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| [2,147] Ὧδε δὲ αὐτοῖς ἔχουσιν ἤδη καὶ χειρῶν ἐγγὺς οὖσιν ἀνέσχε τις 
ὑπὲρ τὸ λέχος ἀνδρείκελον αὐτοῦ Καίσαρος ἐκ κηροῦ πεποιημένον· 
τὸ μὲν γὰρ σῶμα, ὡς ὕπτιον ἐπὶ λέχους, οὐχ ἑωρᾶτο. Τὸ δὲ 
ἀνδρείκελον ἐκ μηχανῆς ἐπεστρέφετο πάντῃ, καὶ σφαγαὶ τρεῖς καὶ 
εἴκοσιν ὤφθησαν ἀνά τε τὸ σῶμα πᾶν καὶ ἀνὰ τὸ πρόσωπον 
θηριωδῶς ἐς αὐτὸν γενόμεναι. Τήνδε οὖν τὴν ὄψιν ὁ δῆμος 
οἰκτίστην σφίσι φανεῖσαν οὐκέτι ἐνεγκὼν ἀνῴμωξάν τε καὶ 
διαζωσάμενοι τὸ βουλευτήριον, ἔνθα ὁ Καῖσαρ ἀνῄρητο, 
κατέφλεξαν καὶ τοὺς ἀνδροφόνους ἐκφυγόντας πρὸ πολλοῦ 
περιθέοντες ἐζήτουν, οὕτω δὴ μανιωδῶς ὑπὸ ὀργῆς τε καὶ λύπης, 
ὥστε τὸν δημαρχοῦντα Κίνναν ἐξ ὁμωνυμίας τοῦ στρατηγοῦ Κίννα, 
τοῦ δημηγορήσαντος ἐπὶ τῷ Καίσαρι, οὐκ ἀνασχόμενοί τε περὶ τῆς 
ὁμωνυμίας οὐδ' ἀκοῦσαι, διέσπασαν θηριωδῶς, καὶ οὐδὲν αὐτοῦ 
μέρος ἐς ταφὴν εὑρέθη. Πῦρ δ' ἐπὶ τὰς τῶν ἄλλων οἰκίας ἔφερον, 
καὶ καρτερῶς αὐτοὺς ἐκείνων τε ἀμυνομένων καὶ τῶν γειτόνων 
δεομένων τοῦ μὲν πυρὸς ἀπέσχοντο, ὅπλα δ' ἠπείλησαν ἐς τὴν 
ἐπιοῦσαν οἴσειν. 
 | [2,147] Le peuple se trouvait désormais bien près d'en 
découdre, quand, au-dessus du cercueil, on éleva une 
statue grandeur nature de César lui-même, faite en cire, 
tandis que son corps, reposant sur le fond du cercueil, 
n'était pas visible. Cette statue, grâce à un mécanisme, 
fut tournée de tous côtés, et l'on y vit les vingt-trois 
blessures qui lui avaient été portées sauvagement sur 
tout le corps et au visage. Cette vue parut si pitoyable au 
peuple qu'il perdit toute patience, poussa un grand 
gémissement, puis entoura le bâtiment du Sénat, où 
César avait été assassiné, et l'incendia ; puis il courut en 
tous sens à la recherche des meurtriers, qui s'étaient 
enfuis depuis longtemps. Tel était le degré de folie où la 
colère et le chagrin avaient amené les plébéiens que, 
quand ils trouvèrent le tribun Cinna, homonyme du 
préteur Cinna, qui avait parlé publiquement contre 
César, ils ne s'arrêtèrent pas pour écouter ses 
explications sur l'homonymie, mais le mirent en pièces 
sauvagement : on ne trouva pas le moindre fragment de 
son corps à ensevelir. Puis ils tentèrent de mettre le feu 
aux demeures des autres meurtriers : toutefois, face à la 
forte résistance présentée par ceux-ci, et devant les 
prières des voisins, ils renoncèrent au feu et menacèrent 
de revenir le lendemain avec des armes.
 |  | [2,148] Καὶ οἱ μὲν σφαγεῖς ἐξέφυγον ἐκ τῆς πόλεως διαλαθόντες, ὁ δὲ 
δῆμος ἐπὶ τὸ λέχος τοῦ Καίσαρος ἐπανελθὼν ἔφερον αὐτὸ ἐς τὸ 
Καπιτώλιον ὡς εὐαγὲς θάψαι τε ἐν ἱερῷ καὶ μετὰ θεῶν θέσθαι. 
