[15a,12] Ἐκ δὲ τούτων πάρεστιν ὁρᾶν ὅσον διαφέρουσιν
αἱ τῶν ἄλλων ἀποφάσεις, Κτησίου μὲν οὐκ ἐλάττω
τῆς ἄλλης Ἀσίας τὴν Ἰνδικὴν λέγοντος, Ὀνησικρίτου
δὲ τρίτον μέρος τῆς οἰκουμένης, Νεάρχου δὲ μηνῶν
ὁδὸν τεττάρων τὴν διὰ τοῦ πεδίου, Μεγασθένους δὲ
καὶ Δηιμάχου μετριασάντων μᾶλλον· ὑπὲρ γὰρ δισμυρίους
τιθέασι σταδίους τὸ ἀπὸ τῆς νοτίου θαλάττης ἐπὶ τὸν Καύκασον, Δηίμαχος δ´ ὑπὲρ τοὺς τρισμυρίους κατ´ ἐνίους τόπους· πρὸς οὓς ἐν τοῖς πρώτοις λόγοις εἴρηται, νῦν δὲ τοσοῦτον
εἰπεῖν ἱκανόν, ὅτι καὶ ταῦτα συνηγορεῖ τοῖς αἰτουμένοις
συγγνώμην, ἐάν τι περὶ τῶν Ἰνδικῶν λέγοντες μὴ διισχυρίζωνται.
| [15a,12] Il est aisé maintenant, après ce que nous venons de dire, de se rendre
compte de l'exagération des autres évaluations, de l'évaluation de
Ctésias, par exemple, déclarant que l'Inde à elle seule égale en étendue
tout le reste de l'Asie ; de l'évaluation d'Onésicrite faisant de l'Inde
le tiers de la terre habitée ou de celle de Néarque calculant que
l'étendue de l'Inde équivaut à quatre mois de marche toujours en plaine ;
voire des évaluations plus modérées de Mégasthène et de Déimaque, comptant
plus de 20000 stades de distance, et même en certains endroits
(l'allégation est de Déimaque) plus de 30.000 stades de la mer Australe au
Caucase. Tous tant qu'il sont, ces auteurs ont été réfutés par nous dans
les Prolégomènes de notre Géographie ; présentement qu'il nous suffise de
dire que de semblables exagérations donnent encore plus raison à ceux qui,
écrivant sur l'Inde, réclament l'indulgence du lecteur pour tout ce qu'ils
seront obligés d'avancer sans y croire.
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