[6,13] CHAPITRE XIII.
1 Οἱ δὲ λιμναῖοι καὶ οἱ ποτάμιοι τῶν ἰχθύων κυήματα μὲν ἴσχουσι πεντάμηνοι τὴν ἡλικίαν ὄντες ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, τίκτουσι δὲ τοῦ ἐνιαυτοῦ περιιόντος ἅπαντες· ὥσπερ δὲ καὶ οἱ θαλάττιοι, καὶ οὗτοι οὐκ ἐξαφιᾶσιν οὐδέποτε ἅμα πᾶν, οὔθ´ αἱ θήλειαι τὸ ᾠὸν οὔθ´ οἱ ἄρρενες τὸν θορόν, ἀλλ´ ἔχουσιν ἀεὶ πλείω ἢ ἐλάττονα αἱ μὲν ᾠὰ οἱ δὲ θορόν. 2 Τίκτουσι δ´ ἐν τῇ καθηκούσῃ ὥρᾳ κυπρῖνος μὲν πεντάκις ἢ ἑξάκις (ποιεῖται δὲ τὸν τόκον μάλιστα ἐπὶ τοῖς ἄστροις), χαλκὶς δὲ τίκτει τρίς, οἱ δ´ ἄλλοι ἅπαξ ἐν τῷ ἐνιαυτῷ πάντες. Τίκτουσι δ´ ἐν ταῖς προλιμνάσι τῶν ποταμῶν καὶ τῶν λιμνῶν πρὸς τὰ καλαμώδη, οἷον οἵ τε φοξῖνοι καὶ αἱ πέρκαι. Οἱ δὲ γλάνεις καὶ αἱ πέρκαι συνεχὲς ἀφιᾶσι τὸ κύημα, ὥσπερ οἱ βάτραχοι· οὕτω δὲ συνεχές ἐστι τὸ κύημα περιειλιγμένον, ὥστε τό γε τῆς πέρκης διὰ πλατύτητα ἀναπηνίζονται ἐν ταῖς λίμναις οἱ ἁλιεῖς ἐκ τῶν καλάμων. 3 Οἱ μὲν οὖν μείζους τῶν γλανίων ἐν τοῖς βαθέσι ἐκτίκτουσιν, ἔνιοι καὶ κατ´ ὀργυιᾶς τὸ βάθος, οἱ δ´ ἐλάττους αὐτῶν ἐν τοῖς βραχυτέροις, μάλιστα πρὸς ῥίζαις ἰτέας ἢ ἄλλου τινὸς δένδρου, καὶ πρὸς τῷ καλάμῳ δὲ καὶ πρὸς τῷ βρύῳ.
4 Συμπλέκονται δὲ πρὸς ἀλλήλους ἐνίοτε καὶ πάνυ μέγας πρὸς μικρόν· καὶ προσαγαγόντες τοὺς πόρους πρὸς ἀλλήλους, {569a} οὓς καλοῦσί τινες ὀμφαλούς, ᾗ τὸν γόνον ἀφιᾶσιν, ὁ μὲν τὸ ᾠὸν ὁ δὲ τὸν θορὸν ἐξίησιν. Ὅσα δ´ ἂν τῷ θορῷ μιχθῇ τῶν ᾠῶν, εὐθύς τε λευκότερα φαίνεται καὶ μείζω ἐν ἡμέρᾳ ὡς εἰπεῖν. Ὕστερον δ´ ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ δῆλά ἐστι τὰ ὄμματα τοῦ ἰχθύος· τοῦτο γὰρ ἐν πᾶσι τοῖς ἰχθύσιν, ὥσπερ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις ζῴοις, ἐπιδηλότατόν ἐστιν εὐθὺς καὶ φαίνεται μέγιστον. Ὅσων δ´ ἂν ᾠῶν ὁ θορὸς μὴ θίγῃ, καθάπερ καὶ ἐπὶ τῶν θαλαττίων, ἀχρεῖον τὸ ᾠὸν τοῦτο καὶ ἄγονόν ἐστιν. 5 Ἀπὸ δὲ τῶν γονίμων ᾠῶν αὐξανομένων τῶν ἰχθυδίων ἀποκαθαίρεται οἷον κέλυφος· τοῦτο δ´ ἐστὶν ὑμὴν περιέχων τὸ ᾠὸν καὶ τὸ ἰχθύδιον. Ὅταν δὲ μιγῇ τῷ ᾠῷ ὁ θορός, σφόδρα γίνεται κολλῶδες τὸ συνεστηκὸς ἐξ αὐτῶν πρὸς ταῖς ῥίζαις ἢ ὅπου ἂν ἐκτέκωσιν. Οὗ δ´ ἂν πλεῖστον τέκωσιν, ᾠοφυλακεῖ ὁ ἄρρην, ἡ δὲ θήλεια ἀπέρχεται τεκοῦσα. 6 Ἔστι δὲ βραδυτάτη μὲν ἐκ τῶν ᾠῶν ἡ τῶν γλανίων αὔξησις, διὸ προσεδρεύει ὁ ἄρρην καὶ τετταράκοντα καὶ πεντήκοντα ἡμέρας, ὅπως μὴ κατεσθίηται ὁ γόνος ὑπὸ τῶν παρατυχόντων ἰχθυδίων· δευτέρα δὲ βραδυτῆτι ἡ τοῦ κυπρίνου γένεσις, ὅμως δὲ ταχέως καὶ τούτων ὁ σωζόμενος διαφεύγει γόνος. Τῶν δ´ ἐλαττόνων ἐνίων καὶ τριταίων ὄντων ἤδη ἰχθύδιά ἐστιν.
