HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 67-68

  Paragraphes 67-68

[2,67] Πολὺ δ' ἀμφ' αὐτὸν πλῆθος ἀνδρῶν ἀπό τε τῆς βουλῆς ὁμοτίμων οἱ καὶ τῶν καλουμένων ἱππέων οἱ διαφανέστατοι βασιλέες τε πολλοὶ καὶ δυνάσται, οἱ μὲν ὑπ' ἀπειρίας, οἱ δ' ἀμέτρως τοῖς περὶ τὸ Δυρράχιον εὐπραγήμασιν ἐπηρμένοι, εἰσὶ δ' οἳ καὶ τῷ πλέονες εἶναι τῶν πολεμίων, οἱ δὲ καὶ κάμνοντες ὅλως τῷ πολέμῳ τὴν κρίσιν ταχυτέραν μᾶλλον πρέπουσαν ἐπειγόμενοι γενέσθαι, πάντες ἐξώτρυνον αὐτὸν ἐς τὴν μάχην, ἐπιδεικνύοντες αἰεὶ τὸν Καίσαρα παρατάττοντά τε καὶ προκαλούμενον. δ' ἐξ αὐτοῦ μάλιστα τοῦδε αὐτοὺς ἀνεδίδασκεν, ὅτι Καίσαρι μὲν τοῦτ' ἐξ ἀπορίας ἀναγκαῖον ἦν, σφίσι δὲ καὶ διὰ τοῦτ' εὔκαιρον ἡσυχάζειν, ὅτι Καῖσαρ ὑπ' ἀνάγκης ἐπείγοιτο. Ἐνοχλούμενος δὲ ὑπό τε τοῦ στρατοῦ παντὸς ἐπηρμένου τοῖς περὶ τὸ Δυρράχιον ἀμέτρως καὶ τῶν ἐπ' ἀξιώσεως αὐτὸν ἐπιτωθαζόντων ἐς φιλαρχίαν ὡς ἑκόντα βραδύνοντα, ἵν' ἀνδρῶν ὁμοτίμων τοσῶνδε ἄρχοι, καὶ ἐπὶ τῷδε αὐτὸν βασιλέα τε βασιλέων καὶ Ἀγαμέμνονα καλούντων, ὅτι κἀκεῖνος βασιλέων διὰ τὸν πόλεμον ἦρχεν, ἐξέστη τῶν οἰκείων λογισμῶν καὶ ἐνέδωκεν αὐτοῖς, θεοῦ βλάπτοντος ἤδη καὶ τἆλλα παρ' ὅλον τόνδε τὸν πόλεμον. Νωθής τε γὰρ καὶ βραδὺς παρὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν ἐν ἅπασι γεγονὼς παρεσκευάζετο ἄκων ἐς μάχην ἐπὶ κακῷ τε αὑτοῦ καὶ τῶν αὐτὸν ἀναπειθόντων. [2,67] Mais dans son entourage, quantité de sénateurs de même rang que lui, nombre de ceux qu'on appelle chevaliers, beaucoup des rois les plus prestigieux et des princes, les uns par inexpérience, d'autres confortés outre mesure par les succès remportés à Dyrrachium, d'autres encore à cause de la supériorité numérique sur l'ennemi, d'autres enfin parce que, tout à fait las de la guerre, ils étaient pressés que le dénouement fût plus rapide qu'il ne convenait, le poussaient tous à la bataille, en lui remontrant que César était toujours prêt à combattre et le provoquait. Et lui en profitait pour leur expliquer que cette attitude était dictée à César par la pénurie, et qu'il était pour eux opportun de ne pas bouger, parce que César était pressé par la nécessité. Mais il était en butte à toute son armée, confortée outre mesure par les événements de Dyrrachium, et aux dignitaires de haut rang qui raillaient son goût du pouvoir, prétendant qu'il temporisait exprès, pour commander à un tel nombre de ses égaux, et qui l'appelaient pour cela le « Roi des rois » et «Agamemnon », parce que ce dernier également, pour les besoins de la guerre, commandait à des rois : il renonça alors à sa propre tactique et leur céda, désormais sous l'influence maligne d'une divinité, dans ses autres décisions aussi, pour toute la durée de la guerre : devenu en toutes affaires léthargique et atermoyant, à l'encontre de sa propre nature, il se préparait à contrecoeur à la bataille, pour son malheur et celui des hommes qui l'avaient converti à leurs vues.
