| 
       
   | 
    
       
       
        
| [2,145] Καὶ αὖθις ἀνεγίνωσκε τοὺς ὅρκους, ἦ μὴν φυλάξειν Καίσαρα 
καὶ τὸ Καίσαρος σῶμα παντὶ σθένει πάντας ἤ, εἴ τις 
ἐπιβουλεύσειεν, ἐξώλεις εἶναι τοὺς οὐκ ἀμύναντας αὐτῷ. Ἐφ' ὅτῳ 
δὴ μάλιστα τὴν φωνὴν ἐπιτείνας καὶ τὴν χεῖρα ἐς τὸ Καπιτώλιον 
ἀνασχών, « Ἐγὼ μέν, εἶπεν, ὦ Ζεῦ πάτριε καὶ θεοί, ἕτοιμος ἀμύνειν 
ὡς ὤμοσα καὶ ἠρασάμην· ἐπεὶ δὲ τοῖς ὁμοτίμοις δοκεῖ συνοίσειν τὰ 
ἐγνωσμένα, συνενεγκεῖν εὔχομαι. » Θορύβου δ' ἐκ τῆς βουλῆς ἐπὶ 
τῷδε μάλιστα προφανῶς ἐς αὐτὴν εἰρημένῳ γενομένου, 
ἐπικαταψήχων αὐτὴν ὁ Ἀντώνιος καὶ παλινῳδῶν ἔφη· « Ἔοικεν, ὦ 
πολῖται, τὰ γεγενημένα ἀνδρῶν μὲν οὐδενός, ἀλλά του δαιμόνων 
ἔργα εἶναι. Καὶ χρὴ τὸ παρὸν σκοπεῖν μᾶλλον ἢ τὸ γεγενημένον, ὡς 
ἐν ἀκμῇ μεγάλων ἐστὶ κινδύνων ἡμῖν τὰ μέλλοντα ἢ τὰ ὄντα μὴ ἐς 
τὰς προτέρας στάσεις ὑπαχθῶμεν καὶ ἐκτριφθῇ πᾶν, ὅ τι λοιπόν 
ἐστιν εὐγενὲς τῇ πόλει. Προπέμπωμεν οὖν τὸν ἱερὸν τόνδε ἐπὶ τοὺς 
εὐδαίμονας, τὸν νενομισμένον ὕμνον αὐτῷ καὶ θρῆνον ἐπᾴδοντες.»
 | [2,145] Et il reprit en lisant les serments par lesquels ils 
promettaient tous de défendre César et le corps de 
César de toute leur énergie, et si l'on conspirait contre 
lui, d'être voués à leur perte s'ils ne le vengeaient pas. 
Sur ce passage principalement il éleva la voix et leva la 
main vers le Capitole en disant : « Pour ma part, ô 
Jupiter gardien de la patrie, ô dieux, je suis prêt à le 
venger comme j'en ai fait le serment et prononcé le 
voeu. Mais puisque mes pairs ont décidé que les décrets 
adoptés sont dans notre intérêt, je fais des voeux pour 
qu'ils le soient. » Comme les sénateurs réagissaient à 
ces paroles qui manifestement les visaient, Antoine, pour 
les radoucir, fit marche arrière et déclara: « Il semble, 
citoyens, que ce qui s'est passé ne soit l'oeuvre d'aucun 
homme, mais celle d'un dieu. Et il faut considérer la 
situation présente plutôt que ce qui est passé : car nous 
courons le risque majeur, pour l'avenir et même pour le 
présent, de retomber dans nos conflits précédents et de 
voir écraser tout ce qui reste de grands noms dans la 
Cité. Escortons donc cet homme sacré dans son 
passage chez les bienheureux en entonnant pour lui 
l'hymne traditionnel et le chant funèbre. »
 |  | [2,146] Τοιάδε εἰπὼν τὴν ἐσθῆτα οἷά τις ἔνθους ἀνεσύρατο, καὶ 
περιζωσάμενος ἐς τὸ τῶν χειρῶν εὔκολον, τὸ λέχος ὡς ἐπὶ σκηνῆς 
περιέστη κατακύπτων τε ἐς αὐτὸ καὶ ἀνίσχων, πρῶτα μὲν ὡς θεὸν 
οὐράνιον ὕμνει καὶ ἐς πίστιν θεοῦ γενέσεως τὰς χεῖρας ἀνέτεινεν, 
ἐπιλέγων ὁμοῦ σὺν δρόμῳ φωνῆς πολέμους αὐτοῦ καὶ μάχας καὶ 
νίκας καὶ ἔθνη, ὅσα προσποιήσειε τῇ πατρίδι, καὶ λάφυρα, ὅσα 
πέμψειεν, ἐν θαύματι αὐτῶν ἕκαστα ποιούμενος καὶ συνεχῶς 
ἐπιβοῶν· « Μόνος ὅδε ἀήττητος ἐκ πάντων τῶν ἐς χεῖρας αὐτῷ 
συνελθόντων ». « Σὺ δ', ἔφη, καὶ μόνος ἐκ τριακοσίων ἐτῶν 
ὑβρισμένῃ τῇ πατρίδι ἐπήμυνας, ἄγρια ἔθνη τὰ μόνα ἐς Ῥώμην 
ἐμβαλόντα καὶ μόνα ἐμπρήσαντα αὐτὴν ἐς γόνυ βαλών. » Πολλά 
τε ἄλλα ἐπιθειάσας τὴν φωνὴν ἐς τὸ θρηνῶδες ἐκ τοῦ λαμπροτέρου 
μετεποίει καὶ ὡς φίλον ἄδικα παθόντα ὠδύρετο καὶ ἔκλαιε καὶ 
ἠρᾶτο τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν ἐθέλειν ἀντιδοῦναι τῆς Καίσαρος.  
Εὐφορώτατα δὲ ἐς τὸ πάθος ἐκφερόμενος τὸ σῶμα τοῦ Καίσαρος 
ἐγύμνου καὶ τὴν ἐσθῆτα ἐπὶ κοντοῦ φερομένην ἀνέσειε, 
