[15a,17] Ἀριστόβουλος δὲ μόνα καὶ ὕεσθαι καὶ νίφεσθαι
τὰ ὄρη καὶ τὰς ὑπωρείας φησί, τὰ πεδία δὲ καὶ ὄμβρων
ὁμοίως ἀπηλλάχθαι καὶ νιφετῶν, ἐπικλύζεσθαι δὲ μόνον
κατὰ τὰς ἀναβάσεις τῶν ποταμῶν· νίφεσθαι μὲν
οὖν τὰ ὄρη κατὰ χειμῶνα, τοῦ δὲ ἔαρος ἀρχομένου καὶ
τοὺς ὄμβρους ἐνάρχεσθαι καὶ ἀεὶ καὶ μᾶλλον λαμβάνειν ἐπίδοσιν·
τοῖς δ´ ἐτησίαις καὶ ἀδιαλείπτως νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν ἐκχεῖσθαι
καὶ λάβρους ἕως ἐπιτολῆς ἀρκτούρου· ἔκ τε δὴ τῶν χιόνων καὶ τῶν ὑετῶν
πληρουμένους {ποταμοὺς} ποτίζειν τὰ πεδία. κατανοηθῆναι δὲ ταῦτα καὶ ὑφ´ ἑαυτοῦ καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων φησίν, ὡρμηκότων μὲν εἰς τὴν Ἰνδικὴν ἀπὸ Παροπαμισαδῶν, μετὰ δὲ δυσμὰς πληιάδων, καὶ διατριψάντων κατὰ τὴν ὀρεινὴν ἔν τε τῇ Ὑπασίων καὶ τῇ Ἀσσακανοῦ γῇ τὸν χειμῶνα, τοῦ δ´ ἔαρος ἀρχομένου καταβεβηκότων εἰς τὰ πεδία καὶ πόλιν Τάξιλα εὐμεγέθη,
ἐντεῦθεν δ´ ἐπὶ Ὑδάσπην καὶ τὴν Πώρου χώραν· τοῦ
μὲν οὖν χειμῶνος ὕδωρ οὐκ ἰδεῖν ἀλλὰ χιόνας μόνον·
ἐν δὲ τοῖς Ταξίλοις πρῶτον ὑσθῆναι, καὶ ἐπειδὴ καταβᾶσιν
ἐπὶ τὸν Ὑδάσπην καὶ νικήσασι Πῶρον ὁδὸς ἦν
ἐπὶ τὸν Ὕπανιν πρὸς ἕω κἀκεῖθεν ἐπὶ τὸν Ὑδάσπην
πάλιν, ὕεσθαι συνεχῶς καὶ μάλιστα τοῖς ἐτησίαις,
ἐπιτείλαντος δὲ ἀρκτούρου γενέσθαι παῦλαν· διατρίψαντας
δὲ περὶ τὴν ναυπηγίαν ἐπὶ τῷ Ὑδάσπῃ καὶ
πλεῖν ἀρξαμένους πρὸ δύσεως πληιάδος οὐ πολλαῖς
ἡμέραις, καὶ τὸ φθινόπωρον πᾶν καὶ τὸν χειμῶνα καὶ
τὸ ἐπιὸν ἔαρ καὶ θέρος ἐν τῷ κατάπλῳ πραγματευθέντας
ἐλθεῖν εἰς τὴν Παταληνὴν περὶ κυνὸς ἐπιτολήν·
δέκα μὲν δὴ τοῦ κατάπλου γενέσθαι μῆνας, οὐδαμοῦ
δ´ ὑετῶν αἰσθέσθαι οὐδ´ ὅτε ἐπήκμασαν οἱ ἐτησίαι,
τῶν δὲ ποταμῶν πληρουμένων τὰ πεδία κλύζεσθαι·
τὴν δὲ θάλατταν ἄπλουν εἶναι τῶν ἀνέμων ἀντιπνεόντων,
ἀπογαίας δὲ μηδεμιᾶς πνοῆς ἐκδεξαμένης.
| [15a,17] Ecoutons maintenant Aristobule. Suivant cet auteur, il ne pleut et ne
neige dans l'Inde que sur le sommet et sur les pentes des montagnes, et
les plaines, exemptes aussi bien de pluies que de neiges, ne sont arrosées
que du fait des crues et des débordements des fleuves. La neige tombe sur
les montagnes pendant l'hiver, mais, avec le commencement du printemps,
commencent aussi les pluies ; or les pluies, au fur et à mesure qu'elles
tombent, redoublent de violence ; elles ne discontinuent même plus quand
viennent à régner les vents étésiens, et, jusqu'au lever de l'Arcturus, il
pleut à verse, à torrents, et le jour et la nuit. A leur tour les fleuves,
grossis par la fonte des neiges et par ces pluies torrentielles, débordent
et inondent les plaines. Aristobule ajoute que ces faits ont été observés
et par lui et par tous ceux qui, comme lui, servaient dans le corps
expéditionnaire parti du pays des Paropamisades pour l'Inde après le
coucher des Pléiades : on passa l'hiver dans la montagne au milieu des
Hypasii et sur les terres d'Assacân ; puis, au commencement du printemps,
on se mit à descendre pour gagner les plaines et l'immense ville de
Taxila, et de là l'Hydaspe et le royaume de Porus. Pendant tout l'hiver on
n'avait pas vu tomber une goutte de pluie, de la neige seulement ; mais à
peine l'armée atteignait Taxila, que la pluie commença ; et alors, tout le
temps qu'on mit à descendre jusqu'à l'Hydaspe, à s'avancer ensuite vers
l'est jusqu'à l'Hypanis après la défaite de Porus, puis à revenir en
arrière et à regagner l'Hydaspe, il plut continuellement ; la pluie
redoubla même avec les vents étésiens, pour ne cesser qu'au lever de
l'Arcture. Enfin, après avoir séjourné sur les bords de l'Hydaspe le temps
nécessaire à la construction de la flotte, on s'embarqua et le voyage de
retour commença. «Peu de jours, dit Aristobule, nous séparaient du coucher
des Pléiades ; nous employâmes tout l'automne, l'hiver, le printemps
suivant et l'été à descendre jusqu'à la Pattalène, que nous atteignîmes
vers l'époque du lever de la Canicule. Or, pendant ce long trajet de dix
mois, nous ne vîmes tomber de pluie nulle part, même au plus fort des
vents étésiens ; nous assistâmes seulement à la crue des fleuves et à
l'inondation des plaines. Nous trouvâmes aussi la mer rendue impraticable
par la persistance des vents contraires auxquels ne répondait et ne
succédait aucun souffle du côté de la terre».
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