[6,14] CHAPITRE XIV.
1 Οἱ μὲν οὖν πλεῖστοι, ὥσπερ εἴρηται, τῶν ἰχθύων γίνονται ἐξ ᾠῶν. Οὐ μὴν ἀλλ´ ἔνιοι καὶ ἐκ τῆς ἰλύος καὶ ἐκ τῆς ἄμμου γίνονται, καὶ τῶν τοιούτων γενῶν ἃ γίνεται ἐκ συνδυασμοῦ καὶ ᾠῶν, ἐν τέλμασιν ἄλλοις τε, καὶ οἷον περὶ Κνίδον φασὶν εἶναί ποτε, ὃ ἐξηραίνετο μὲν ὑπὸ κύνα καὶ ἡ ἰλὺς ἅπασα ἐξῃρεῖτο, ὕδωρ δ´ ἤρχετο ἐγγίνεσθαι ἅμα τοῖς ὄμβροις γινομένοις. Ἐν τούτῳ ἰχθύδια ἐνεγίνετο ἀρχομένου τοῦ ὕδατος. Ἦν δὲ κεστρέων τι γένος τοῦτο, ὃ οὐδὲ γίνεται ἐξ ὀχείας, μέγεθος ἡλίκα μαινίδια μικρά· ᾠὸν δὲ τούτων εἶχεν οὐδὲν οὐδὲ θορόν. 2 Γίνεται δὲ καὶ ἐν ποταμοῖς ἐν τῇ Ἀσίᾳ, οὐ διαρρέουσιν εἰς τὴν θάλατταν, ἰχθύδια μικρά, ἡλίκοι ἑψητοί, ἕτερα τὸν αὐτὸν τρόπον τούτοις. Ἔνιοι δὲ καὶ ὅλως φασὶ τοὺς κεστρεῖς φύεσθαι πάντας, οὐκ ὀρθῶς λέγοντες· ἔχουσαι γὰρ φαίνονται καὶ ᾠὰ αἱ θήλειαι αὐτῶν καὶ θορὸν οἱ ἄρρενες. Ἀλλὰ γένος τί ἐστιν αὐτῶν τοιοῦτον, ὃ φύεται ἐκ τῆς ἰλύος καὶ τῆς ἄμμου.
3 Ὅτι μὲν οὖν γίνεται αὐτόματα ἔνια οὔτ´ ἐξ ᾠῶν οὔτ´ ἐξ ὀχείας, φανερὸν ἐκ τούτων. Ὅσα δὲ μήτ´ ᾠοτοκεῖ μήτε ζῳοτοκεῖ, πάντα γίνεται τὰ μὲν ἐκ τῆς ἰλύος τὰ δ´ ἐκ τῆς ἄμμου καὶ τῆς ἐπιπολαζούσης σήψεως, οἷον καὶ τῆς ἀφύης ὁ καλούμενος ἀφρὸς γίνεται ἐκ τῆς ἀμμώδους γῆς· καὶ ἔστιν αὕτη ἡ ἀφύη ἀναυξὴς καὶ ἄγονος, 4 καὶ ὅταν {570a} πλείων γένηται χρόνος, ἀπόλλυται, ἄλλη δὲ πάλιν ἐπιγίνεται, διὸ ἔξω χρόνου τινὸς ὀλίγου πᾶσαν ὡς εἰπεῖν τὴν ἄλλην γίνεται ὥραν· διαμένει γὰρ ἀρξάμενος ἀπὸ ἀρκτούρου μετοπωρινοῦ μέχρι τοῦ ἔαρος. Σημεῖον δ´ ὅτι ἐνίοτ´ ἐκ τῆς γῆς ἀνέρχεται· ἁλιευομένων γάρ, ἐὰν μὲν ᾖ ψῦχος, οὐχ ἁλίσκεται, ἐὰν δ´ ᾖ εὐδία, ἁλίσκεται, ὡς ἐκ τῆς γῆς ἀνιοῦσα πρὸς τὴν ἀλέαν. Καὶ ἑλκόντων καὶ ἀναξυομένης τῆς γῆς πλεονάκις πλείων γίνεται καὶ βελτίων. Αἱ δ´ ἄλλαι ἀφύαι χείρους διὰ τὸ ταχὺ λαμβάνειν αὔξησιν. 5
