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| [2,33] Ἀντωνίου δὲ καὶ Κασσίου δημαρχούντοιν μετὰ Κουρίωνα καὶ 
τὴν Κουρίωνος γνώμην ἐπαινούντοιν, ἡ βουλὴ φιλονικότερον ἔτι 
τὴν Πομπηίου στρατιὰν φύλακα σφῶν ἡγοῦντο εἶναι, τὴν δὲ 
Καίσαρος πολεμίαν. Καὶ οἱ ὕπατοι, Μάρκελλός τε καὶ Λέντλος, 
ἐκέλευον τοῖς ἀμφὶ τὸν Ἀντώνιον ἐκστῆναι τοῦ συνεδρίου, μή τι καὶ 
δημαρχοῦντες ὅμως πάθοιεν ἀτοπώτερον. Ἔνθα δὴ μέγα βοήσας ὁ 
Ἀντώνιος ἀνά τε ἔδραμε τῆς ἕδρας σὺν ὀργῇ καὶ περὶ τῆς ἀρχῆς 
ἐπεθείαζεν αὐτοῖς, ὡς ἱερὰ καὶ ἄσυλος οὖσα ὑβρίζοιτο, καὶ περὶ 
σφῶν, ὅτι γνώμην ἐσφέροντες, ἣν δοκοῦσι συνοίσειν, ἐξαλαύνοιντο 
σὺν ὕβρει, μήτε τινὰ σφαγὴν μήτε μύσος ἐργασάμενοι. Ταῦτα δ' 
εἰπὼν ἐξέτρεχεν ὥσπερ ἔνθους, πολέμους καὶ σφαγὰς καὶ 
προγραφὰς καὶ φυγὰς καὶ δημεύσεις καὶ ὅσα ἄλλα αὐτοῖς ἔμελλεν 
ἔσεσθαι, προθεσπίζων ἀράς τε βαρείας τοῖς τούτων αἰτίοις 
ἐπαρώμενος. Συνεξέθεον δ' αὐτῷ Κουρίων τε καὶ Κάσσιος· καὶ γάρ 
τις ἤδη στρατὸς ἑωρᾶτο ἐκ Πομπηίου περιιστάμενος τὸ 
βουλευτήριον. Οἵδε μὲν δὴ τάχει πολλῷ πρὸς Καίσαρα, νυκτὸς 
αὐτίκα, λαθόντες ἐχώρουν ἐπὶ ὀχήματος μισθωτοῦ, θεραπόντων 
ἐσθῆτας ἐνδύντες. Καὶ αὐτοὺς ἔτι ὧδε ἔχοντας ὁ Καῖσαρ ἐπεδείκνυ 
τῷ στρατῷ καὶ ἠρέθιζε λέγων, ὅτι καὶ σφᾶς τοσάδε ἐργασαμένους 
ἡγοῦνται πολεμίους καὶ τοιούσδε ἄνδρας ὑπὲρ αὐτῶν τι 
φθεγξαμένους οὕτως ἐξελαύνουσιν αἰσχρῶς. 
 | [2,33]  Antoine et Cassius prirent comme tribuns la 
succession de Curion et approuvèrent l'opinion de ce 
dernier : le Sénat, de façon encore plus polémique, 
estima que l'armée de Pompée était sa gardienne, et 
celle de César son ennemie ; et les consuls, Marcellus et 
Lentulus, invitèrent Antoine et ses partisans à quitter la 
salle, pour éviter, tout tribuns qu'ils fussent, de subir 
quelque traitement plutôt « incompatible avec leur 
charge ». Alors Antoine se mit à crier, en se précipitant 
avec fureur de son siège, et conjura les sénateurs de ne 
pas outrager ce que ses fonctions avaient de sacré et 
d'inviolable, et quant à lui-même et à ses amis, qui 
exprimaient un avis servant, selon eux, l'intérêt général, 
de ne pas chasser outrageusement des hommes qui 
n'avaient commis ni crime ni souillure. À ces mots, il 
sortit comme un illuminé, prédisant qu'il y aurait des 
guerres, des massacres, des proscriptions, des exils, 
des confiscations et toutes sortes d'autres maux à venir, 
et appelant de terribles malédictions sur ceux qui en 
seraient les fauteurs. Son départ précipité fut imité par 
Curion et par Cassius : et de fait, une troupe envoyée 
par Pompée était déjà visiblement en train d'encercler le 
bâtiment du Sénat. Les fugitifs, enfin, s'empressèrent, 
dès qu'il fit nuit, de partir secrètement rejoindre César, 
dans une voiture de louage, après avoir revêtu des 
tenues d'esclaves. Et tandis qu'ils les portaient encore, 
César les montra à ses soldats, qu'il excita en leur disant 
qu'eux-mêmes, après avoir accompli tant d'exploits, 
étaient traités en ennemis, et que ces hommes-là, pour 
avoir consacré quelques paroles à leur défense, se 
voyaient ainsi chassés ignominieusement.
