HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-1

Chapitre 57

  Chapitre 57

[15a,57] Ὑπερεκπίπτων δ´ ἐπὶ τὸ μυθῶδες πεντασπιθάμους ἀνθρώπους λέγει καὶ τρισπιθάμους, ὧν τινὰς ἀμύκτηρας, ἀναπνοὰς ἔχοντας μόνον δύο ὑπὲρ τοῦ στόματος· πρὸς δὲ τοὺς τρισπιθάμους πόλεμον εἶναι ταῖς γεράνοις (ὃν καὶ Ὅμηρον δηλοῦν) καὶ τοῖς πέρδιξιν, οὓς χηνομεγέθεις εἶναι· τούτους δ´ ἐκλέγειν αὐτῶν τὰ ᾠὰ καὶ φθείρειν· ἐκεῖ γὰρ ᾠοτοκεῖν τὰς γεράνους· διόπερ μηδαμοῦ μήτ´ ᾠὰ εὑρίσκεσθαι γεράνων, μήτ´ οὖν νεόττια· πλειστάκις δ´ ἐκπίπτειν γέρανον χαλκῆν ἔχουσαν ἀκίδα ἀπὸ τῶν ἐκεῖθεν πληγμάτων. ὅμοια δὲ καὶ τὰ περὶ τῶν ἐνωτοκοιτῶν καὶ τῶν ἀγρίων ἀνθρώπων καὶ ἄλλων τερατωδῶν. τοὺς μὲν οὖν ἀγρίους μὴ κομισθῆναι παρὰ Σανδρόκοττον· ἀποκαρτερεῖν γάρ· ἔχειν δὲ τὰς μὲν πτέρνας πρόσθεν, τοὺς δὲ ταρσοὺς ὄπισθεν καὶ τοὺς δακτύλους. ἀστόμους δέ τινας ἀχθῆναι ἡμέρους ἀνθρώπους· οἰκεῖν δὲ περὶ τὰς πηγὰς τοῦ Γάγγου, τρέφεσθαι δ´ ἀτμοῖς ὀπτῶν κρεῶν καὶ καρπῶν καὶ ἀνθέων ὀσμαῖς, ἀντὶ τῶν στομάτων ἔχοντας ἀναπνοάς, χαλεπαίνειν δὲ τοῖς δυσώδεσι, καὶ διὰ τοῦτο περιγίνεσθαι μόλις καὶ μάλιστα ἐν στρατοπέδῳ. περὶ δὲ τῶν ἄλλων διηγεῖσθαι τοὺς φιλοσόφους, ὠκύποδάς τε ἱστοροῦντας ἵππων μᾶλλον ἀπιόντας, ἐνωτοκοίτας τε ποδήρη τὰ ὦτα ἔχοντας ὡς ἐγκαθεύδειν, ἰσχυροὺς δ´ ὥστ´ ἀνασπᾶν δένδρα καὶ ῥήττειν νευράν, μονομμάτους τε ἄλλους ὦτα μὲν ἔχοντας κυνὸς ἐν μέσῳ δὲ τῷ μετώπῳ τὸν ὀφθαλμόν, ὀρθοχαίτας, λασίους τὰ στήθη· τοὺς δὲ ἀμύκτηρας εἶναι παμφάγους ὠμοφάγους ὀλιγοχρονίους πρὸ γήρως θνήσκοντας· τοῦ δὲ στόματος τὸ ἄνω προχειλότερον εἶναι πολύ. περὶ δὲ τῶν χιλιετῶν Ὑπερβορέων τὰ αὐτὰ λέγει Σιμωνίδῃ καὶ Πινδάρῳ καὶ ἄλλοις μυθολόγοις. μῦθος δὲ καὶ τὸ ὑπὸ Τιμαγένους λεχθὲν ὅτι χαλκὸς ὕοιτο σταλαγμοῖς χαλκοῖς καὶ σύροιτο. ἐγγυτέρω δὲ πίστεώς φησιν Μεγασθένης ὅτι οἱ ποταμοὶ καταφέροιεν ψῆγμα χρυσοῦ καὶ ἀπ´ αὐτοῦ φόρος ἀπάγοιτο τῷ βασιλεῖ· τοῦτο γὰρ καὶ ἐν Ἰβηρίᾳ συμβαίνει. [15a,57] Il va plus loin, et, donnant en plein dans la fiction, il nous décrit toute une race d'hommes dont la taille varie de trois à cinq spithames, et chez qui le nez est remplacé par un double orifice placé au-dessus de la bouche et qui leur sert à respirer. Il ajoute que ces petits hommes hauts de trois spithames entretiennent une guerre perpétuelle, non seulement avec les grues (comme l'indique déjà Homère), mais encore avec des perdrix d'une espèce particulière, aussi grosses que des oies, qu'ils dénichent les oeufs des grues et les détruisent sans pitié, que c'est dans leur pays que les grues ont l'habitude de pondre, et qu'on s'explique alors pourquoi l'on ne voit jamais nulle part ni les oeufs ni les petits des grues, qu'enfin il arrive souvent qu'une grue vienne tomber en nos pays lointains portant