Γίνονται δ´ ἐν τοῖς ἐπισκίοις καὶ ἑλώδεσι τόποις, ὅταν εὐημερίας γενομένης ἀναθερμαίνηται ἡ γῆ, οἷον περὶ Ἀθήνας ἐν Σαλαμῖνι καὶ πρὸς τῷ Θεμιστοκλείῳ καὶ ἐν Μαραθῶνι· ἐν γὰρ τούτοις τοῖς τόποις γίνεται ὁ ἀφρός. Φαίνεται δ´ ἐν μὲν τόποις τοιούτοις καὶ εὐημερίαις τοιαύταις, γίνεται δ´ ἐνιαχοῦ καὶ ὁπόταν ὕδωρ πολὺ ἐξ οὐρανοῦ γένηται, ἐν τῷ ἀφρῷ τῷ γινομένῳ ὑπὸ τοῦ ὀμβρίου ὕδατος, διὸ καὶ καλεῖται ἀφρός· καὶ ἐπιφέρεται ἐνίοτε ἐπιπολῆς τῆς θαλάττης, ὅταν εὐημερία ᾖ, ἐν ᾧ συστρέφεται, οἷον ἐν τῇ κόπρῳ τὰ σκωλήκια, οὕτως ἐν τούτῳ ὁ ἀφρός, ὅπου ἂν συστῇ ἐπιπολῆς· διὸ πολλαχοῦ προσφέρεται ἐκ τοῦ πελάγους ἡ ἀφύη αὕτη. 6 Καὶ εὐθηνεῖ δὲ καὶ ἁλίσκεται πλείστη, ὁπόταν ἔνυγρον καὶ εὐδιεινὸν γένηται τὸ ἔτος. Ἡ δ´ ἄλλη ἀφύη γόνος ἰχθύων ἐστίν, ἡ μὲν καλουμένη κωβῖτις κωβιῶν τῶν μικρῶν καὶ φαύλων, οἳ καταδύνουσιν εἰς τὴν γῆν· ἐκ δὲ τῆς φαληρικῆς γίνονται μεμβράδες, ἐκ δὲ τούτων τριχίδες, ἐκ δὲ τῶν τριχίδων τριχίαι, 7 ἐκ δὲ μιᾶς ἀφύης, οἷον τῆς ἐν τῷ Ἀθηναίων λιμένι, οἱ ἐγκρασίχολοι καλούμενοι. Ἔστι δὲ καὶ ἄλλη ἀφύη, ἣ γόνος ἐστὶ μαινίδων καὶ κεστρέων. Ὁ δ´ ἀφρὸς ὁ ἄγονος ὑγρός ἐστι καὶ διαμένει ὀλίγον χρόνον, καθάπερ εἴρηται πρότερον· τέλος γὰρ λείπεται κεφαλὴ καὶ ὀφθαλμοί. Πλὴν {570b} νῦν εὕρηται τοῖς ἁλιεῦσι πρὸς τὸ διακομίζειν· ἁλιζομένη γὰρ πλείω μένει χρόνον.
| [6,14] CHAPITRE XIV.
