[15a,18] Τοῦτο μὲν οὖν αὐτὸ καὶ ὁ Νέαρχος λέγει, περὶ δὲ
τῶν θερινῶν ὄμβρων οὐχ ὁμολογεῖ, ἀλλά φησιν ὕεσθαι
τὰ πεδία θέρους, χειμῶνος δ´ ἄνομβρα εἶναι.
λέγουσι δ´ ἀμφότεροι καὶ τὰς ἀναβάσεις τῶν ποταμῶν.
ὁ μέν γε Νέαρχος τοῦ Ἀκεσίνου πλησίον στρατοπεδεύοντάς
φησιν ἀναγκασθῆναι μεταλαβεῖν τόπον ἄλλον
ὑπερδέξιον κατὰ τὴν ἀνάβασιν, γενέσθαι δὲ τοῦτο
κατὰ θερινὰς τροπάς. ὁ δ´ Ἀριστόβουλος καὶ μέτρα
τῆς ἀναβάσεως ἐκτίθεται τετταράκοντα πήχεις, ὧν
τοὺς μὲν εἴκοσιν ὑπὲρ τὸ προϋπάρχον βάθος πληροῦν
μέχρι χείλους τὸ ῥεῖθρον, τοῖς δ´ εἴκοσιν ὑπέρχυσιν
εἶναι εἰς τὰ πεδία. ὁμολογοῦσι δὲ καὶ διότι συμβαίνει
νησίζειν τὰς πόλεις ἐπάνω χωμάτων ἱδρυμένας, καθάπερ
καὶ ἐν Αἰγύπτῳ καὶ Αἰθιοπίᾳ· μετὰ δὲ ἀρκτοῦρον παύεσθαι τὴν πλήμμυραν ἀποβαίνοντος τοῦ ὕδατος· ἔτι δ´ ἡμίψυκτον
σπείρεσθαι τὴν γῆν ὑπὸ τοῦ τυχόντος ὀρύκτου χαραχθεῖσαν,
καὶ ὅμως φύεσθαι τὸν καρπὸν τέλειον καὶ καλόν. τὴν δ´ ὄρυζάν
φησιν ὁ Ἀριστόβουλος ἑστάναι ἐν ὕδατι κλειστῷ, πρασιὰς δ´
εἶναι τὰς ἐχούσας αὐτήν· ὕψος δὲ τοῦ φυτοῦ τετράπηχυ πολύσταχύ
τε καὶ πολύκαρπον· θερίζεσθαι δὲ περὶ δύσιν πληιάδος
καὶ πτίσσεσθαι ὡς τὰς ζειάς· φύεσθαι δὲ καὶ ἐν τῇ
Βακτριανῇ καὶ Βαβυλωνίᾳ καὶ Σουσίδι· καὶ ἡ κάτω δὲ Συρία φύει. Μέγιλλος δὲ τὴν ὄρυζαν σπείρεσθαι μὲν πρὸ τῶν ὄμβρων φησίν, ἀρδείας δὲ καὶ φυτείας {μὴ} δεῖσθαι ἀπὸ τῶν κλειστῶν ποτιζομένην ὑδάτων. περὶ δὲ τοῦ βοσμόρου φησὶν Ὀνησίκριτος διότι σῖτός ἐστι μικρότερος τοῦ πυροῦ, γεννᾶται δ´ ἐν ταῖς μεσοποταμίαις, φρύγεται δ´ ἐπὰν ἀλοηθῇ, προομνύντων μὴ ἀποίσειν ἄπυρον ἐκ τῆς ἅλω τοῦ
μὴ ἐξάγεσθαι σπέρμα.
| [15a,18] Ce dernier détail est confirmé aussi par Néarque, qui, en revanche, ne
s'accorde pas avec Aristobule au sujet des pluies d'été. Suivant lui, les
plaines reçoivent la pluie en été, et c'est seulement en hiver qu'elles
sont exemptes de pluie. Quant aux crues des fleuves, elles sont attestées
par l'un et par l'autre. Néarque raconte comment l'armée campée près de
l'Acésine fut forcée, pendant la crue du fleuve, de chercher un autre lieu
de campement dans une position plus élevée : c'était à l'époque du
solstice d'été. Aristobule, lui, nous donne la mesure exacte de la crue :
40 coudées, sur lesquelles 20 coudées en plus de la profondeur d'eau
préexistante remplissent le lit du fleuve jusqu'au bord, tandis que 20
autres coudées débordent et se répandent sur les plaines. Néarque et
Aristobule s'accordent également pour nous dire que, comme en Egypte et en
Ethiopie, les villes pendant l'inondation ressemblent à des îles, grâce
aux levées sur lesquelles elles sont bâties ; qu'après le lever de
l'Arcture les eaux commencent à se retirer et que l'inondation cesse ;
qu'enfin, sans attendre que le sol soit tout à fait séché, on l'ensemence
après quelques légers sillons, ouverts avec un instrument tranchant
quelconque, ce qui n'empêche pas que le grain qu'on récolte n'arrive à
parfaite maturité et n'ait la plus belle apparence. Voici, maintenant, ce
qu'Aristobule nous apprend au sujet du riz : «Le riz vient dans des eaux
closes où il est semé sur couches ; il atteint une hauteur de 4 coudées,
pousse plusieurs épis et donne beaucoup de graines. On le récolte vers
l'époque du coucher des Pléiades, et on le pile comme l'épeautre. Il croit
également dans la Bactriane, dans la Babylonie, dans la Suside (nous
dirons, nous : dans la basse Syrie aussi)». Suivant Mégillus, le riz se
sème avant les pluies et {n'a} besoin {ni} d'irrigation {ni} de culture
particulière, étant sans cesse abreuvé par les eaux closes dans lesquelles
on le sème. Quant au bosmorum, il nous est dépeint par Onésicrite comme
une espèce de grain plus petite que le froment et qui vient de préférence
dans les terrains mésopotamiens. Onésicrite ajoute qu'après avoir été
battu il est à l'instant même torréfié, tout le monde s'étant engagé par
serment, au préalable, à ne pas sortir de l'aire un seul grain qui n'ait
passé au feu, parce qu'on veut éviter qu'on n'emporte hors du pays de la
semence en nature.
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