[15a,21] Πολλὰ γὰρ δὴ δένδρα παράδοξα ἡ Ἰνδικὴ τρέφει,
ὧν ἐστι καὶ τὸ κάτω νεύοντας ἔχον τοὺς κλάδους τὰ δὲ
φύλλα ἀσπίδος οὐκ ἐλάττω. Ὀνησίκριτος δὲ καὶ περιεργότερον
τὰ ἐν τῇ Μουσικανοῦ διεξιών, ἅ φησι νοτιώτατα εἶναι τῆς Ἰνδικῆς, διηγεῖται μεγάλα δένδρα τινά, ὧν τοὺς κλάδους αὐξηθέντας
ἐπὶ πήχεις καὶ δώδεκα, ἔπειτα τὴν λοιπὴν αὔξησιν καταφερῆ λαμβάνειν ὡς ἂν κατακαμπτομένους, ἕως ἂν ἅψωνται τῆς γῆς·
ἔπειτα κατὰ γῆς διαδοθέντας ῥιζοῦσθαι ὁμοίως ταῖς
κατώρυξιν, εἶτ´ ἀναδοθέντας στελεχοῦσθαι· ἐξ οὗ πάλιν ὁμοίως τῇ αὐξήσει κατακαμφθέντας ἄλλην κατώρυγα ποιεῖν, εἶτ´ ἄλλην, καὶ οὕτως ἐφεξῆς, ὥστ´ ἀφ´
ἑνὸς δένδρου σκιάδιον γίνεσθαι μακρὸν πολυστύλῳ
σκηνῇ ὅμοιον. λέγει δὲ καὶ μεγέθη δένδρων ὥστε πέντε
ἀνθρώποις δυσπερίληπτα εἶναι τὰ στελέχη. κατὰ δὲ
τὸν Ἀκεσίνην καὶ τὴν συμβολὴν τὴν πρὸς Ὑάρωτιν
καὶ Ἀριστόβουλος εἴρηκε περὶ τῶν κατακαμπτομένους
ἐχόντων τοὺς κλάδους καὶ περὶ τοῦ μεγέθους ὥσθ´ ὑφ´
ἑνὶ δένδρῳ μεσημβρίζειν σκιαζομένους ἱππέας πεντήκοντα· οὗτος δὲ
τετρακοσίους. λέγει δὲ ὁ Ἀριστόβουλος καὶ ἄλλο δένδρον οὐ μέγα, λοποὺς ἔχον ὡς ὁ κύαμος δεκαδακτύλους τὸ μῆκος πλήρεις μέλιτος, τοὺς δὲ φαγόντας οὐ ῥᾳδίως σώζεσθαι. ἅπαντας δ´ ὑπερβέβληνται περὶ τοῦ μεγέθους τῶν δένδρων οἱ φήσαντες
ἑωρᾶσθαι πέραν τοῦ Ὑαρώτιδος τῶν δένδρων οἱ φήσαντες
ταῖς μεσημβρίαις πενταστάδιον. καὶ τῶν ἐριοφόρων
δένδρων φησὶν οὗτος τὸ ἄνθος ἔχειν πυρῆνα· ἐξαιρεθέντος
δὲ τούτου ξαίνεσθαι τὸ λοιπὸν ὁμοίως ταῖς ἐρέαις.
| [15a,21] Il est de fait que l'Inde produit des arbres vraiment extraordinaires,
un, entre autres, qui a les branches tombantes et les feuilles de la
largeur d'un bouclier. Onésicrite, qui s'est attaché plus particulièrement
à bien décrire le royaume de Musicân, lequel forme, suivant lui, la partie
la plus méridionale de l'Inde, y signale la présence de grands arbres,
remarquables en ce que leurs branches, après avoir atteint une longueur de
12 coudées pour le moins, ne poursuivent plus leur croissance qu'en
en-bas, si l'on peut dire, se courbant de plus en plus jusqu'à ce qu'elles
aient touché le sol, où elles pénètrent même et prennent racine à la façon
des provins de vigne pour repousser bientôt comme autant de tiges
nouvelles ; les rameaux de ces nouvelles tiges, parvenus au degré de
croissance convenable, se recourbent à leur tour, et ainsi se forme un
autre provin, puis un autre encore et toujours de même, jusqu'à ce que
d'un seul arbre sorte pour ainsi dire un long parasol naturel semblable à
ces tentes que soutiennent une infinité de piquets. Le même auteur fait
remarquer la grosseur de certains arbres dont cinq hommes ont peine à
embrasser le tronc. Aristobule dit aussi avoir vu sur les bords de
l'Acésine et au confluent de ce fleuve avec l'Hyarotis de ces arbres aux
branches retombantes et tellement grands qu'un seul suffisait à abriter du
soleil de midi jusqu'à cinquante hommes à cheval (Onésicrite, lui, dit
400). Aristobule cite encore une autre espèce d'arbre (ou d'arbuste, pour
mieux dire) qui porte des gousses assez semblables à celles de la fève,
longues de 10 doigts et toutes pleines de miel, ajoutant qu'on risque sa
vie, si l'on goûte seulement à ce miel. Mais tous ces détails sur la
grosseur de certains arbres sont dépassés par ce que quelques auteurs
racontent d'un arbre qu'ils auraient vu de l'autre côté de l'Hyarotis et
dont l'ombre à midi mesurait 5 stades. Au sujet des arbres à laine, nous
lisons encore dans Onésicrite que leur fleur a une partie dure en forme de
noyau, qu'on n'a qu'à enlever pour pouvoir carder le reste aussi aisément
que la laine d'une toison.
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