1 La majeure partie des poissons viennent d'œufs, ainsi qu'on l'a expliqué. Il y a cependant des poissons qui naissent de la vase et du sable, et qui sont de ces mêmes espèces qui proviennent d'accouplement et d'œufs. On les trouve dans bien des marais ; mais plus spécialement, dans un marais qui existe aux environs de Gnide, à ce qu'on rapporte. Ce marais était absolument à sec pendant la canicule; et tout le limon y était desséché. L'eau commençait à y reparaître avec les premières pluies ; et quand l'eau revenait, on y trouvait de petits poissons. Ils étaient de l'espèce des muges, qui ne se reproduisent pas par accouplement; et leur grosseur était celle des petiies maenides. Ces poissons-là n'ont ni œuf ni liqueur séminale. 2 Dans certains fleuves d'Asie qui ne s'écoulent pas dans la mer, on trouve également de petits poissons, de la grosseur de ceux qu'on fait frire, mais d'une autre espèce, qui viennent aussi de la même façon. On soutient quelquefois que tous les muges se forment de cette manière; mais c'est là une erreur ; car on peut observer, dans cette espèce, que les femelles ont des œufs, et les mâles, de la liqueur séminale ; seulement, il est vrai qu'une certaine espèce de muges vient de la vase et du sable.
3 Qu'il y ait quelques espèces de poissons qui ne proviennent ni d'œufs ni d'accouplement, mais spontanément, ces faits le prouvent évidemment; mais on peut dire que tous ceux qui ne sont ni ovipares, ni vivipares, doivent venir, les uns de la vase, les autres du sable et de la pourriture surnageant à la surface de l'eau, comme par exemple ce qu'on appelle la mousse de l'aphye, qui vient de la terre sablonneuse. Cette Aphye ne peut ni se développer, ni se reproduire. 4 Après quelque temps, {570a} elle disparaît et périt; et il en survient une autre, de telle sorte que, sauf un petit intervalle de temps, on peut dire qu'elle est de toute saison. Elle commence en automne, au lever de l'Ourse, et elle dure jusqu'au printemps. Ce qui prouve bien que parfois cette Aphye sort de la terre, c'est que les pêcheurs n'en prennent jamais quand il fait froid, mais qu'ils la prennent quand il fait beau, comme si elle sortait de terre pour aller chercher la chaleur. En la tirant du fond de l'eau, et en raclant plusieurs fois la terre, l'aphye est plus abondante et meilleure. Les autres Aphyes sont moins bonnes, parce qu'elles croissent alors trop vite. 5 Les Aphyes se produisent dans les endroits ombragés et marécageux, lorsque, les beaux jours étant venus, la terre s'échauffe; par exemple, à Salamine, au voisinage d'Athènes, au tombeau de Thémistocle et à Marathon ; car dans ces lieux-là, il se forme de l'écume. L'aphye se trouve dans les endroits qui offrent ces conditions, et aussi, dans les belles saisons. En certains pays, elle se forme quand il tombe beaucoup d'eau du ciel ; et elle se montre dans l'écume que fait l'eau de pluie. C'est même de là que lui vient le nom d'écume. Quelquefois aussi, elle est portée sur la surface de la mer par un beau temps ; et on y voit ballotter de petites larves, comme celles du fumier; l'écume s'y ballotte ainsi, partout où l'aphye a pu se former à la surface. 6 Cette sorte d'Aphye vient donc de la mer en bien des endroits ; elle est surtout bonne et très abondante, quand il se trouve que l'année est humide et chaude. L'autre Aphye est le produit des poissons. Celle qu'on appelle la goujonne vient des petits mauvais goujons qui se fourrent dans la terre. L'aphye de Phalère produit les Membrades, qui elles-mêmes produisent les Thrichides ; et les Trichides produisent les Trichies. 7 II n'y a que l'aphye ressemblant à celle du port d'Athènes qui donne naissance à ce qu'on nomme les sardines. Il y a encore une autre Aphye qui vient des maenides et des muges. L'écume inféconde est liquide et ne subsiste que peu de temps, ainsi qu'on l'a déjà dit. A la fin, il ne reste que la tête et les yeux du poisson ; {570b} mais les pêcheurs ont trouvé le moyen de la transporter; car une fois salée, elle se conserve plus longtemps.
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