 |  | [2,34] Ὁ μὲν δὴ πόλεμος ἑκατέρωθεν ἀνέῳκτο καὶ κεκήρυκτο ἤδη 
σαφῶς, ἡ δὲ βουλὴ νομίζουσα Καίσαρι τὸν στρατὸν ἀπὸ Κελτῶν 
σὺν χρόνῳ παρέσεσθαι καὶ οὔποτε αὐτὸν ὁρμήσειν ἐπὶ τηλικοῦτον 
ἔργον σὺν ὀλίγοις προσέτασσε Πομπηίῳ τρισκαίδεκα μυριάδας 
Ἰταλῶν ἀγείρειν, καὶ μάλιστα αὐτῶν τοὺς ἐστρατευμένους ὡς 
ἐμπειροπολέμους, ξενολογεῖν δὲ καὶ ἐκ τῶν περιοίκων ἐθνῶν ὅσα 
ἄλκιμα. Χρήματα δ' ἐς τὸν πόλεμον αὐτῷ τά τε κοινὰ πάντα αὐτίκα 
ἐψηφίζοντο καὶ τὰ ἰδιωτικὰ σφῶν ἐπὶ τοῖς κοινοῖς, εἰ δεήσειεν, εἶναι 
στρατιωτικά· ἔς τε τὰς πόλεις ἐφ ἕτερα περιέπεμπον σύν τε ὀργῇ 
καὶ φιλονικίᾳ, σπουδῆς οὐδὲν ἀπολείποντες ὀξυτάτης. Ὁ δὲ Καῖσαρ 
ἐπὶ μὲν τὸν ἑαυτοῦ στρατὸν περιεπεπόμφει, χαίρων δ' ἀεὶ 
ταχυεργίας τε ἐκπλήξει καὶ φόβῳ τόλμης μᾶλλον ἢ παρασκευῆς 
δυνάμει, μετὰ τῶν πεντακισχιλίων ἔγνω προεπιχειρεῖν τοσῷδε 
πολέμῳ καὶ φθάσαι τὰ εὔκαιρα τῆς Ἰταλίας. 
 | [2,34] Ainsi la guerre, des deux côtés, était ouverte et 
désormais déclarée clairement : le Sénat, pensant que 
l'armée venant de Gaule ne rejoindrait César qu'avec un 
certain délai, et qu'il ne se lancerait jamais dans une si 
vaste entreprise avec peu d'hommes, chargea Pompée 
de lever cent trente mille Italiens, et surtout, parmi eux, 
les vétérans, à cause de leur plus grande expérience de 
la guerre, et de recruter comme auxiliaires dans les 
peuples voisins les éléments les plus solides. Et, pour 
financer la guerre, ils lui votèrent la totalité du trésor 
public, et leurs propres fortunes en plus du trésor public, 
si cela était nécessaire, pour les soldes. En outre, ils 
expédièrent l'ordre aux municipes de contribuer à 
d'autres dépenses, et cela de façon agressive et 
partisane, sans omettre d'y appliquer leur zèle le plus 
diligent. César, lui, expédiait des ordres à sa propre 
armée, et préférant toujours la surprise que cause la 
rapidité de l'action et la peur qu'engendre l'audace, à la 
force que donnent les préparatifs, il décida avec ses cinq 
mille hommes de prendre l'offensive le premier dans une 
guerre si importante, et de s'emparer par avance des 
positions stratégiques de l'Italie.
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