[15a,22] Ἐν δὲ τῇ Μουσικανοῦ καὶ σῖτον αὐτοφυῆ λέγει
πυρῷ παραπλήσιον καὶ ἄμπελον, ὥστ´ οἰνοφορεῖν τῶν
ἄλλων ἄοινον λεγόντων τὴν Ἰνδικήν· ὥστε μηδ´ αὐλὸν εἶναι κατὰ τὸν Ἀνάχαρσιν μηδ´ ἄλλο τῶν μουσικῶν ὀργάνων μηδὲν πλὴν κυμβάλων καὶ τυμπάνων καὶ κροτάλων ἃ τοὺς θαυματοποιοὺς κεκτῆσθαι. καὶ
πολυφάρμακον δὲ καὶ πολύρριζον τῶν τε σωτηρίων
καὶ τῶν ἐναντίων, ὥσπερ καὶ πολυχρώματον, καὶ οὗτος
εἴρηκε καὶ ἄλλοι γε· προστίθησι δ´ οὗτος ὅτι καὶ νόμος εἴη
τὸν ἀνευρόντα τι τῶν ὀλεθρίων, ἐὰν μὴ προσανεύρῃ καὶ τὸ ἄκος
αὐτοῦ, θανατοῦσθαι· ἀνευρόντα δὲ τιμῆς τυγχάνειν παρὰ τοῖς βασιλεῦσιν. ἔχειν δὲ καὶ κιννάμωμον καὶ νάρδον καὶ τὰ ἄλλα
ἀρώματα τὴν νότιον γῆν τὴν Ἰνδικὴν ὁμοίως ὥσπερ τὴν Ἀραβίαν
καὶ τὴν Αἰθιοπίαν ἔχουσάν τι ἐμφερὰς ἐκείναις κατὰ τοὺς
ἡλίους· διαφέρειν δὲ τῷ πλεονασμῷ τῶν ὑδάτων ὥστ´
ἔνικμον εἶναι τὸν ἀέρα καὶ τροφιμώτερον παρὰ τοῦτο
καὶ γόνιμον μᾶλλον, ὡς δ´ αὕτως καὶ τὴν γῆν καὶ τὸ
ὕδωρ, ᾗ δὴ καὶ μείζω τά τε χερσαῖα τῶν ζῴων καὶ τὰ
καθ´ ὕδατος τὰ ἐν Ἰνδοῖς τῶν παρ´ ἄλλοις εὑρίσκεσθαι.
καὶ τὸν Νεῖλον δ´ εἶναι γόνιμον μᾶλλον ἑτέρων καὶ
μεγαλοφυῆ γεννᾶν καὶ τἆλλα καὶ τὰ ἀμφίβια, τάς τε
γυναῖκας ἔσθ´ ὅτε καὶ τετράδυμα τίκτειν τὰς Αἰγυπτίας·
Ἀριστοτέλης δέ τινα καὶ ἑπτάδυμα ἱστορεῖ τετοκέναι, καὶ αὐτὸς πολύγονον καλῶν τὸν Νεῖλον καὶ τρόφιμον διὰ τὴν ἐκ τῶν ἡλίων μετρίαν ἕψησιν αὐτὸ καταλειπόντων τὸ τρόφιμον τὸ δὲ περιττὸν ἐκθυμιώντων.
| [15a,22] Le territoire de Musicân offre aussi cette particularité, au dire
d'Onésicrite, qu'il y vient sans culture une espèce de grain ayant
beaucoup de ressemblance avec le froment, et que la vigne y réussit assez
pour donner d'importantes récoltes en vin, contrairement à ce qu'avancent
les autres auteurs, que l'Inde n'est pas un pays vinicole, et que, {faute
d'avoir des vendanges à faire, elle ignore, comme Anacharsis le disait {de
la Scythie,} l'usage de la flûte et des autres instruments de musique, si
ce n'est peut-être des cymbales, des tympanons, et aussi des sistres,
puisqu'on en voit aux mains de ses jongleurs. Le sol de l'Inde produit en
outre beaucoup de poisons, beaucoup de racines salutaires ou nuisibles,
ainsi qu'une grande variété de plantes tinctoriales. Mais ce détail,
Onésicrite n'est plus seul à nous le donner, d'autres historiens en
confirment l'exactitude ; seulement Onésicrite ajoute qu'il existe une
loi, en vertu de laquelle tout homme qui trouve un poison nouveau est
condamné à mort, s'il ne trouve en même temps le remède, et reçoit au
contraire une récompense des mains du roi au cas qu'il ait découvert
l'antidote du nouveau poison. Suivant le même auteur, la partie
méridionale de l'Inde produit le cinnamome, le nard et les autres parfums,
tout comme l'Arabie et l'Ethiopie, contrées avec lesquelles elle offre une
certaine analogie sous le rapport de l'exposition, en même temps qu'elle
diffère de l'une et de l'autre par la quantité d'eau bien autrement
considérable qui l'arrose et qui y rend l'air plus humide et par cela même
plus nourrissant, plus fécondant. Ces qualités de l'air, que partagent
aussi la terre et l'eau, expliquent, suivant Onésicrite, pourquoi les
animaux en général (tant les animaux terrestres que ceux qui vivent dans
l'eau) sont plus grands dans l'Inde qu'ils ne sont ailleurs. Onésicrite
fait remarquer, du reste, que les eaux du Nil sont aussi par leur nature
plus fécondantes que les eaux des autres fleuves, et que les animaux
qu'elles nourrissent (non pas seulement les amphibies, mais les autres
aussi) sont tous de très grande taille ; qu'il n'est pas rare non plus de
voir des femmes en Egypte accoucher de quatre enfants à la fois. Aristote
cite même le cas d'une femme {égyptienne} qui serait accouchée en une fois
de sept enfants (Hist. Anim. VII, 5), et, à ce propos, il exalte, lui
aussi, les vertus fécondantes et nutritives des eaux du Nil, les
attribuant à l'espèce de coction modérée que les feux du soleil exercent
sur elles, et qui, en leur laissant leurs principes nourriciers, les
dépouille par l'évaporation de tout principe inutile.
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