7 Λαμβάνει δ´ αὔξησιν τὰ ᾠά, ὧν ἂν ἐπιψαύσῃ ὁ θορός, καὶ αὐθημερὸν καὶ ὕστερον ἔτι. Τὸ μὲν οὖν τοῦ γλάνιος γίνεται ὅσον ὄροβος, τὰ δὲ τῶν κυπρίνων καὶ τῶν τοιούτων ὅσον κέγχρος.
8 Ταῦτα μὲν οὖν τοῦτον τὸν τρόπον τίκτει καὶ γεννᾷ,
9 χαλκὶς δὲ τίκτει ἐν τοῖς βαθέσιν ἀθρόα καὶ ἀγελαῖα, ὃν δὲ καλοῦσι τίλωνα, πρὸς τοῖς αἰγιαλοῖς ἐν ὑπηνέμοις· ἀγελαῖος δὲ καὶ οὗτος. Κυπρῖνος δὲ καὶ βάλερος καὶ οἱ ἄλλοι πάντες ὡς εἰπεῖν ὠθοῦνται μὲν εἰς τὰ βραχέα πρὸς τὸν τόκον, μιᾷ δὲ θηλείᾳ πολλάκις ἀκολουθοῦσιν ἄρρενες καὶ τρισκαίδεκα καὶ τεσσαρεσκαίδεκα· τῆς θηλείας δ´ ἀφιείσης τὸ ᾠὸν καὶ ὑποχωρούσης ἐπακολουθοῦντες ἐπιρραίνουσι τὸν θορόν. Ἀπόλλυται δὲ τὰ πλεῖστ´ αὐτῶν· {569b} διά τε γὰρ τὸ ὑποχωροῦσαν τίκτειν τὴν θήλειαν σκεδάννυται τὸ ᾠόν, ὅ τι ἂν ὑπὸ ῥεύματος ληφθῇ καὶ μὴ προσπέσῃ πρὸς ὕλην· 10 καὶ γὰρ οὐδ´ ᾠοφυλακεῖ τῶν ἄλλων ἔξω γλάνιος οὐδείς, πλὴν ἂν ἀθρόῳ γόνῳ ἑαυτοῦ περιτύχῃ ὁ κυπρῖνος· τοῦτον δέ φασιν ᾠοφυλακεῖν. 11 Θορὸν δὲ πάντες ἔχουσιν οἱ ἄρρενες πλὴν ἐγχέλυος· αὕτη δ´ οὐδέτερον οὔτ´ ᾠὸν οὔτε θορόν. Οἱ μὲν οὖν κεστρεῖς ἐκ τῆς θαλάττης ἀναβαίνουσιν εἰς τὰς λίμνας καὶ τοὺς ποταμούς, αἱ δ´ ἐγχέλυς τοὐναντίον ἐκ τούτων εἰς τὴν θάλατταν.
| [6,13] CHAPITRE XIII.
