[1] CHAPITRE PREMIER.
(467b10) § 1. Περὶ δὲ νεότητος καὶ γήρως καὶ περὶ ζωῆς καὶ θανάτου λεκτέον νῦν· ἅμα δὲ καὶ περὶ ἀναπνοῆς ἀναγκαῖον ἴσως τὰς αἰτίας εἰπεῖν· ἐνίοις γὰρ τῶν ζῴων διὰ τοῦτο συμβαίνει τὸ ζῆν καὶ τὸ μὴ ζῆν. § 2. Ἐπεὶ δὲ περὶ ψυχῆς ἐν ἑτέροις διώρισται͵ καὶ δῆλον ὅτι οὐχ οἷόν τ΄ εἶναι σῶμα τὴν οὐσίαν αὐτῆς͵ ἀλλ΄ ὅμως ὅτι γ΄ ἔν τινι τοῦ σώματος ὑπάρχει μορίῳ φανερόν͵ καὶ ἐν τούτῳ τινὶ τῶν ἐχόντων δύναμιν ἐν τοῖς μορίοις͵
τὰ μὲν οὖν ἄλλα τῆς ψυχῆς ἢ μόρια ἢ δυνάμεις͵ ὁποτέρως ποτὲ δεῖ καλεῖν͵ ἀφείσθω τὰ νῦν·
§ 3. ὅσα δὲ ζῷα λέγεται καὶ ζῆν͵ ἐν μὲν τοῖς ἀμφοτέρων τούτων τετυχηκόσι (λέγω δ΄ ἀμφοτέρων τοῦ τε ζῷον εἶναι καὶ τοῦ ζῆν) ἀνάγκη ταὐτὸν εἶναι καὶ ἓν μόριον καθ΄ ὅ τε ζῇ καὶ καθ΄ ὃ προσαγορεύομεν αὐτὸ ζῷον· τὸ μὲν γὰρ ζῷον ᾗ ζῷον ἀδύνατον μὴ ζῆν· ᾗ δὲ ζῇ͵ ταύτῃ ζῷον ὑπάρχειν οὐκ ἀναγκαῖον· τὰ γὰρ φυτὰ ζῇ μέν͵ οὐκ ἔχει δ΄ αἴσθησιν͵ τῷ δ΄ αἰσθάνεσθαι τὸ ζῷον πρὸς τὸ μὴ ζῷον διορίζομεν. Ἀριθμῷ μὲν οὖν ἀναγκαῖον ἓν εἶναι καὶ τὸ αὐτὸ τοῦτο τὸ μόριον͵ τῷ δ΄ εἶναι πλείω καὶ ἕτερα· οὐ γὰρ ταὐτὸ τὸ ζῴῳ εἶναι καὶ τὸ ζῆν. § 4. Ἐπεὶ οὖν τῶν ἰδίων αἰσθητηρίων ἕν τι κοινόν ἐστιν αἰσθητήριον͵ εἰς ὃ τὰς κατ΄ ἐνέργειαν αἰσθήσεις ἀναγκαῖον ἀπαντᾶν͵ τοῦτο δ΄ ἂν εἴη μέσον τοῦ πρόσθεν καλουμένου καὶ ὄπισθεν (ἔμπροσθεν μὲν γὰρ λέγεται ἐφ΄ ὅ ἐστιν ἡμῖν ἡ αἴσθησις͵ ὄπισθεν δὲ τὸ ἀντικείμενον)͵ § 5. ἔτι δὲ διῃρημένου τοῦ σώματος τῶν ζώντων πάντων τῷ τ΄ ἄνω καὶ κάτω (πάντα γὰρ ἔχει τὸ ἄνω καὶ τὸ κάτω͵ ὥστε καὶ τὰ φυτά)͵ δῆλον ὅτι τὴν (468a) θρεπτικὴν ἀρχὴν ἔχοι ἂν ἐν μέσῳ τούτων· καθ΄ ὃ μὲν γὰρ εἰσέρχεται μόριον ἡ τροφή͵ ἄνω καλοῦμεν͵ πρὸς αὐτὸ βλέποντες ἀλλ΄ οὐ πρὸς τὸ περιέχον ὅλον͵ κάτω δὲ καθ΄ ὃ τὸ περίττωμα ἀφίησι τὸ πρῶτον. § 6. Ἔχει δ΄ ἐναντίως τοῖς φυτοῖς τοῦτο καὶ τοῖς ζῴοις· τῷ μὲν γὰρ ἀνθρώπῳ διὰ τὴν ὀρθότητα μάλιστα ὑπάρχει τοῦτο τῶν ζῴων͵ τὸ ἔχειν τὸ ἄνω μόριον πρὸς τὸ τοῦ παντὸς ἄνω͵ τοῖς δ΄ ἄλλοις μεταξύ· τοῖς δὲ φυτοῖς ἀκινήτοις οὖσι καὶ λαμβάνουσιν ἐκ τῆς γῆς τὴν τροφὴν ἀναγκαῖον ἀεὶ κάτω τοῦτ΄ ἔχειν τὸ μόριον. Ἀνάλογον γάρ εἰσιν αἱ ῥίζαι τοῖς φυτοῖς καὶ τὸ καλούμενον στόμα τοῖς ζῴοις͵ δι΄ οὗ τὴν τροφὴν τὰ μὲν ἐκ τῆς γῆς λαμβάνει͵ τὰ δὲ δι΄ αὑτῶν.
