[1,19] XIX. 1. Οἱ δὲ διὰ τῆς μεσογείου τραπόμενοι, τὴν ὀρεινὴν τῆς Ἰταλίας
ὑπερβαλόντες, εἰς τὴν Ὀμβρικῶν ἀφικνοῦνται χώραν τῶν ὁμορούντων
Ἀβοριγῖσι. Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα χωρία τῆς Ἰταλίας ᾤκουν Ὀμβρικοί, καὶ ἦν
τοῦτο τὸ ἔθνος ἐν τοῖς πάνυ μέγα τε καὶ ἀρχαῖον. Τὸ μὲν οὖν κατ´ ἀρχὰς
ἐκράτουν οἱ Πελασγοὶ τῶν χωρίων ἔνθα τὸ πρῶτον ἱδρύσαντο καὶ πολισμάτια
τῶν Ὀμβρικῶν κατελάβοντό τινα· συνελθόντος δ´ ἐπ´ αὐτοὺς μεγάλου
στρατοῦ δείσαντες τῶν πολεμίων τὸ πλῆθος εἰς τὴν Ἀβοριγίνων ἀπιόντες
τρέπονται.
2. Καὶ οἱ μὲν Ἀβοριγῖνες ἅτε πολεμίοις ἐδικαίουν αὐτοῖς προσφέρεσθαι καὶ
συνῄεσαν ἐκ τῶν ἔγγιστα χωρίων διὰ τάχους ὡς ἐξαναστήσοντες αὐτούς. Οἱ
δὲ Πελασγοί (τυγχάνουσι γὰρ ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ κατὰ δαίμονα περὶ
Κοτυλίαν πόλιν Ἀβοριγίνων αὐλισάμενοι πλησίον τῆς ἱερᾶς λίμνης) ὡς δὲ τήν
τε νησῖδα τὴν ἐν αὐτῇ περιδινουμένην κατέμαθον καὶ παρὰ τῶν αἰχμαλώτων,
οὓς ἐκ τῶν ἀγρῶν ἔλαβον, ἤκουσαν τὸ τῶν ἐπιχωρίων ὄνομα τέλος ἔχειν
σφίσι τὸ θεοπρόπιον ὑπέλαβον.
3. Ὁ γὰρ ἐν Δωδώνῃ γενόμενος αὐτοῖς χρησμός, ὅν φησι Λεύκιος Μάλλιος
ἀνὴρ οὐκ ἄσημος αὐτὸς ἰδεῖν ἐπί τινος τῶν ἐν τῷ τεμένει τοῦ Διὸς κειμένων
τριπόδων γράμμασιν ἀρχαίοις ἐγκεχαραγμένον,
ὡδὶ εἶχε·
Στείχετε μαιόμενοι Σικελῶν Σατόρνιον αἶαν
ἠδ´ Ἀβοριγινέων Κοτύλην, οὗ νᾶσος ὀχεῖται·
οἷς ἀναμιχθέντες δεκάτην ἐκπέμψατε Φοίβῳ
καὶ κεφαλὰς Κρονίδῃ καὶ τῷ πατρὶ πέμπετε φῶτα.
| [1,19] XIX. 1. Cependant ceux qui s’étaient tournés vers l’intérieur traversèrent la
région montagneuse de l'Italie et arrivèrent au territoire des Ombriens qui étaient
voisins des Aborigènes. (les Ombriens habitaient aussi un grand nombre d'autres
régions de l'Italie et était une des plus grandes et plus antiques nations.) D'abord
les Pélasges se rendirent maîtres des terres où ils s’étaient établis et
s’emparèrent d’abord de certaines petites villes appartenant aux Ombriens.
Mais quand une grande armée s’avança contre eux, ils furent terrifiés devant le
nombre de leurs ennemis et s’enfuirent vers le pays des Aborigènes.
2. Les Aborigènes, voyant cela, les traitèrent en ennemis et se hâtèrent de se
réunir des environs, afin de les chasser du pays. Mais le Pélasges qui par chance
campaient à ce moment-là près de Cotylia, une ville aborigène située près du lac
sacré, et voyant la petite île se déplaçant en cercle au milieu du lac et apprenant
des captifs qu'ils avaient pris dans les campagnes le nom des habitants, ils en
conclurent que leur oracle était maintenant réalisé.
3. Cet oracle, qui leur avait été rendu à Dodone et qui Lucius Mallius, homme loin
d’être obscur, dit qu'il l’a vu de ses propres yeux gravé en caractères antiques
sur un des trépieds qui se trouvent dans l'enceinte de Zeus : le voici: "partez à la
recherche de la terre saturnienne des Sikèles, et de la Cotylê des Aborigènes, là
où flotte une île; Mélangez-vous avec ces hommes, envoyez une dîme à Phébus,
et des têtes au fils de Cronos, et envoyez au père un homme."
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