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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 101-102

  Paragraphes 101-102

[2,101] XV. Τοῦτο μὲν δὴ καὶ τῷ περὶ Λιβύην Καίσαρος πολέμῳ τέλος ἐγίγνετο, αὐτὸς δ' ἐπανελθὼν ἐς Ῥώμην ἐθριάμβευε τέσσαρας ὁμοῦ θριάμβους, ἐπί τε Γαλάταις, ὧν δὴ πολλὰ καὶ μέγιστα ἔθνη προσέλαβε καὶ ἀφιστάμενα ἄλλα ἐκρατύνατο, καὶ Ποντικὸν ἐπὶ Φαρνάκει καὶ Λιβυκὸν ἐπὶ Λιβύων τοῖς συμμαχήσασι τῷ Σκιπίωνι· ἔνθα καὶ Ἰόβα παῖς, Ἰόβας συγγραφεύς, βρέφος ὢν ἔτι παρήγετο. Παρήγαγε δέ τινα καὶ τῆς ἀνὰ τὸν Νεῖλον ναυμαχίας θρίαμβον Αἰγύπτιον, μεταξὺ τοῦ Γαλατῶν καὶ Φαρνάκους. Τὰ δὲ Ῥωμαίων φυλαξάμενος ἄρα, ὡς ἐμφύλια οὐκ ἐοικότα τε αὑτῷ καὶ Ῥωμαίοις αἰσχρὰ καὶ ἀπαίσια, ἐπιγράψαι θριάμβῳ, παρήνεγκεν ὅμως αὐτῶν ἐν τοῖσδε τὰ παθήματα ἅπαντα καὶ τοὺς ἄνδρας ἐν εἰκόσι καὶ ποικίλαις γραφαῖς, χωρίς γε Πομπηίου· τοῦτον γὰρ δὴ μόνον ἐφυλάξατο δεῖξαι, σφόδρα ἔτι πρὸς πάντων ἐπιποθούμενον. δὲ δῆμος ἐπὶ μὲν τοῖς οἰκείοις κακοῖς, καίπερ δεδιώς, ἔστενε, καὶ μάλιστα, ὅτε ἴδοι Λεύκιόν τε Σκιπίωνα τὸν αὐτοκράτορα πλησσόμενον ἐς τὰ στέρνα ὑφ' ἑαυτοῦ καὶ μεθιέμενον ἐς τὸ πέλαγος, Πετρήιον ἐπὶ διαίτῃ διαχρώμενον ἑαυτόν, Κάτωνα ὑφ' ἑαυτοῦ διασπώμενον ὡς θηρίον· Ἀχιλλᾷ δ' ἐφήσθησαν καὶ Ποθεινῷ καὶ τὴν Φαρνάκους φυγὴν ἐγέλασαν. [2,101] Telle fut donc la fin de la guerre menée par César en Afrique. Quand il revint à Rome il célébra simultanément quatre triomphes : sur la Gaule, où il avait adjoint à l'empire un grand nombre d'importantes nations et soumis par la force celles qui s'en détachaient, sur le Pont, pour la guerre contre Pharnace, sur l'Afrique, pour la guerre contre les alliés africains de Scipion (le fils de Juba, l'écrivain Juba, encore bébé, y défila) ; il inclut également dans le défilé une sorte de triomphe sur l'Égypte, en souvenir de la bataille navale sur le Nil, entre ceux sur la Gaule et sur Pharnace. Mais, remarquons qu'il se garda de mentionner, sur les inscriptions de son triomphe, ses victoires sur des Romains, considérant qu'il s'agissait de guerres civiles et que cela aurait été inconvenant pour lui et, pour ses compatriotes, humiliant et de mauvais augure : il fit néanmoins, en ces circonstances, figurer, sur des statues et sur divers tableaux, les mésaventures des vaincus et leurs héros, à l'exception du seul Pompée, qu'il se garda bien de montrer, vu le profond regret que tous avaient encore de lui. Et la plèbe, malgré sa crainte, déplorait les malheurs publics, surtout lorsqu'elle voyait Lucius Scipion, le commandant en chef, se frapper la poitrine et tomber dans la mer, Petreius se suicider à la suite d'un banquet ou Caton se déchirer comme une bête fauve ; elle exultait par ailleurs à la vue d'Achillas et de Pothinos et riait devant la fuite de Pharnace.
