[15a,62] Τῶν δ´ ἐν Ταξίλοις νομίμων καινὰ καὶ ἀήθη λέγει
τό τε τοὺς μὴ δυναμένους ἐκδιδόναι τὰς παῖδας
ὑπὸ πενίας προάγειν εἰς ἀγορὰν ἐν ἀκμῇ τῆς ὥρας, κόχλῳ
τε καὶ τυμπάνοις οἷσπερ καὶ τὸ πολεμικὸν σημαίνουσιν
ὄχλου προσκληθέντος, τῷ δὲ προσελθόντι τὰ
ὀπίσθια πρῶτον ἀνασύρεσθαι μέχρι τῶν ὤμων εἶτα
τὰ πρόσθεν, ἀρέσασαν δὲ καὶ συμπεισθεῖσαν ἐφ´ οἷς
ἂν δοκῇ συνοικεῖν· καὶ τὸ γυψὶ ῥίπτεσθαι τὸν τετελευτηκότα.
τὸ δὲ πλείους ἔχειν γυναῖκας κοινὸν καὶ
ἄλλων. παρά τισι δ´ ἀκούειν φησὶ καὶ συγκατακαιομένας
τὰς γυναῖκας τοῖς ἀνδράσιν ἀσμένας, τὰς δὲ μὴ
ὑπομενούσας ἀδοξεῖν. εἴρηται καὶ ἄλλοις ταῦτα.
| [15a,62] Entre autres coutumes inouïes, entre autres bizarreries observées par
Aristobule chez les habitants de Taxila, nous remarquons celle-ci :
Certains pères de famille, trop pauvres pour pouvoir espérer d'établir
leurs filles, les amènent sur la place du marché quand elles sont nubiles,
et là, après que la foule a été rassemblée à son de trompe et de caisse
(comme s'il s'agissait d'un appel aux armes), ces jeunes filles, relevant
leurs robes jusqu'aux épaules, par derrière d'abord, puis par devant, se
font voir nues à quiconque s'approche d'elles, et, si elles trouvent
quelqu'un à qui elles plaisent et de qui les conditions soient à la
rigueur acceptables, le mariage est conclu séance tenante. Notons encore
cet usage particulier aux Taxiliens de jeter aux vautours les corps de
leurs morts. Ils ne sont pas seuls en revanche à pratiquer la polygamie,
et cette coutume est commune à beaucoup d'autres peuples. Quant à cet
autre renseignement recueilli par Aristobule, que, dans quelques parties
de l'Inde, les femmes se laissent brûler vives sur le bûcher de leurs
maris et que celles qui n'ont pas ce courage sont déshonorées pour
toujours, il nous est confirmé par différents témoignages encore.
|