[6,12] CHAPITRE XII.
1 Οἱ δ´ ᾠοτοκοῦντες τῶν ἰχθύων τὴν μὲν ὑστέραν δικρόαν ἔχουσι καὶ κάτω, καθάπερ ἐλέχθη πρότερον (ᾠοτοκοῦσι δὲ πάντες οἵ τε λεπιδωτοί, οἷον λάβραξ, κεστρεύς, κέφαλος, ἐτελίς, καὶ οἱ λευκοὶ καλούμενοι πάντες, καὶ οἱ λεῖοι πλὴν ἐγχέλυος), 2 ᾠὸν δ´ ἴσχουσι ψαθυρόν. Τοῦτο δὲ φαίνεται διὰ τὸ τὴν ὑστέραν εἶναι πλήρη πᾶσαν ᾠῶν, ὥστ´ ἔν γε τοῖς μικροῖς τῶν ἰχθύων δοκεῖν ᾠὰ μόνον εἶναι δύο· διὰ τὴν μικρότητα γὰρ καὶ τὴν λεπτότητα ἄδηλος ἐν αὐτοῖς ἡ ὑστέρα. 3 Περὶ μὲν οὖν τῆς ὀχείας πάντων τῶν ἰχθύων εἴρηται πρότερον. Εἰσὶ δὲ τῶν ἰχθύων οἱ μὲν πλεῖστοι ἄρρενες καὶ θήλεις, περὶ δ´ ἐρυθρίνου καὶ χάννης ἀπορεῖται· πάντες γὰρ ἁλίσκονται κυήματα ἔχοντες. Συνίσταται μὲν οὖν καὶ ὀχευομένων ᾠὰ τοῖς συνδυαζομένοις τῶν ἰχθύων, ἴσχουσι δὲ καὶ ἄνευ ὀχείας. Δηλοῦσι δ´ ἔνιοι τῶν ποταμίων· εὐθὺς γὰρ γεννώμενοι ὡς εἰπεῖν καὶ μικροὶ ὄντες οἱ φοξῖνοι κυήματ´ ἔχουσιν. 4 Ἀπορραίνουσι δὲ τὰ ᾠὰ καί, καθάπερ λέγεται, τὰ μὲν πολλὰ οἱ ἄρρενες ἀνακάπτουσι, τὰ δ´ ἀπόλλυται ἐν τῷ ὑγρῷ· ὅσα {568a} δ´ ἂν ἐκτέκωσιν εἰς τοὺς τόπους εἰς οὓς ἐκτίκτουσι, ταῦτα σώζεται· εἰ γὰρ πάντα ἐσώζετο, παμπληθὲς ἂν τὸ γένος ἦν ἑκάστων. Καὶ τούτων δ´ οὐ γίνεται τὰ πολλὰ γόνιμα, ἀλλ´ ὅσα ἂν ἐπιρράνῃ ὁ ἄρρην τῷ θορῷ· ὅταν γὰρ ἐκτέκῃ, παρεπόμενος ὁ ἄρρην ἐπιρραίνει ἐπὶ τὰ ᾠὰ τὸν θορόν, καὶ ὅσα μὲν ἂν ἐπιρρανθῇ, ἐκ πάντων γίνεται ἰχθύδια, ἐκ δὲ τῶν ἄλλων ὅπως ἂν τύχῃ. 5 Ταὐτὸ δὲ συμβαίνει τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν μαλακίων· ὁ γὰρ ἄρρην τῶν σηπιῶν, ὅταν ἐκτέκῃ ἡ θήλεια, ἐπιρραίνει τὰ ᾠά. Ὅπερ εὔλογον καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων συμβαίνειν μαλακίων, ἀλλ´ ἐπὶ τῶν σηπιῶν ὦπται ἐν τῷ παρόντι μόνον. 6 Ἐκτίκτουσι δὲ πρὸς τῇ γῇ, οἱ μὲν κωβιοὶ πρὸς τοῖς λίθοις, πλὴν πλατὺ καὶ ψαθυρὸν τὸ ἀποτικτόμενόν ἐστιν. Ὁμοίως δὲ καὶ οἱ ἄλλοι· ἀλεεινά τε γάρ ἐστι τὰ περὶ τὴν γῆν, καὶ τροφὴν ἔχει μᾶλλον, καὶ πρὸς τὸ μὴ κατεσθίεσθαι ὑπὸ τῶν μειζόνων τὰ κυήματα. Διὸ καὶ ἐν τῷ Πόντῳ περὶ τὸν Θερμώδοντα ποταμὸν οἱ πλεῖστοι τίκτουσιν· νήνεμος γὰρ ὁ τόπος καὶ ἀλεεινὸς καὶ ἔχων ὕδατα γλυκέα.