[2,102] Χρήματα δ' ἐν τοῖς θριάμβοις φασὶ παρενεχθῆναι μυριάδας ἓξ καὶ ἥμισυ ταλάντων καὶ στεφάνους δύο καὶ εἴκοσι καὶ δισχιλίους ἐπὶ τοῖς ὀκτακοσίοις ἀπὸ χρυσοῦ, ἕλκοντας ἐς δισμυρίας καὶ δεκατέσσαρας καὶ τετρακοσίας λίτρας. Ἀφ' ὧν εὐθὺς ἐπὶ τῷ θριάμβῳ διένειμε, τὰ ὑπεσχημένα πάνθ' ὑπερβάλλων, στρατιώτῃ μὲν ἀνὰ πεντακισχιλίας δραχμὰς Ἀττικάς, λοχαγῷ δ' αὐτοῦ τὸ διπλάσιον καὶ χιλιάρχῃ καὶ ἱππάρχῃ τὸ ἔτι διπλάσιον καὶ τοῖς δημόταις ἑκάστῳ μνᾶν Ἀττικήν. Ἐπέδωκε δὲ καὶ θέας ποικίλας ἵππων τε καὶ μουσικῆς καὶ πεζομαχίας ἀνδρῶν χιλίων πρὸς ἑτέρους χιλίους καὶ ἱππομαχίαν διακοσίων πρὸς ἴσους καὶ ἀναμὶξ ἄλλων πεζῶν τε καὶ ἱππέων ἀγῶνα ἐλεφάντων τε μάχην εἴκοσι πρὸς εἴκοσι καὶ ναυμαχίαν ἐρετῶν τετρακισχιλίων, ἐπιβεβηκότων ἐς μάχην χιλίων ἑκατέρωθεν. Ἀνέστησε καὶ τῇ Γενετείρᾳ τὸν νεών, ὥσπερ εὔξατο μέλλων ἐν Φαρσάλῳ μαχεῖσθαι· καὶ τέμενος τῷ νεῲ περιέθηκεν, Ῥωμαίοις ἔταξεν ἀγορὰν εἶναι, οὐ τῶν ὠνίων, ἀλλ' ἐπὶ πράξεσι συνιόντων ἐς ἀλλήλους, καθὰ καὶ Πέρσαις ἦν τις ἀγορὰ ζητοῦσιν μανθάνουσι τὰ δίκαια. Κλεοπάτρας τε εἰκόνα καλὴν τῇ θεῷ παρεστήσατο, καὶ νῦν συνέστηκεν αὐτῇ. Τὸ δὲ τοῦ δήμου πλῆθος ἀναγραψάμενος ἐς ἥμισυ λέγεται τῶν πρὸ τοῦδε τοῦ πολέμου γενομένων εὑρεῖν· ἐς τοσοῦτο καθεῖλεν τῶνδε φιλονικία τὴν πόλιν. [2,102] Pour ce qui est de l'argent, on dit que, lors des triomphes, furent portés en procession 60.500 talents, ainsi que 2.822 couronnes d'or pesant 20.414 livres. De ces sommes, tout de suite après le triomphe, il distribua, dépassant toutes ses promesses, à chaque soldat, cinq mille drachmes attiques, aux centurions, le double, aux tribuns militaires et aux préfets de la cavalerie, le quadruple, et à chaque plébéien, une mine attique. Et il donna aussi toutes sortes de spectacles de chevaux, de musique, un combat d'infanterie opposant mille hommes contre mille, de cavalerie, deux cents contre deux cents, un combat mélangeant fantassins et cavaliers, une bataille opposant deux groupes de vingt éléphants, une bataille navale avec quatre mille rameurs, mille hommes combattant de chaque côté. Il fit également construire le temple de Venus Genetrix, comme il en avait fait le voeu au moment où la bataille de Pharsale allait s'engager, et il entoura le temple d'un espace, dont il voulait faire pour les Romains un forum, destiné non au commerce, mais aux rencontres entre ceux qui auraient des affaires à régler, comme il en existe chez les Perses pour demander ou recevoir justice. Il plaça, en outre, à côté de celle de la déesse, une belle statue de Cléopâtre, qui s'y trouve encore aujourd'hui. Il fit par ailleurs recenser la population de la plèbe, et on trouva, dit-on, qu'elle avait diminué de moitié par rapport à son chiffre d'avant la guerre : tant le choc des ambitions avait ruiné la Ville.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006