[12,43] ᾽Εν δὲ τῇ τρισκαιδεκάτῃ τῶν Φιλιππικῶν περὶ (532b)
Χαβρίου τοῦ Ἀθηναίου ἱστορῶν φησιν· « Οὐ δυνάμενος
δὲ ζῆν ἐν τῇ πόλει τὰ μὲν διὰ τὴν ἀσέλγειαν καὶ διὰ τὴν
πολυτέλειαν τὴν αὑτοῦ τὴν περὶ τὸν βίον, τὰ δὲ διὰ τοὺς
᾽Αθηναίους· ἅπασι γάρ εἰσι χαλεποί· διὸ καὶ εἵλοντο
αὐτῶν οἱ ἔνδοξοι ἔξω τῆς πόλεως καταβιοῦν,
᾽Ιφικράτης μὲν ἐν Θρᾴκῃ, Κόνων δ' ἐν Κύπρῳ, Τιμόθεος
δ' ἐν Λέσβῳ, Χάρης δ' ἐν Σιγείῳ, καὶ αὐτὸς ὁ Χαρρίας ἐν
Αἰγύπτῳ.» Καὶ περὶ τοῦ Χάρητος ἐν τῇ πέμπτῃ (532c) καὶ
τεσσαρακοστῃ φησιν· « Χάρητός τε νωθροῦ τε ὄντος
καὶ βραδέος, καίτοι γε καὶ πρὸς τρυφὴν ἤδη ζῶντος· ὅς
γε περιήγετο στρατευόμενος αὐλητρίδας καὶ ψαλτρίας
καὶ πεζὰς ἑταίρας, καὶ τῶν χρημάτων τῶν
εἰσφερομένων εἰς τὸν πόλεμον τὰ μὲν εἰς ταύτην τὴν
ὕβριν ἀνήλισκε, τὰ δ' αὐτοῦ κατέλειπεν ᾽Αθήνησιν τοῖς
τε λέγουσιν καὶ τὰ ψηφίσματα γράφουσιν καὶ τῶν
ἰδιωτῶν τοῖς δικαζομένοις· ἐφ' οἷς ὁ δῆμος ὁ τῶν
᾽Αθηναίων οὐδεπώποτε ἠγανάκτησεν, ἀλλὰ διὰ ταῦτα
καὶ μᾶλλον αὐτὸν ἠγάπων οἱ πολῖται, καὶ δικαίως· καὶ
γὰρ αὐτοὶ τοῦτον τὸν (532d) τρόπον ἔζων, ὥστε τοὺς μὲν
νέους ἐν τοῖς αὐλητριδίοις καὶ παρὰ ταῖς ἑταίραις
διατρίβειν, τοὺς δὲ μικρὸν ἐκείνων πρεσβυτέρους ἐν
πότοις καὶ κύβοις καὶ ταῖς τοιαύταις ἀσωτίαις, τὸν δὲ
δῆμον ἅπαντα πλείω καταναλίσκειν εἰς τὰς κοινὰς
ἑστιάσεις καὶ κρεανομίας ἥπερ εἰς τὴν τῆς πόλεως
διοίκησιν.» Ἐν δὲ τῷ ἐπιγαφομενῳ τοῦ Θεοπόμπου
συγγράμματι περὶ τῶν ἐκ Δελφῶν συληθέντων
Χρημάτων « Χάρητι, », φησί « τῷ Ἀθηναίῳ διὰ
Λυσάνδρου τάλαντα ἑξήκοντα. Ἀφ' ὧν ἐδείπνισεν
᾽Αθηναίους (532e) ἐν τῇ ἀγορᾷ θύσας τὰ ἐπινίκια τῆς
γενομένης μάχης πρὸς τοὺς Φιλίππου ξένους. » Ὧν
ἡγεῖτο μὲν Ἀδαῖος ὁ ᾽Αλεκτρυὼν ἐπικαλούμενος· περὶ οὗ
καὶ ῾Ηρακλείδης ὁ τῶν κωμῳδιῶν ποιητὴς μέμνητα
οὕτως·
᾽Αλεκτρυόνα τὸν τοῦ Φιλίππου παραλαβὼν
ἀωρὶ κοκκύζοντα καὶ πλανώμενον
κατέκοψεν· οὐ γὰρ εἶχεν οὐδέπω λόφον.
ἕνα κατακόψας μάλα συχνοὺς ἐδείπνισεν
Χάρης Ἀθηναίων τόθ'· ὡς γενναῖος ἦν.
(532f) Τὰ αὐτὰ ἱστορεῖ καὶ Δοῦρις.
| [12,43] Dans le treizième livre de son Histoire de Philippe Théopompe racontant l'histoire
de Chabrias d'Athènes dit:
Mais il ne pouvait pas vivre dans la ville, en partie à cause de sa licence et des dépenses
somptueuses que lui coûtaient sa façon de la vie, et aussi à cause des Athéniens; ils sont durs en
vers tout le monde; c'est pourquoi leurs hommes distingués choisirent de passer leur vie en dehors de
la ville, Iphicrate en Thrace, Conan à Chypre, Timothée à Lesbos, Charès à Sigée et Chabrias lui-même
en Égypte.
Et de Charès il dit encore dans le quarante-cinquième livre:
Charès était mou et lent, bien qu'il ait déjà vécu une vie de luxe; il emmenait lors de ses campagnes
molitaires des joueuses de flûte, de harpe et de simples prostituées, et les sommes d'argent qu'il avait
reçues pour la guerre, il en dépensait une partie pour son propre vice, et le reste il le laissait à
Athènes pour les orateurs publics et ceux qui faisaient des décrets, et aussi pour des particuliers dont
les jugements étaient en suspens; et les Athéniens n'ont jamais pourtant montré de l'ingignationl au
contraire c'est pour cela que les citoyens l'aimaient d'autant plus, et car eux-mêmes vivaient de la
même façon, de sorte que les jeunes gens passaient leur temps chez de misérables petites joueuses
de flûte et dans les maisons de prostituées, alors que ceux qui étaient un peu plus vieux qu'eux se
livraient à la boisson, au jeu et à d'autres prodigalities semblables et le peuple dans l'ensemble
gaspillait plus d'argent dans des banquets publics et dans des distributions de viande que dans
l'administration de l'état.
Et dans le livre de Théopompe intitulé sur les richesses enlevées à Delphes celui-ci dit:
A Charès d'Athènes, par l'intermédiaire de Lysandre, on donna soixante talents. Avec cette somme il
régala les Athéniens dans l'agora, offrant des sacrifices pour sa victoire dans la bataille qui avait
remportée sur les mercenaries de Philippe.
Ceux-ci étaient commandés par Adaeus, surnommé le Coq, à qui Heracleides,
l'auteur de comédies, fait référence en ces mots:
Il a attrapé le coq de Philippe alors qu'il chantait trop tôt et qu'il errait aux environs, et il l'a taillé en
pièces; il n'avait plus de crête. Charès n'a taillé en pièce qu'une armée, mais a régalé beaucoup
d'Athéniens à cette occasion; comment il était généreux !
Les mêmes faits sont repris également par Doris.
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