Κωλυόμενοι δὲ ὑπὸ τῶν ἱερέων ἐς τὴν ἀγορὰν αὖθις ἔθεσαν, ἔνθα 
τὸ πάλαι Ῥωμαίοις ἔστι βασίλειον, καὶ ξύλα αὐτῷ καὶ βάθρα, ὅσα 
πολλὰ ἦν ἐν ἀγορᾷ καὶ εἴ τι τοιουτότροπον ἄλλο συνενεγκόντες, 
καὶ τὴν πομπὴν δαψιλεστάτην οὖσαν ἐπιβαλόντες, στεφάνους τε 
ἔνιοι παρ' ἑαυτῶν καὶ ἀριστεῖα πολλὰ ἐπιθέντες, ἐξῆψαν καὶ τὴν 
νύκτα πανδημεὶ τῇ πυρᾷ παρέμενον, ἔνθα βωμὸς πρῶτος ἐτέθη, 
νῦν δ' ἐστὶ νεὼς αὐτοῦ Καίσαρος, θείων τιμῶν ἀξιουμένου· ὁ γάρ 
τοι θετὸς αὐτῷ παῖς Ὀκτάουιος, τό τε ὄνομα ἐς τὸν Καίσαρα 
μεταβαλὼν καὶ κατ' ἴχνος ἐκείνου τῇ πολιτείᾳ προσιών, τήν τε 
ἀρχὴν τὴν ἐπικρατοῦσαν ἔτι νῦν, ἐρριζωμένην ὑπ' ἐκείνου, 
μειζόνως ἐκρατύνατο καὶ τὸν πατέρα τιμῶν ἰσοθέων ἠξίωσεν· ὧν 
δὴ καὶ νῦν, ἐξ ἐκείνου πρώτου, Ῥωμαῖοι τὸν ἑκάστοτε τὴν ἀρχὴν 
τήνδε ἄρχοντα, ἢν μὴ τύχῃ τυραννικὸς ὢν ἢ ἐπίμεμπτος, 
ἀποθανόντα ἀξιοῦσιν, οἳ πρότερον οὐδὲ περιόντας αὐτοὺς ἔφερον 
καλεῖν βασιλέας. 
 | [2,148] Les meurtriers quittèrent secrètement la Ville, tandis 
que le peuple, revenant auprès du cercueil de César, 
entreprenait de le porter au Capitole, le considérant 
comme consacré, pour qu'il reposât dans un temple, en 
compagnie des dieux. Mais les prêtres s'y opposèrent, et 
on le ramena sur le Forum, là où se trouvait l'ancien 
palais des rois de Rome ; les plébéiens rassemblèrent 
tous les objets de bois et tous les bancs dont regorgeait 
le Forum, et toutes sortes d'autres choses analogues, 
puis par-dessus mirent les ornements très abondants de 
la procession, plusieurs rapportèrent encore de chez eux 
quantité de couronnes et de décorations militaires : 
ensuite ils allumèrent le bûcher et passèrent la nuit en 
foule auprès de lui ; c'est là qu'un premier autel fut érigé, 
et que maintenant se trouve le temple de César, qui, 
juge-t-on, mérite d'être honoré comme un dieu : c'est en 
fait son fils adoptif, Octave, qui, après avoir changé son 
nom pour celui de César et marché sur les traces 
politiques de celui-ci, puis établi plus solidement le 
régime qui prévaut encore de nos jours, et dont César, 
avait jeté les bases, jugea que son père méritait d'être 
honoré comme un dieu. Ce sont d'ailleurs ces honneurs-là 
qu'à partir de ce premier exemple jusqu'à nos jours, 
les Romains estiment devoir accorder à leur mort à tous 
les titulaires de cette même charge, s'ils ne se sont pas 
comportés en tyrans ou de manière odieuse ; et ces 
mêmes Romains, autrefois, ne souffraient pas qu'on 
appelât ces personnages rois de leur vivant.
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