[1,21] XXI. 1. Φαλέριον δὲ καὶ Φασκέννιον ἔτι καὶ εἰς ἐμὲ ἦσαν οἰκούμεναι ὑπὸ
Ῥωμαίων, μίκρ´ ἄττα διασώζουσαι ζώπυρα τοῦ Πελασγικοῦ γένους, Σικελῶν
ὑπάρχουσαι πρότερον. Ἐν ταύταις διέμεινε πολλὰ τῶν ἀρχαίων διαιτημάτων,
οἷς τὸ Ἑλληνικόν ποτ´ ἐχρήσατο, ἐπὶ μήκιστον χρόνον, οἷον ὅ τε τῶν ὅπλων
τῶν πολεμιστηρίων κόσμος, ἀσπίδες Ἀργολικαὶ καὶ δόρατα, καὶ ὁπότε
πολέμου ἄρχοντες ἢ τοὺς ἐπιόντας ἀμυνόμενοι στρατὸν ὑπερόριον
ἀποστέλλοιεν ἱεροί τινες ἄνδρες ἄνοπλοι πρὸ τῶν ἄλλων ἰόντες
σπονδοφόροι, τῶν τε ἱερῶν αἱ κατασκευαὶ καὶ τὰ ἕδη τῶν θεῶν ἁγισμοί τε καὶ
θυσίαι καὶ πολλὰ τοιαῦτα ἕτερα·
2. πάντων δὲ περιφανέστατον μνημεῖον τῆς ἐν Ἄργει ποτὲ οἰκήσεως τῶν
ἀνθρώπων ἐκείνων οἳ τοὺς Σικελοὺς ἐξήλασαν, ὁ τῆς Ἥρας νεὼς ἐν Φαλερίῳ
κατεσκευασμένος ὡς ἐν Ἄργει, ἔνθα καὶ τῶν θυηπολιῶν ὁ τρόπος ὅμοιος ἦν
καὶ γυναῖκες ἱεραὶ θεραπεύουσαι τὸ τέμενος ἥ τε λεγομένη κανηφόρος ἁγνὴ
γάμων παῖς καταρχομένη τῶν θυμάτων χοροί τε παρθένων ὑμνουσῶν τὴν
θεὸν ᾠδαῖς πατρίοις.
3. Ἔσχον δέ τινα καὶ οὗτοι τῶν καλουμένων Καμπανῶν εὐβότων πάνυ καὶ
τὴν ὄψιν ἡδίστων πεδίων οὐκ ἐλαχίστην μοῖραν, ἔθνος τι βαρβαρικὸν
Αὐρωνίσσους ἐκ μέρους ἀναστήσαντες αὐτῶν· καὶ πόλεις αὐτόθι
κατεσκεύασαν ἄλλας τε καὶ Λάρισαν, ἐπὶ τῆς ἐν Πελοποννήσῳ σφῶν
μητροπόλεως ὄνομα θέμενοι αὐτῇ.
4. Τῶν μὲν οὖν ἄλλων πολισμάτων ἔστιν ἃ καὶ μέχρις ἐμοῦ ὀρθὰ ἦν,
διαμείψαντα πολλάκις τοὺς οἰκήτορας· ἡ δὲ Λάρισα ἐκ πολλῶν πάνυ χρόνων
ἐρημωθεῖσα οὐδ´ εἰ πώποτε ᾠκήθη γνώρισμα φανερὸν οὐδὲν ἔχει τοῖς νῦν ὅτι
μὴ τοὔνομα, καὶ οὐδὲ τοῦτο πολλοὶ ἴσασιν· ἦν δὲ ἀγορᾶς Ποπιλίας
καλουμένης οὐ πρόσω. Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα τῆς τε παραθαλαττίου καὶ ἐν τῇ
μεσογείῳ χωρία κατέσχον ἀφελόμενοι τοὺς Σικελούς.
| [1,21] XXI. 1. Mais Faléries et Fascennium étaient encore de mon temps habitées par
les Romains et ont conservé quelques petits vestiges de la race des Pélasges,
bien qu'elles aient appartenus auparavant aux Sikèles. Dans ces villes
survécurent pendant longtemps plusieurs coutumes antiques autrefois en usage
chez les Grecs, tels que la forme de leurs armes de guerre, comme les boucliers
et des lances argiennes; et chaque fois qu'ils envoient une armée au-delà de
leurs frontières, pour déclencher une guerre ou pour résister à une invasion,
certains hommes consacrés, sans armes, marchaient en tête pour proposer un
traité de paix; également semblable, était la structure de leurs temples, les
images de leurs dieux, leurs purifications et sacrifices et beaucoup d'autres
choses de même nature.
2. Mais le vestige le plus remarquable qui prouve que ces gens qui ont chassé les
Sikèles vécurent par le passé à Argos, c’est le temple de Junon à Faléries : il
était construit de la même façon que celui d’Argos; le rituel des cérémonies
sacrificatoires y était semblable, les femmes consacrées servaient dans l'enceinte
sacrée, et une fille célibataire, appelée canéphore accomplissait les rites
préliminaires aux sacrifices, et il y avait des chœurs de vierges qui célébraient la
déesse par les chants de leur pays.
3. Ces gens-là possédaient également une partie considérable des plaines
qu’on appelle campaniennes, : elles ont non seulement une campagne très
fertile mais beaucoup de perspectives agréables : ils en avaient chassé d’une
partie les Auronisses, une nation barbare. Et ils construisirent plusieurs autres
villes dont Larisa, qu'il appelèrent ainsi d’après leur mère-patrie dans le
Péloponnèse.
4. Certaines de ces villes existaient encore à mon époque, ayant souvent changé
d’ habitants. Mais Larisa a été longtemps abandonnée et ne montre aux gens
d’aujourd’hui aucune autre trace qu’elle ait jamais été habitée si ce n’est
son nom, et même celui-ci n'est généralement pas connu. Elle n'était pas loin de
l'endroit appelé Forum Popilii. Les Pélasges ont également occupé un grand
nombre d'autres places, sur la côte et à l'intérieur des terres qu'ils avaient prises
aux Sikèles.
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