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[2,11] Ἡ βουλὴ δέ έοὐ γάρ τις αὐτὴν συνῆγεν, οὐδ' ἐξῆν τῷ ἑτέρῳ τῶν
ὑπάτων συναγαγεῖν αὐτήνν ἐς τὴν οἰκίαν τοῦ Βύβλου συνελθόντες
οὐδὲν μὲν ἀντάξιον τῆς Καίσαρος ἰσχύος τε καὶ παρασκευῆς
ἐποίουν, ἐπενόουν δ' ὅμως Βύβλον ἐνίστασθαι τοῖς νόμοις καὶ μὴ
δόξαν ἀμελείας, ἀλλὰ ἥσσης ἐνέγκασθαι. Πεισθεὶς οὖν ὁ Βύβλος
ἐνέβαλεν ἐς τὴν ἀγορὰν δημηγοροῦντος ἔτι τοῦ Καίσαρος. Ἔριδος
δὲ καὶ ἀταξίας γενομένης πληγαί τε ἦσαν ἤδη, καὶ οἱ μετὰ τῶν
ξιφιδίων τὰς ῥάβδους καὶ τὰ σημεῖα τοῦ Βύβλου περιέκλων καὶ τῶν
δημάρχων ἔστιν οὓς περὶ αὐτὸν ὄντας ἔτρωσαν. Βύβλος δ' οὐ
καταπλαγεὶς ἀπεγύμνου τὴν σφαγὴν καὶ μετὰ βοῆς ἐκάλει τοὺς
Καίσαρος φίλους ἐπὶ τὸ ἔργον· « Εἰ γὰρ οὐ δύναμαι πεῖσαι τὰ δίκαια
ποιεῖν, ἔφη, Καίσαρα, τό γε ἄγος αὐτῷ καὶ μύσος οὕτως ἀποθανὼν
ἐπιβαλῶ. » Ἀλλὰ τὸν μὲν ἄκοντα ὑπεξήγαγον οἱ φίλοι ἐς τὸ
πλησίον ἱερὸν τοῦ Στησίου Διός, Κάτων δ' ἐπιπεμφθεὶς ὤσατο μὲν
ὡς νέος ἐς μέσους καὶ δημηγορεῖν ἤρχετο, μετέωρος δ' ὑπὸ τῶν
Καίσαρος ἀρθεὶς ἐξεφέρετο. Καὶ λαθὼν κατ' ἄλλας ὁδοὺς αὖθις
ἀνέδραμεν ἐς τὸ βῆμα καὶ λέγειν μὲν ἔτι οὐδενὸς ἀκούοντος
ἀπεγίνωσκε, τοῦ δὲ Καίσαρος ἀγροίκως κατεβόα, μέχρι καὶ τότε
μετέωρος ἐξερρίφη καὶ τοὺς νόμους ὁ Καῖσαρ ἐκύρωσε.
| [2,11] Quant au Sénat, personne ne le convoquait, et il
n'était pas possible à un seul des consuls de le faire ; il
se réunissait dans la demeure de Bibulus, sans rien
opposer de sérieux à la force et à la prévoyance de
César ; il pensait néanmoins que Bibulus devait
s'opposer aux lois et plutôt endurer de l'opinion publique
le reproche d'être vaincu que celui de ne rien faire.
Quand donc il en eut été convaincu, Bibulus pénétra sur
le Forum alors que César était encore en pleine
harangue : querelles et désordres s'ensuivirent, et on en
était aux coups quand les porteurs d'armes brisèrent les
faisceaux et les insignes de Bibulus, et blessèrent des
tribuns qui se trouvaient autour de lui. Mais Bibulus, sans
se démonter, découvrit sa gorge et cria aux amis de
César d'accomplir leur besogne, disant : « S'il ne m'est
pas possible de convaincre César d'agir justement, je
jetterai sur lui par une telle mort l'abomination et la
souillure. » Toutefois, contre son gré, il fut emmené par
ses amis dans le temple voisin de Jupiter Stator ; puis on
envoya Caton qui, grâce à sa jeunesse, se fraya un
chemin à travers la foule et entreprit de la haranguer ;
mais sans délai il fut enlevé par les hommes de César et
expulsé ; puis, en empruntant sans être vu d'autres rues,
il se précipita de nouveau à la tribune et, désespérant de
s'expliquer alors que plus personne n'écoutait, il se mit à
crier des insultes grossières à l'adresse de César jusqu'à
ce que, sans délai, il en fût arraché, et que César fit
ratifier ses lois.