7 Τίκτουσι δ´ οἱ μὲν ἄλλοι τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων ἅπαξ τοῦ ἐνιαυτοῦ, πλὴν τῶν μικρῶν φυκίδων· αὗται δὲ δίς. Διαφέρει δ´ ὁ ἄρρην φύκης τῆς θηλείας τῷ μελάντερος εἶναι καὶ μείζους ἔχειν τὰς λεπίδας. Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι ἰχθύες γόνῳ τίκτουσι καὶ τὰ ᾠὰ ἀφιᾶσιν· ἣν δὲ καλοῦσί τινες βελόνην, ὅταν ἤδη ὥρα ᾖ τοῦ τίκτειν, διαρρήγνυται, καὶ οὕτω τὰ ᾠὰ ἐξέρχεται. Ἔχει γάρ τινα ὁ ἰχθὺς οὗτος διάφυσιν ὑπὸ τὴν γαστέρα καὶ τὸ ἦτρον, ὥσπερ οἱ τυφλίναι ὄφεις· ὅταν δ´ ἐκτέκῃ, συμφύεται ταῦτα πάλιν.
8 Ἡ δὲ γένεσις ἐκ τοῦ ᾠοῦ ὁμοίως συμβαίνει ἐπί τε τῶν ἔσω ᾠοτοκούντων καὶ ἐπὶ τῶν ἔξω· ἐπ´ ἄκρου τε γὰρ γίνεται καὶ ὑμένι περιέχεται, καὶ πρῶτον διάδηλοι οἱ ὀφθαλμοὶ μεγάλοι καὶ σφαιροειδεῖς ὄντες. Ἧι καὶ δῆλον ὅτι οὐχ ὥσπερ τινές φασιν, ὁμοίως γίνονται τοῖς ἐκ τῶν σκωλήκων γινομένοις· τοὐναντίον γὰρ συμβαίνει ἐπ´ ἐκείνων, τὰ κάτω μείζω πρῶτον, οἱ δ´ ὀφθαλμοὶ καὶ ἡ κεφαλὴ ὕστερον. 9 Ὅταν δ´ ἀναλωθῇ τὸ ᾠόν, {568b} γίνονται γυρινώδεις, καὶ τὸ μὲν πρῶτον οὐδεμίαν τροφὴν λαμβάνοντα αὐξάνονται ἐκ τῆς ἀπὸ τοῦ ᾠοῦ ἐγγινομένης ὑγρότητος, ὕστερον δὲ τρέφονται ἕως ἂν αὐξηθῶσι τοῖς ποταμίοις ὕδασιν.
10 Τοῦ δὲ Πόντου καθαιρομένου ἐπιφέρεταί τι κατὰ τὸν Ἑλλήσποντον ὃ καλοῦσι φῦκος· ἔστι δ´ ὠχρὸν τοῦτο. Οἱ δέ τινές φασι τοῦτο ἄνθος εἶναι τοῦ φύκου, ἀφ´ οὗ τὸ φυκίον εἶναι. Ἀρχομένου δὲ γίνεται τοῦ θέρους. Τούτῳ τρέφεται καὶ τὰ ὄστρεα καὶ τὰ ἰχθύδια τὰ ἐν τοῖς τόποις τούτοις. Φασὶ δέ τινες τῶν θαλαττίων καὶ τὴν πορφύραν ἴσχειν ἀπὸ τούτου τὸ ἄνθος.
| [6,12] CHAPITRE XII.
