HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-1

Chapitre 13

  Chapitre 13

[15a,13] Ἅπασα δ´ ἐστὶ κατάρρυτος ποταμοῖς Ἰνδική, τοῖς μὲν εἰς δύο τοὺς μεγίστους συρρηγνυμένοις τόν τε Ἰνδὸν καὶ τὸν Γάγγην, τοῖς δὲ κατ´ ἴδια στόματα ἐκδιδοῦσιν εἰς τὴν θάλατταν· ἅπαντες δ´ ἀπὸ τοῦ Καυκάσου τὴν ἀρχὴν ἔχουσι καὶ φέρονται μὲν ἐπὶ τὴν μεσημβρίαν τὸ πρῶτον, εἶθ´ οἱ μὲν μένουσιν ἐπὶ τῆς αὐτῆς φορᾶς καὶ μάλιστα οἱ εἰς τὸν Ἰνδὸν συμβάλλοντες, οἱ δ´ ἐπιστρέφονται πρὸς ἕω, καθάπερ καὶ Γάγγης ποταμός. οὗτος μὲν οὖν καταβὰς ἐκ τῆς ὀρεινῆς, ἐπειδὰν ἅψηται τῶν πεδίων ἐπιστρέψας πρὸς ἕω καὶ ῥυεὶς παρὰ τὰ Παλίβοθρα μεγίστην πόλιν πρόεισιν ἐπὶ τὴν ταύτῃ θάλατταν καὶ μίαν ἐκβολὴν ποιεῖται, μέγιστος ὢν τῶν κατὰ τὴν Ἰνδικὴν ποταμῶν· δὲ Ἰνδὸς δυσὶ στόμασιν εἰς τὴν μεσημβρινὴν ἐκπίπτει θάλατταν, ἐμπεριλαμβάνων τὴν Παταληνὴν καλουμένην χώραν παραπλησίαν τῷ κατ´ Αἴγυπτον Δέλτα. ἐκ δὲ τῆς ἀναθυμιάσεως τῶν τοσούτων ποταμῶν καὶ ἐκ τῶν ἐτησίων, ὡς Ἐρατοσθένης φησί, βρέχεται τοῖς θερινοῖς ὄμβροις Ἰνδική, καὶ λιμνάζει τὰ πεδία· ἐν μὲν οὖν τούτοις τοῖς ὄμβροις λίνον σπείρεται καὶ κέγχρος, πρὸς τούτοις σήσαμον ὄρυζα βόσμορον· τοῖς δὲ χειμερινοῖς καιροῖς πυροὶ κριθαὶ ὄσπρια καὶ ἄλλοι καρποὶ ἐδώδιμοι, ὧν ἡμεῖς ἄπειροι. σχεδὸν δέ τι τοῖς ἐν Αἰθιοπίᾳ καὶ κατ´ Αἴγυπτον ... τὰ αὐτὰ φύεται καὶ ἐν τῇ Ἰνδικῇ, καὶ τῶν ἐν τοῖς ποταμοῖς πλὴν ἵππου ποταμίου τὰ ἄλλα φέρουσι καὶ οἱ Ἰνδικοί· Ὀνησίκριτος δὲ καὶ τοὺς ἵππους γίνεσθαί φησι. τῶν δ´ ἀνθρώπων οἱ μὲν μεσημβρινοὶ τοῖς Αἰθίοψίν εἰσιν ὅμοιοι κατὰ τὴν χροιάν, κατὰ δὲ τὴν ὄψιν καὶ τὴν τρίχωσιν τοῖς ἄλλοις (οὐδὲ γὰρ οὐλοτριχοῦσι διὰ τὴν ὑγρότητα τοῦ ἀέρος), οἱ δὲ βόρειοι τοῖς Αἰγυπτίοις. [15a,13] L'Inde est sillonnée de cours d'eau en tout sens. De ces cours d'eau une partie va grossir l'Indus et le Gange qui sont les deux plus grands fleuves du pays ; le reste débouche directement dans la mer. Tous descendent du Caucase et commencent par couler au midi ; mais, tandis que les uns (et ce sont généralement des affluents de l'Indus) conservent jusqu'au bout cette première direction, les autres tournent brusquement à l'est. Le Gange est dans ce cas. A sa descente des montagnes, à peine ce fleuve a-t-il touché la plaine qu'il se détourne vers l'est pour aller baigner les murs de Palibothra, l'une des plus grandes villes de l'Inde, et pour gagner la mer Orientale dans laquelle il se jette, mais par une embouchure unique, bien qu'étant le fleuve le plus considérable de toute la contrée. L'Indus {qui est moins grand} tombe dans la mer Méridionale par deux bouches, lesquelles enserrent le district de la Pattalène assez semblable par sa nature au delta d'Egypte. Au dire d'Eratosthène, c'est l'évaporation des eaux de ces grands fleuves, jointe à l'action des vents étésiens, qui produit dans la saison chaude les pluies qui inondent l'Inde et convertissent ses plaines en lacs. On profite de ces pluies pour semer, non seulement le lin et le millet, mais aussi le sésame, le riz et le bosmorum. En revanche, c'est pendant l'hiver que l'on sème le blé, l'orge et les légumes, sans parler de beaucoup d'autres végétaux alimentaires inconnus dans nos climats. Les animaux qu'on rencontre dans l'Inde sont à peu de chose près les mêmes qui naissent en Ethiopie et en Egypte ; les espèces fluviales aussi sont les mêmes, et, si l'on excepte l'hippopotame, les fleuves de l'Inde nourrissent toutes les autres. Encore Onésicrite prétend-il qu'on trouve l'hippopotame dans l'Inde. Quant à notre espèce, elle y est représentée par deux types : le type des hommes du Midi qui ressemblent aux Ethiopiens par la couleur de leur peau et au reste des humains par leur physionomie et la nature de leurs cheveux (la température de l'Inde étant trop humide pour que les cheveux y deviennent crépus, comme ils le sont en Ethiopie), et le type des hommes du Nord qui rappelle plutôt le type égyptien.


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Dernière mise à jour : 19/03/2009