encore le fer de flèche dont ses mortels ennemis l'ont percée. Ce que dit Mégasthène des Enotocoetes, des Hommes sauvages, et d'autres monstruosités semblables, est de même force. Il avoue qu'on n'avait pu amener à Sandrocottus un seul individu appartenant à cette race d'hommes sauvages, car, une fois pris, ils se laissent tous mourir de faim. Ils ont d'ailleurs les pieds renversés, c'est-à-dire le talon en avant et le cou-de-pied ainsi que les doigts tournés en arrière. En revanche, on avait pu présenter à ce prince des hommes sans bouche appartenant à une race relativement civilisée qui habite aux sources du Gange. Ces hommes se nourrissent uniquement du fumet des viandes cuites, et du parfum des fruits et des fleurs, car la bouche chez eux est remplacée par un double évent pour les besoins de la respiration, et, comme rien ne les incommode plus que les mauvaises odeurs, ils ont beaucoup de peine à vivre, surtout dans un camp. Ce qu'ajoute Mégasthène est censé recueilli de la bouche des philosophes indiens, et c'est d'après eux qu'il distingue et énumère les Okypodes, race de coureurs capables de distancer les chevaux les plus rapides ; les Enotocoetes reconnaissables à leurs longues oreilles, lesquelles leur pendent jusqu'aux pieds et les enveloppent quand ils dorment, ainsi qu'à leur force prodigieuse qui leur permet de déraciner des arbres et de rompre des nerfs de boeuf ; les Monommates caractérisés par leurs oreilles de chien et leur oeil unique au milieu du front, leur chevelure hérissée et leurs poitrines velues ; les Amyctères enfin, qui, omnivores de leur nature, mangent cru tout ce qu'ils mangent, n'ont d'ailleurs qu'une vie éphémère (car ils meurent tous sans exception avant d'avoir atteint à la vieillesse) et doivent le nom qu'ils portent à la conformation de leur bouche et à ce que leur lèvre supérieure avance beaucoup sur la lèvre inférieure. Mégasthène nomme encore les Hyperboréens, ce peuple chez qui la vie se prolonge jusqu'à l'âge de mille ans ; mais, en parlant d'eux comme il fait, il répète simplement ce qui est déjà tout au long dans Simonide, dans Pindare et dans les autres mythologues. C'est en mythologue aussi que s'exprime Timagène quand il nous décrit ces pluies de cuivre tombant à grosses gouttes et déposant le précieux métal sur le sol, qu'on râcle ensuite soigneusement. Dans ce que dit Mégasthène, au contraire, des paillettes d'or charriées par les fleuves de l'Inde en assez grande quantité pour constituer au roi un gros revenu, il n'y a rien que de très vraisemblable, car le même fait s'observe en Ibérie.


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Dernière mise à jour : 19/03/2009