[15a,16] Νέαρχος δὲ περὶ τῆς ἐκ τῶν ποταμῶν ἐπιχοῆς
παραδείγματα φέρει τὰ τοιαῦτα, ὅτι καὶ τὸ Ἕρμου καὶ
Καΰστρου πεδίον καὶ Μαιάνδρου καὶ Καΐκου παραπλησίως
εἴρηται διὰ {τὸ} τὴν ἐπιφορουμένην τοῖς πεδίοις χοῦν αὔξειν αὐτά, μᾶλλον δὲ γεννᾶν, ἐκ τῶν ὀρῶν καταφερομένην, ὅση εὔγεως καὶ μαλακή· καταφέρειν δὲ τοὺς ποταμούς, ὥστε τούτων ὡς ἂν γεννήματα ὑπάρχειν τὰ πεδία· καὶ εὖ λέγεσθαι ὅτι τούτων ἐστι τὰ πεδία. τοῦτο δὲ ταὐτόν ἐστι τῷ ὑπὸ τοῦ Ἡροδότου λεχθέντι ἐπὶ τοῦ
Νείλου καὶ τῆς ἐπ´ αὐτῷ γῆς ὅτι ἐκείνου δῶρόν ἐστι· διὰ τοῦτο δ´ ὀρθῶς καὶ ὁμώνυμον τῇ Αἰγύπτῳ φησὶ λεχθῆναι τὸν Νεῖλον ὁ Νέαρχος.
| [15a,16] Néarque, à son tour, parlant des alluvions ou atterrissements des
fleuves {de l'Inde} et cherchant des exemples de faits analogues, rappelle
l'usage de nos pays de dire : Plaine de l'Hermus, Plaine du Caystre,
Plaine du Méandre, Plaine du Caïcus : «Ces plaines, dit-il, doivent leur
accroissement, ou, pour mieux dire, leur formation au limon qui s'y
dépose, limon qui s'est détaché des montagnes après en avoir constitué la
partie fertile et molle ; et, comme ce sont les fleuves qui charrient et
transportent ce limon, il est naturel de voir dans les plaines autant de
créations des fleuves eux-mêmes et parfaitement légitime aussi de dire :
Plaine de tel fleuve, Plaine de tel autre. Le mot d'Hérodote sur le Nil et
sur la contrée qu'il arrose, ce mot fameux, que «l'Egypte est un présent
du Nil» (II, 5), n'exprime pas autre chose. Et Néarque, à cause de cela,
trouve fort bon qu'à l'origine le même nom d'Aegyptus ait désigné à la
fois le fleuve et la contrée.
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