[15a,23] Ἀπὸ δὲ τῆς αὐτῆς αἰτίας καὶ τοῦτο συμβαίνειν
εἰκὸς ὅπερ φησὶν οὗτος, ὅτι τῷ ἡμίσει πυρὶ ἕψει τὸ τοῦ
Νείλου ὕδωρ ἢ τὰ ἄλλα. ὅσῳ δέ γε φησὶ τὸ μὲν τοῦ
Νείλου ὕδωρ δι´ εὐθείας ἔπεισι πολλὴν χώραν καὶ στενὴν
καὶ μεταβάλλει πολλὰ κλίματα καὶ πολλοὺς ἀέρας,
τὰ δ´ Ἰνδικὰ ῥεύματα ἐς πεδία ἀναχεῖται μείζω καὶ
πλατύτερα ἐνδιατρίβοντα πολὺν χρόνον τοῖς αὐτοῖς
κλίμασι, τοσῷδε ἐκεῖνα τούτου τροφιμώτερα, διότι
καὶ τὰ κήτη μείζω τε καὶ πλείω· καὶ ἐκ τῶν νεφῶν δὲ
ἑφθὸν ἤδη χεῖσθαι τὸ ὕδωρ.
| [15a,23] Il y a apparence que la propriété prêtée par Onésicrite à l'eau du
Nil, d'avoir besoin pour bouillir d'un feu moitié moins fort que l'eau des
autres fleuves, tient aussi à la même cause. Mais Onésicrite se rend bien
compte que, comme les eaux du Nil traversent en droite ligne une étendue
de pays beaucoup plus considérable et généralement fort étroite, passant
ainsi par beaucoup de latitudes et de températures différentes, tandis que
les eaux des fleuves de l'Inde se déploient librement dans des plaines
plus spacieuses et plus larges et demeurent par conséquent longtemps sous
les mêmes climats, les eaux des fleuves de l'Inde aient une vertu
relativement plus nutritive que les eaux du Nil, et que les cétacés ou
animaux qui y vivent soient à proportion plus grands et plus nombreux ;
sans compter que la pluie elle-même qui tombe dans les plaines de l'Inde
n'atteint le sol qu'à l'état d'eau chaude, d'eau presque bouillante.
|