[2,68] Καίσαρι δὲ τῆς νυκτὸς ἐκείνης τρία μὲν ἐπὶ σιτολογίαν ἐξῄει τέλη ητὸν γὰρ Πομπήιον ἐπαινῶν τῆς βραδυτῆτος καὶ οὐδαμοῦ νομίζων μεταθήσεσθαι τοῦ βουλεύματος περιέπεμπεν ἐπὶ σῖτονν, πυθόμενος δὲ τῆς παρασκευῆς ἥσθη τε τῆς ἀνάγκης, ἣν εἴκαζεν ἠναγκάσθαι Πομπήιον ὑπὸ τοῦ στρατοῦ, καὶ τὸν ἑαυτοῦ τάχιστα ἀνεκάλει πάντα καὶ ἀντιπαρεσκευάζετο. Θυόμενός τε νυκτὸς μέσης τὸν Ἄρη κατεκάλει καὶ τὴν ἑαυτοῦ πρόγονον Ἀφροδίτην νἐκ γὰρ Αἰνείου καὶ Ἴλου τοῦ Αἰνείου τὸ τῶν Ἰουλίων γένος παρενεχθέντος τοῦ ὀνόματος ἡγεῖτο εἶναἰ, νεών τε αὐτῇ νικηφόρῳ χαριστήριον ἐν Ῥώμῃ ποιήσειν εὔχετο κατορθώσας. Ὡς δὲ καὶ σέλας ἐξ οὐρανοῦ διαπτὰν ἀπὸ τοῦ Καίσαρος ἐς τὸ Πομπηίου στρατόπεδον ἐσβέσθη, οἱ μὲν ἀμφὶ τὸν Πομπήιον ἔσεσθαί τι λαμπρὸν αὑτοῖς ἔφασαν ἐκ τῶν πολεμίων, δὲ Καῖσαρ σβέσειν αὐτὸς ἐμπεσὼν τὰ Πομπηίου. Αὐτῷ δὲ τῷ Πομπηίῳ τῆς αὐτῆς νυκτός τινα τῶν ἱερείων ἐκφυγόντα οὐ συνελήφθη, καὶ μελισσῶν ἑσμὸς ἐπὶ τοῖς βωμοῖς ἐκάθισε, ζῴου νωχελοῦς. Μικρόν τε πρὸ ἕω πανικὸν ἐνέπεσεν αὐτοῦ τῷ στρατῷ· καὶ τόδε περιδραμὼν αὐτὸς καὶ καταστήσας ἀνεπαύετο σὺν ὕπνῳ βαθεῖ· περιεγειράντων δ' αὐτὸν τῶν φίλων, ὄναρ ἔφασκεν ἄρτι νεὼν ἐν Ῥώμῃ καθιεροῦν Ἀφροδίτῃ νικηφόρῳ. [2,68] César, cette nuit-là, était en train d'envoyer trois légions chercher du ravitaillement — il approuvait en effet la tactique lente de Pompée et, très loin de penser qu'il allait changer de plan, il organisait des expéditions de ravitaillement — quand il apprit ce qui se préparait : il fut enchanté de la contrainte que, devinait-il, Pompée avait subie de la part de son armée, rappela au plus vite la sienne au complet et prépara sa riposte. Procédant à des sacrifices au milieu de la nuit, il invoqua Arès et son aïeule Aphrodite (car on pensait que la famille des Iulii était issue d'Énée et de son fils Ilus, dont le nom avait été déformé) et il fit le voeu de construire un temple à Rome en reconnaissance à cette déesse, comme à « celle qui apporte une victoire », quand il aurait réussi. Puis, comme une lueur venue du ciel avait volé du camp de César pour s'éteindre dans celui de Pompée, Pompée et les siens affirmèrent qu'ils auraient un brillant succès sur les ennemis, et César qu'il allait éteindre la puissance de Pompée en s'abattant sur elle. Cette même nuit, des victimes prévues pour Pompée s'enfuirent et ne furent pas rattrapés et un essaim d’abeilles, animal nonchalant, vint se poser sur l'autel. De plus, un peu avant l'aube, une panique s'empara de son armée : après l'avoir lui-même parcourue et avoir relevé son moral, il tomba dans un profond sommeil, et quand ses compagnons l'éveillèrent, il leur raconta qu'en rêve, il était juste en train de consacrer un temple à Venus Victrix.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006