λελακισμένην ὑπὸ τῶν πληγῶν καὶ πεφυρμένην αἵματι 
αὐτοκράτορος. Ἐφ' οἷς ὁ δῆμος οἷα χορὸς αὐτῷ πενθιμώτατα 
συνωδύρετο καὶ ἐκ τοῦ πάθους αὖθις ὀργῆς ἐνεπίμπλατο. Ὡς δ' ἐπὶ 
τοῖς λόγοις ἕτεροι θρῆνοι μετὰ ὠὠδῆς κατὰ πάτριον ἔθος ὑπὸ 
χορῶν ἐς αὐτὸν ᾖδοντο καὶ τὰ ἔργα αὖθις αὐτοῦ καὶ τὸ πάθος 
κατέλεγον καί που τῶν θρήνων αὐτὸς ὁ Καῖσαρ ἐδόκει λέγειν, 
ὅσους εὖ ποιήσειε τῶν ἐχθρῶν ἐξ ὀνόματος, καὶ περὶ τῶν σφαγέων 
αὐτῶν ἐπέλεγεν ὥσπερ ἐν θαύματι· « Ἐμὲ δὲ καὶ τούσδε περισῶσαι 
τοὺς κτενοῦντάς με, » οὐκ ἔφερεν ἔτι ὁ δῆμος, ἐν παραλόγῳ 
ποιούμενος τὸ πάντας αὐτοῦ τοὺς σφαγέας χωρὶς μόνου Δέκμου, 
αἰχμαλώτους ἐκ τῆς Πομπηίου στάσεως γενομένους, ἀντὶ 
κολάσεων ἐπὶ ἀρχὰς καὶ ἡγεμονίας ἐθνῶν καὶ στρατοπέδων 
προαχθέντας ἐπιβουλεῦσαι, Δέκμον δὲ καὶ παῖδα αὐτῷ θετὸν 
ἀξιωθῆναι γενέσθαι. 
 | [2,146] Après ces propos, il déchira sa toge, comme un 
illuminé, s'en ceignit de façon à avoir les mains libres, et 
se plaça près du cercueil, comme au théâtre, se 
penchant vers lui, puis se relevant ; il commença à 
célébrer César comme un dieu du ciel, et, étendant les 
mains vers le haut pour attester sa naissance divine, 
énuméra en même temps, d'une voix précipitée, ses 
guerres, ses batailles, ses victoires, toutes les provinces 
qu'il avait adjointes à l'empire de sa patrie, les dépouilles 
qu'il avait envoyées, exaltant chacun de ces hauts faits, 
et ne cessant de crier : « Lui seul est resté invaincu face 
à tous ceux qui l'ont combattu » et « Toi seul aussi as su 
venger, trois cents ans après, ta patrie outragée, en 
mettant à genoux les peuples, sauvages qui avaient été 
les seuls à envahir Rome et à la brûler. » Après encore 
bien d'autres propos tenus dans cet état d'illumination, il 
fit passer sa voix du ton éclatant à celui de la 
lamentation, déplorant un ami victime d'un coup injuste, 
versant des larmes, assurant dans un voeu qu'il voulait 
bien échanger sa vie contre celle de César. Puis, 
passant habilement au registre du pathétique, il 
découvrit le corps de César, accrocha la toge de celui-ci 
au bout d'une pique et l'agita, percée par les coups et 
trempée par le sang de l’imperator. À ce spectacle, le 
peuple, comme un choeur tragique, joignit très 
douloureusement ses lamentations aux siennes, et, 
après avoir épanché sa souffrance, se remplit de 
nouveau de colère. Comme, après le discours, on 
chantait en choeur, suivant la coutume ancestrale, 
d'autres lamentations accompagnées de chants 
funèbres, il reprit l'évocation de ses hauts faits et de sa 
triste fin, et quelque part au milieu des chants de deuil, 
on eut l'impression que César lui-même appelait par leur 
nom tous les adversaires qu'il avait bien traités, et qu'il 
ajoutait, à propos de ses assassins, comme avec 
étonnement : « Et dire que j'ai sauvé ceux-là même qui 
m'ont tué ! » Le peuple commençait à perdre patience, 
trouvant scandaleux que tous les assassins qui, excepté 
Decimus, avaient été capturés comme partisans de 
Pompée, puis, au lieu d'être châtiés, promus par César à 
des magistratures et à des commandement de provinces 
et d'armées, eussent ensuite conspiré contre lui, et que 
Decimus, lui, eût même été retenu par César pour 
devenir son fils adoptif.
 |    |     |