| [2,12] Καὶ ἐπ' αὐτοῖς τόν τε δῆμον ὥρκωσεν ἐς ἀεὶ κυρίους νομιεῖν καὶ
τὴν βουλὴν ἐκέλευεν ὀμνύναι. Ἐνισταμένων δὲ πολλῶν καὶ
Κάτωνος, εἰσηγεῖτο μὲν ὁ Καῖσαρ θάνατον τῷ μὴ ὀμόσαντι, καὶ ὁ
δῆμος ἐπεκύρου· ὤμνυον δ' αὐτίκα δείσαντες οἵ τε ἄλλοι καὶ οἱ
δήμαρχοι· οὐ γὰρ ἔτι χρήσιμον ἀντιλέγειν ἦν κυρουμένου διὰ τοὺς
ἄλλους τοῦ νόμου. Οὐέττιος δ' ἀνὴρ δημότης, ἐς τὸ μέσον ἐσδραμὼν
μετὰ ξιφιδίου γυμνοῦ, ἐπιπεμφθῆναι ἔφη πρός τε Βύβλου καὶ
Κικέρωνος καὶ Κάτωνος ἐς ἀναίρεσιν Καίσαρός τε καὶ Πομπηίου
καὶ τὸ ξιφίδιον αὑτῷ Βύβλου ῥαβδοῦχον ἐπιδοῦναι Ποστούμιον.
Ὑπόπτου δ' ὄντος ἐφ' ἑκάτερα τοῦ πράγματος ὁ μὲν Καῖσαρ
ἐξετράχυνε τὸ πλῆθος, τὴν δ' ἐπιοῦσαν ἐξετάσειν τὸν Οὐέττιον
ἀνεβάλλοντο. Καὶ ὁ Οὐέττιος φυλασσόμενος ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ
νυκτὸς ἀνῃρέθη. Εἰκαζομένου δ' ἐς ποικίλα τοῦ συμβεβηκότος ὁ
Καῖσαρ οὐκ ἀνίει καὶ τοῦτο δρᾶσαι λέγων τοὺς δεδιότας, ἕως ὁ
δῆμος αὐτῷ συνεχώρησεν ἀμύνειν τοῖς ἐπιβεβουλευμένοις. Καὶ
Βύβλος μὲν ἐκ χειρῶν ἅπαντα μεθεὶς οἷά τις ἰδιώτης οὐ προῄει τῆς
οἰκίας ἐπὶ τὸ λοιπὸν τῆς ἀρχῆς ἅπαν, ὁ δὲ Καῖσαρ οὐδ' αὐτὸς ἔτι
ἐζήτει περὶ τοῦ Οὐεττίου, μόνος ἔχων τὸ κράτος ἐπὶ τῇ πολιτείᾳ.
| [2,12] En outre, il fit jurer au peuple de leur conférer une
validité perpétuelle, puis ordonna aux sénateurs de
prêter serment. Comme beaucoup, et entre autres
Caton, s'y opposaient, César proposa la mort pour qui
refuserait le serment, et le peuple ratifia la proposition ;
ils se mirent immédiatement à prêter serment sous l'effet
de la peur, eux et les tribuns, car il ne servait plus à rien
de résister, une fois la loi votée par tous les autres. C'est
alors que Vettius, un homme du peuple, se précipita au
milieu l'épée nue, et déclara qu'il avait été
envoyé par Bibulus, Cicéron et Caton, pour abattre
César et Pompée ; son épée lui avait, dit-il, été donnée
par un licteur de Bibulus, Postumius. Comme l'affaire
faisait naître des soupçons concernant les deux partis,
tandis que César s'efforçait d'échauffer la plèbe, on
reporta au lendemain l'interrogatoire de Vettius. Et
Vettius, alors qu'il était gardé dans la prison, fut mis à
mort. L'événement donnant lieu à des commentaires
dans des sens variés, César ne manqua pas d'affirmer
que cela aussi était l'oeuvre de ceux qui avaient peur, de
sorte qu'à la fin, le peuple lui accorda d'assurer sa
protection contre les conspirateurs. Alors Bibulus
abandonna totalement la partie, et, menant la vie d'un
quelconque particulier, ne quitta plus sa maison pendant
tout le reste de sa charge, tandis que César, lui, ne se
donnait même plus la peine d'enquêter sur Vettius,
disposant seul du pouvoir dans le domaine politique.
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