1 Les poissons d'étangs et de rivières ont en général des petits, vers leur cinquième mois ; et il n'en est pas qui ne pondent dès la première année. Ainsi que les poissons de mer, ceux-là non plus ne jettent jamais leur frai tout à la fois, ni les femelles les œufs, ni les mâles la liqueur séminale; mais toujours les unes gardent des œufs en plus ou moins grande quantité ; toujours les autres gardent de la liqueur. 2 Ils pondent à des époques régulières; ainsi, la carpe pond ses œufs en cinq ou six fois; et elle les dépose surtout au moment du lever des astres. Le chalcis pond trois fois ; tous les autres ne pondent qu'une seule fois par année. Ils jettent leurs œufs sur les bords des rivières et des étangs, entre les roseaux, comme le font les phoxins et les perches. Les glanis et les perches jettent des œufs liés entre eux en une masse continue, comme les grenouilles; et le frai ainsi enroulé se tient si bien que, pour celui de la perche, qui forme un large ruban, les pêcheurs d'étangs le prennent sur les roseaux en le dévidant. 3 Les glanis les plus gros pondent dans les eaux profondes ; d'autres, dans des fonds d'une brasse; les plus petits pondent dans des eaux basses, et surtout sous les racines de saule, ou de tel autre arbre, près des roseaux ou de la mousse.
4 Parfois, les poissons s'unissent entre eux, un très grand avec un petit; et approchant réciproquement les canaux {569a} qu'on appelle parfois leurs ombilics, d'où sort la génération, les femelles rejettent leurs œufs; et les mâles, leur liqueur séminale. Tous les œufs qui ont été imprégnés de cette liqueur deviennent tout à coup plus blancs, et grossissent, on peut dire, dès le jour même. très peu de temps après, les yeux des poissons se montrent ; car dans tous les poissons aussi bien que dans les autres animaux, c'est cet organe qui se montre tout d'abord le plus et qui est le plus grand. Tous les œufs que la liqueur séminale n'a pas touchés restent, comme dans les poissons de mer, inutiles et inféconds. 5 Quant aux œufs fécondés, après que les poissons ont grandi, il s'en détache une sorte d'étui ; c'est la membrane qui renfermait l'œuf et le petit poisson. Une fois que la liqueur séminale s'est mêlée à l'œuf, le composé qui en résulte devient très collant, sur les racines où il s'attache, ou dans tous les endroits auxquels les femelles ont pondu. Là où la ponte a été la plus abondante, le mâle garde et soigne les œufs, tandis que la femelle va pondre ailleurs. 6 Le développement du glanis dans les œufs est extrêmement lent ; et le mâle fait une garde assidue pendant quarante ou cinquante jours, pour que la progéniture ne soit pas dévorée par les poissons qui viennent à passer. Après le glanis, le développement le plus lent est celui de la carpe; cependant, les petits qui sont sauvés ne tardent pas non plus à s'échapper. Dans quelques espèces plus petites, il suffit de trois jours pour que les jeunes poissons soient apparents.
7 Les œufs qu'a touchés la liqueur séminale grossissent dès le jour même, et continuent plus tard à grossir. Ceux du glanis sont comme des grains de vesce noire ; ceux de la carpe et des poissons semblables sont comme des grains de millet.
8 Telle est la façon dont ces poissons, la carpe et le glanis, conçoivent et produisent.
9 Le chalcis pond, dans les eaux profondes, des œufs en grande quantité et rassemblés en groupes. Le poisson nommé le Tilon dépose ses œufs sur des bords exposés à tous les vents; il les jette aussi par groupes. La carpe, le baléros, et tous les autres poissons d'eau douce, peut-on dire, se pressent dans les eaux sans profondeur, pour y jeter leur frai, il n'est pas rare de voir treize ou quatorze mâles suivre une seule femelle. Quand la femelle a jeté ses œufs et qu'elle les a quittés en s'éloignant, les mâles, qui la suivent, répandent leur semence dessus. La plus grande partie des œufs périssent; {569b} la femelle se déplaçant pour les pondre, le frai se disperse, entraîné par le courant de l'eau, quand il ne tombe pas sur quelque matière solide. 10 Il n'y a que le glanis qui fasse ainsi la garde sur ses œufs. Peut-être aussi le mâle de la carpe en fait-il autant, quand il rencontre une masse de son frai particulier; alors, dit-on, il garde de même ses œufs. 11 Tous les poissons mâles ont de la liqueur séminale, excepté l'anguille; l'anguille n'a ni l'un ni l'autre, c'est-à-dire, ni liqueur séminale, ni œuf. Les muges quittent la mer pour remonter dans les étangs et dans les rivières; l'anguille, tout au contraire, les quitte pour passer dans la mer.
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