[15a,19] Τὴν δ´ ὁμοιότητα τῆς χώρας ταύτης πρός τε τὴν
Αἴγυπτον καὶ τὴν Αἰθιοπίαν καὶ πάλιν τὴν ἐναντιότητα
παραθεὶς ὁ Ἀριστόβουλος, διότι τῷ Νείλῳ μὲν
ἐκ τῶν νοτίων ὄμβρων ἐστὶν ἡ πλήρωσις τοῖς Ἰνδικοῖς
δὲ ποταμοῖς ἀπὸ τῶν ἀρκτικῶν, ζητεῖ πῶς οἱ μεταξὺ
τόποι οὐ κατομβροῦνται· οὔτε γὰρ ἡ Θηβαῒς μέχρι
Συήνης καὶ τῶν ἐγγὺς Μερόης οὔτε τῆς Ἰνδικῆς τὰ
ἀπὸ τῆς Παταληνῆς μέχρι τοῦ Ὑδάσπου· τὴν δ´ ὑπὲρ
ταῦτα τὰ μέρη χώραν ἐν ᾗ καὶ ὄμβροι καὶ νιφετοί, παραπλησίως
ἔφη γεωργεῖσθαι τῇ ἄλλῃ τῇ ἔξω τῆς Ἰνδικῆς χώρᾳ· ποτίζεσθαι
γὰρ ἐκ τῶν ὄμβρων καὶ χιόνων.
εἰκὸς δ´ οἷς εἴρηκεν οὗτος καὶ εὔσειστον εἶναι τὴν
γῆν, χαυνουμένην ὑπὸ τῆς πολλῆς ὑγρασίας καὶ ἐκρήγματα λαμβάνουσαν ὥστε καὶ ῥεῖθρα ποταμῶν ἀλλάττεσθαι.
πεμφθεὶς γοῦν ἐπί τινα χρείαν ἰδεῖν φησιν
ἐρημωθεῖσαν χώραν πλειόνων ἢ χιλίων πόλεων σὺν
κώμαις, ἐκλιπόντος τοῦ Ἰνδοῦ τὸ οἰκεῖον ῥεῖθρον ἐκτραπομένου
δ´ εἰς τὸ ἕτερον ἐν ἀριστερᾷ κοιλότερον
πολύ, καὶ οἷον καταρράξαντος, ὡς τὴν ἀπολειφθεῖσαν
ἐν δεξιᾷ χώραν μηκέτι ποτίζεσθαι ταῖς ὑπερχύσεσι,
μετεωροτέραν οὖσαν οὐ τοῦ ῥείθρου τοῦ καινοῦ μόνον
ἀλλὰ καὶ τῶν ὑπερχύσεων.
| [15a,19] Après avoir noté les points de ressemblance de l'Inde avec l'Egypte et
l'Ethiopie, et fait ressortir aussi par contre les différences, celle-ci
notamment que, tandis que la crue du Nil est causée par les pluies du
Midi, celle des fleuves de l'Inde est due aux pluies du Nord, Aristobule
se pose cette question : pourquoi dans tout l'espace intermédiaire ne
pleut-il jamais ? Il est constant en effet qu'il ne pleut ni dans la
Thébaïde jusqu'à Syène et jusqu'aux environs de Méroé, ni dans l'Inde de
la Pattalène à l'Hydaspe. Il constate ensuite qu'au-dessus de cette zone
intermédiaire, c'est-à-dire dans la région des pluies et des neiges, le
sol est cultivé de la même façon absolument que dans les autres pays hors
de l'Inde, et il l'attribue précisément à ce que le sol y reçoit l'action
bienfaisante des neiges et des pluies.
Malheureusement il y a lieu de croire, d'après ce que dit là Aristobule,
que cette région des pluies et des neiges est en même temps très sujette
aux tremblements de terre, le sol détrempé à l'excès n'y ayant plus assez
de consistance, et que ces tremblements de terre amènent à leur suite des
dislocations capables de changer le lit des fleuves. Aristobule nous dit
avoir vu, dans une de ses missions, toute une province contenant plus de
mille villes (sans compter les bourgs et autres dépendances) abandonnée de
ses habitants et réduite à l'état de désert, par suite d'un changement
survenu dans le cours de l'Indus, qui, trouvant à sa gauche un terrain
beaucoup plus bas, beaucoup plus encaissé, s'était détourné de ce côté et
comme précipité dans ce nouveau lit : à partir de ce moment, en effet,
tout le pays à droite dont le fleuve s'était éloigné avait cessé de
participer au bienfait de ses débordements annuels, se trouvant désormais
plus élevé non seulement que le nouveau lit du fleuve, mais que le niveau
le plus haut de ses inondations.
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