provient de toutes les parties du corps;
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