[4] CHAPITRE IV.
§ 1. κατὰ δὲ τὸν λόγον͵ ὅτι τὴν φύσιν ὁρῶμεν ἐν πᾶσιν ἐκ τῶν δυνατῶν ποιοῦσαν τὸ κάλλιστον· ἐν τῷ μέσῳ δὲ τῆς οὐσίας τῆς ἀρχῆς οὔσης ἑκατέρας μάλιστα ἂν ἀποτελοῖ τῶν μορίων ἑκάτερον τὸ αὑτοῦ ἔργον͵ τό τε κατεργαζόμενον τὴν ἐσχάτην τροφὴν καὶ τὸ δεκτικόν· πρὸς ἑκατέρῳ γὰρ αὐτῶν οὕτως ἔσται͵ καὶ ἔστιν ἡ τοῦ τοιούτου μέσου χώρα ἄρχοντος (469b) χώρα. § 2. Ἔτι τὸ χρώμενον καὶ ᾧ χρῆται τὸ χρώμενον δεῖ διαφέρειν (ὥσπερ δὲ τὴν δύναμιν͵ οὕτως͵ ἂν ἐνδέχηται͵ καὶ τὸν τόπον)͵ ὥσπερ οἵ τ΄ αὐλοὶ καὶ τὸ κινοῦν τοὺς αὐλούς͵ ἡ χείρ. § 3. Εἴπερ οὖν τὸ ζῷον ὥρισται τῷ τὴν αἰσθητικὴν ἔχειν ψυχήν͵ τοῖς μὲν ἐναίμοις ἀναγκαῖον ἐν τῇ καρδίᾳ ταύτην ἔχειν τὴν ἀρχήν͵ τοῖς δ΄ ἀναίμοις ἐν τῷ ἀνάλογον μορίῳ. § 4. Πάντα δὲ τὰ μόρια καὶ πᾶν τὸ σῶμα τῶν ζῴων ἔχει τινὰ σύμφυτον θερμότητα φυσικήν· διὸ ζῶντα μὲν φαίνεται θερμά͵ τελευτῶντα δὲ καὶ στερισκόμενα τοῦ ζῆν τοὐναντίον. Ἀναγκαῖον δὴ ταύτης τὴν ἀρχὴν τῆς θερμότητος ἐν τῇ καρδίᾳ τοῖς ἐναίμοις εἶναι͵ τοῖς δ΄ ἀναίμοις ἐν τῷ ἀνάλογον· ἐργάζεται γὰρ καὶ πέττει τῷ φυσικῷ θερμῷ τὴν τροφὴν πάντα͵ μάλιστα δὲ τὸ κυριώτατον. Διὸ τῶν μὲν ἄλλων μορίων ψυχομένων ὑπομένει τὸ ζῆν͵ τοῦ δ΄ ἐν ταύτῃ φθείρεται πάμπαν͵ διὰ τὸ τὴν ἀρχὴν ἐντεῦθεν τῆς θερμότητος ἠρτῆσθαι πᾶσι͵ καὶ τῆς ψυχῆς
§ 5. ὥσπερ ἐμπεπυρευμένης ἐν τοῖς μορίοις τούτοις͵ τῶν μὲν ἀναίμων ἐν τῷ ἀνάλογον͵ ἐν δὲ τῇ καρδίᾳ τῶν ἐναίμων. Ἀνάγκη τοίνυν ἅμα τό τε ζῆν ὑπάρχειν καὶ τὴν τοῦ θερμοῦ τούτου σωτηρίαν͵ καὶ τὸν καλούμενον θάνατον εἶναι τὴν τούτου φθοράν.
| [4] CHAPITRE IV.
§ 1. D'après cet axiome, donné par l'observation, qu'en toutes choses la nature tâche toujours de faire le mieux possible, il faut penser que c'est à la condition de se trouver dans le milieu de la substance de l'être, que chacun de ces deux principes accomplit le plus parfaitement sa fonction, à savoir : le principe qui élabore définitivement la nourriture, et celui qui la reçoit. C'est, en effet à cette condition, que le milieu sera en rapport avec l'un et avec l'autre; et le siège central de cette union (469b) est le siège du principe souverain. § 2. Il est évident, de plus, que l'être qui se sert d'une chose, diffère de la chose dont il se sert; et de même qu'il diffère en puissance, de même aussi il peut différer par la manière dont il se sert de cette chose, comme diffèrent la flûte et ce qui la met en jeu, c'est-à-dire la main. § 3. Si donc l'animal se distingue de tout le reste par cela seul qu'il possède le principe de la sensibilité, il faut nécessairement que ce principe réside dans le cœur, chez les animaux qui ont du sang, et que chez ceux qui n'en ont point, il réside dans la partie qui remplace le cœur. § 4. Or, toutes les parties de l'animal et tout son corps jouissent d'une certaine chaleur naturelle qui leur est innée. Voilà pourquoi, tant qu'ils vivent, ils paraissent chauds, et qu'une fois morts et privés de la vie, ils deviennent tout le contraire. On voit que dès lors le principe de cette chaleur doit nécessairement se trouver dans le cœur pour les animaux qui ont du sang, et dans la partie correspondante pour ceux qui n'en ont point, parce que tous, sans exception, élaborent et digèrent leur nourriture, grâce à cette chaleur naturelle, et que c'est surtout l'organe principal, le cœur ou l'organe correspondant, qui agit dans cette fonction. Aussi la vie demeure quand ce sont les autres parties seulement qui se refroidissent ; mais l'animal meurt sur-le-champ, du moment que le froid atteint celle-là, parce que c'est de là que dépend, pour tous les animaux, le principe de la chaleur et de l'âme, qui est en quelque sorte brûlante dans ces parties.
§ 5. Ainsi donc, pour les animaux qui n'ont pas de sang, c'est dans la partie qui remplace le cœur, et pour ceux qui en ont, c'est dans le cœur, que sont à la fois nécessairement et la vie et le foyer qui entretient la chaleur indispensable à la vie ; et ce qu'on appelle la mort n'est que la destruction de cette chaleur.
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