| [1] CHAPITRE PREMIER.
(464b10) § 1. Nous parlerons donc maintenant de la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort; et peut-être nous sera-t-il nécessaire en même temps d'exposer les causes de la respiration, parce que c'est elle qui, dans, certaines espèces d'animaux, fait qu'ils vivent on, ne vivent pas. § 2. Nous avons approfondi la question de l'âme dans d'autres ouvrages; et nous avons fait voir que s'il est impossible que son essence soit le corps, elle n'en est pas moins évidemment dans une certaine partie du corps, et qu'elle doit être dans un de ces corps qui ont de la force dans les éléments dont ils se composent.
Quant aux diverses parties ou facultés de l'âme, de quelque nom qu'il faille les appeler, c'est une question dont nous ne nous occuperons pas ici.
§ 3. Dans tous les êtres qu'on nomme animaux, et dont on peut dire qu'ils vivent, du moment qu'ils réunissent ces deux conditions, à savoir : vivre et être animal, il faut nécessairement que ce soit une seule et même partie qui fasse vivre l'être et qui le fasse appeler animal. En effet, l'animal, en tant qu'animal, ne peut pas ne pas vivre; mais un être, par cela seul qu'il vit, n'est pas nécessairement un animal. Ainsi, les plantes vivent bien, mais elles n'ont pas la sensibilité; et c'est cette faculté de sentir qui sépare ce qui est animal de ce qui ne l'est pas. Numériquement, il faut donc que ce soit une seule et même partie; mais par sa façon d'être, elle peut être plusieurs et différentes parties, parce qu'en effet on ne doit pas confondre être animal et vivre. § 4. Puis donc qu'outre les sens spéciaux il y a un sens commun, où il faut nécessairement que toutes les sensations en acte viennent converger, cette partie est le milieu de ce qu'on nomme dans l'animal le devant et le derrière. On appelle le devant, la partie où est la sensation pour nous, et le derrière est la partie opposée à celle-là. § 5. De plus, le corps de tous les êtres qui vivent se divisant en partie haute et partie basse, puisqu'en effet tous les animaux ainsi que les plantes mêmes ont un haut et un bas, il est clair que (468a) les êtres doivent avoir le principe qui les nourrit au centre de ces parties diverses. La partie par laquelle entre la nourriture nous l'appelons le haut, en regardant à l'individu seul, et non à tout le reste de l'univers qui l'entoure; et le bas, c'est la partie par où l'animal rejette d'abord le résidu. § 6. La disposition de ces parties est toute contraire dans les plantes et dans les animaux. Parmi les animaux, c'est surtout à l'homme qu'appartient, à cause de sa position droite, le privilège d'avoir sa partie haute dans le même sens que le haut du monde entier. Les autres animaux ont une position intermédiaire; mais les plantes qui sont immobiles et qui tirent du sol leur nourriture, doivent toujours nécessairement avoir cette partie placée en bas. Ainsi, les racines répondent précisément à ce qu'on appelle la bouche dans les animaux; les plantes reçoivent leur nourriture du sol, les animaux la prennent directement eux-mêmes.
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