1 Les poissons ovipares ont la matrice divisée en deux parts et placée inférieurement, ainsi qu'on l'a déjà dit. Tous les poissons à écailles sont ovipares, comme le loup, le muge, le capiton, l'Étélis, et tous ceux qu'on nomme des poissons blancs, et lisses, excepté toutefois l'anguille. 2 Les œufs de tous ces poissons sont comme des grains de sable. On le voit bien dans leur matrice, qui est si pleine d'œufs que, dans les petits poissons, on dirait qu'il n'y a que deux œufs seulement, parce que, dans ces animaux, la matrice est si petite et si mince qu'on peut à peine la discerner. 3 Plus haut, il a été question de l'accouplement de tous les poissons. La plupart des espèces ont mâles et femelles; on ne sait pas au juste ce qu'il en est pour le rouget et le serran, puisque les poissons de ce genre ont tous des œufs. Les œufs des poissons se forment à la suite de l'accouplement ; mais cet accouplement n'est pas toujours nécessaire pour qu'ils en aient. C'est ce qu'on peut observer sur quelques poissons de rivière. Les phoxins, par exemple, ont des œufs presque aussitôt après leur naissance, et quand ils sont encore tout petits. 4 Les poissons jettent leurs œufs, et les mâles, comme on le dit, les dévorent en grande partie; et une grande partie se perd aussi dans l'eau. {568a} Il n'y a de sauvés que ceux qui ont été déposés dans les lieux mêmes où la femelle les pond. Si tous les œufs venaient à bien, chaque espèce de poissons deviendrait innombrable. La plupart de ces œufs restent inféconds; et il n'y a de fécondés que ceux sur lesquels le mâle répand sa liqueur séminale. A cet effet, lorsque la femelle pond, le mâle qui la suit répand la semence sur les œufs; tous ceux qui la reçoivent produisent des petits; les autres deviennent ce que veut le hasard. 5 C'est là aussi ce qui se passe pour les mollusques ; lorsque la seiche femelle a déposé ses œufs, le mâle les arrose de sa laite. Il est bien probable que ce phénomène se reproduit dans les autres espèces de mollusques ; mais jusqu'à présent on ne l'a observé que pour les seiches. 6 Les poissons fraient près du bord ; les goujons frayent près des rochers ; et l'œuf qu'ils produisent est large, et en grains de sable. II en est de même aussi des autres, qui recherchent la terre, parce que les abords en sont chauds, qu'ils y trouvent plus de nourriture, et que leurs petits ne peuvent pas y être dévorés par les poissons plus gros. Voilà comment, dans la mer du Pont, c'est à l'embouchure du Thermodon que la plupart des poissons viennent déposer leur frai. Le lieu est à l'abri des vents; il est chaud, et il a des eaux douces.
7 En général, les poissons ovipares ne produisent qu'une fois l'an, sauf les petites phycides, qui pondent deux fois. Dans cette espèce, le mâle diffère de la femelle, en ce qu'il est plus noir et en ce qu'il a de plus fortes écailles. Les autres poissons produisent leurs œufs dans la vulve et les jettent par là; mais le poisson qu'on appelle l'aiguille s'ouvre quand la saison du frai est arrivée; et les œufs sortent de son corps. C'est que ce poisson a, sous le ventre et l'abdomen, une ouverture, comme les serpents dits aveugles. Après qu'il a pondu, il continue de vivre ; et la plaie se cicatrise.
8 La sortie de l'œuf, l'éclosion, a lieu de la même manière, soit que le poisson produise son œuf à l'intérieur, soit qu'il le produise au dehors. Le petit est toujours au sommet de l'œuf, et il est entouré d'une membrane. Ce qui se distingue d'abord, ce sont les yeux qui sont grands et en forme de boules. Ceci prouve bien que les poissons ne se forment pas, ainsi qu'on l'a prétendu, comme les animaux qui sortent de larves. Loin de là, ce sont, dans ces derniers, les parties inférieures qui sont d'abord les plus fortes ; la tête et les yeux ne le deviennent que plus tard. 9 Quand l'œuf tout entier est absorbé, {568b} les poissons paraissent des têtards. Comme ils ne prennent d'abord aucune nourriture, ils ne se développent que grâce au liquide qu'ils trouvent dans l'œuf et qu'ils en tirent; ensuite, ils se nourrissent d'eau douce de rivière, jusqu'à leur complet développement.
10 Quand la mer du Pont est agitée, elle rejette dans l'Hellespont une certaine substance qu'on nomme le Fucus ; cette substance est jaune. On prétend que c'est une fleur naturelle, le Fucion. On la voit au début de l'été. Les huîtres et les petits poissons qui fréquentent ces lieux en font leur nourriture. Les habitants de ces bords disent aussi que c'est de cette matière que la pourpre tire son bouquet.
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