[1,1,21] Νυνὶ δὲ ἐξ ἑτοίμου δεῖ λαβεῖν ἔνια, καὶ ταῦθ' ὅσα τῷ πολιτικῷ καὶ
τῷ στρατηλάτῃ χρήσιμα. Οὔτε γὰρ οὕτω δεῖ ἀγνοεῖν τὰ περὶ τὸν
οὐρανὸν καὶ τὴν θέσιν τῆς γῆς, ὥστ' ἐπειδὰν γένηται κατὰ τόπους,
καθ' οὓς ἐξήλλακταί τινα τῶν φαινομένων τοῖς πολλοῖς ἐν τῷ
οὐρανῷ, ταράττεσθαι καὶ τοιαῦτα λέγειν·
Ὦ φίλοι, οὐ γάρ τ' ἴδμεν ὅπη ζόφος, οὐδ' ὅπη ἠώς,
οὐδ' ὅπη ἠέλιος φαεσίμβροτος εἶσ' ὑπὸ γαῖαν,
οὐδ' ὅπη ἀννεῖται·
οὔθ' οὕτως ἀκριβοῦν, ὥστε τὰς πανταχοῦ συνανατολάς τε καὶ
συγκαταδύσεις καὶ συμμεσουρανήσεις καὶ ἐξάρματα πόλων καὶ τὰ
κατὰ κορυφὴν σημεῖα καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα κατὰ τὰς μεταπτώσεις
τῶν ὁριζόντων ἅμα καὶ τῶν ἀρκτικῶν διαφέροντα ἀπαντᾷ· τὰ μὲν
πρὸς τὴν ὄψιν, τὰ δὲ καὶ τῇ φύσει, γνωρίζειν ἅπαντα· ἀλλὰ τὰ μὲν
μηδ' ὅλως φροντίζειν, πλὴν εἰ θέας φιλοσόφου χάριν, τοῖς δὲ
πιστεύειν, κἂν μὴ βλέπῃ τὸ διὰ τί. Καὶ γὰρ τοῦτο τοῦ φιλοσοφοῦντος
μόνου, τῷ δὲ πολιτικῷ σχολῆς οὐ τοσαύτης μέτεστιν, ἢ οὐκ ἀεί. Οὐ
μὴν οὐδ' οὕτως ὑπάρχειν ἁπλοῦν δεῖ τὸν ἐντυγχάνοντα τῇ γραφῇ
ταύτῃ καὶ ἀργόν, ὥστε μηδὲ σφαῖραν ἰδεῖν, μηδὲ κύκλους ἐν αὐτῇ,
τοὺς μὲν παραλλήλους, τοὺς δ' ὀρθίους πρὸς τούτους, τοὺς δὲ λοξούς·
μηδὲ τρο πικῶν τε καὶ ἰσημερινοῦ καὶ ζωδιακοῦ θέσιν, δι' οὗ
φερόμενος ὁ ἥλιος τρέπεται καὶ διδάσκει διαφορὰς κλιμάτων τε καὶ
ἀνέμων. Ταῦτα γὰρ καὶ τὰ περὶ τοὺς ὁρίζοντας καὶ τοὺς ἀρκτικοὺς καὶ
ὅσα ἄλλα κατὰ τὴν πρώτην ἀγωγὴν τὴν εἰς τὰ μαθήματα
παραδίδοται κατανοήσας τις + ἄλλως πως δύναται παρακολουθεῖν
τοῖς λεγομένοις ἐνταῦθα; ὁ {δὲ} μηδ' εὐθεῖαν γραμμὴν ἢ περιφερῆ,
μηδὲ κύκλον εἰδώς, μηδὲ σφαιρικὴν ἐπιφάνειαν ἢ ἐπίπεδον, μηδ' ἐν
τῷ οὐρανῷ μηδὲ τοὺς ἑπτὰ τῆς μεγάλης ἄρκτου ἀστέρας καταμαθὼν,
μηδ' ἄλλο τι τῶν τοιούτων μηδέν, ἢ οὐκ ἂν δέοιτο τῆς πραγματείας
ταύτης ἢ οὐχὶ νῦν, ἀλλ' ἐκείνοις ἐντυχὼν πρότερον, ὧν χωρὶς οὐκ ἂν
εἴη γεωγραφίας οἰκεῖος.
| [1,1,21] 21. Mais encore une fois, pour le moment, nous n'avons besoin
d'emprunter à ces différentes sciences qu'un petit nombre de notions, et
de notions élémentaires, à l'usage surtout du politique et du capitaine.
Car s'il importe, d'une part, qu'ils ne demeurent ni l'un ni l'autre tellement
étrangers à l'astronomie et à la géographie, que, se trouvant transportés
dans des lieux où les phénomènes célestes les plus familiers au vulgaire
viendraient à se produire avec quelques légères anomalies, ils perdent
tout à coup la tête et s'écrient dans leur trouble :
«Allons, amis, puisque nous ignorons et le côté du couchant a et le côté
de l'aurore, et le point où le soleil, ce flambeau des mortels, descend au-
dessous de la terre et le point d'où il remonte et s'élève au-dessus,»
d'autre part , ils n'ont que faire d'approfondir ces études jusqu'à savoir
quels sont, pour chaque lieu de la terre, et les astres qui se lèvent, et les
astres qui se couchent ensemble, et ceux qui passent ensemble au
méridien; quels sont et la hauteur correspondante du pôle et le point
zénithal, et tant d'autres circonstances du même genre qui, suivant les
changements d'horizon et de cercle arctique, viennent à changer aussi,
soit seulement en apparence, soit en réalité. De ces faits, les uns
pourront être négligés complètement par l'homme d'État et l'homme de
guerre, à moins qu'ils ne veuillent en faire un objet de pure spéculation
philosophique, les autres devront être admis de confiance, quand bien
même les causes leur en demeureraient cachées : car cette recherche
des causes appartient au seul philosophe de profession, le politique
n'ayant pas assez de loisir pour s'y livrer, si ce n'est par exception. Il ne
faudrait pas pourtant que celui qui prétendra lire ce traité fût assez novice
ou assez nonchalant pour n'avoir jamais jeté les yeux sur une sphère, ni
regardé les cercles qui y sont tracés parallèlement, perpendiculairement
ou obliquement les uns aux autres, et la position respective des tropiques,
de l'équateur et du zodiaque, ce cercle que suit le soleil dans sa
révolution, déterminant de la sorte les différences des climats et des
vents. Car il suffit qu'on comprenne tant bien que mal ces premiers
éléments de la science et ce qui est relatif aux changements d'horizon et
de cercle arctique, et en général tout ce qui sert d'introduction aux
mathématiques proprement dites, pour être à même de suivre ce que
nous exposons ici. Mais si l'on ignore ce que c'est qu'une ligne,
droite ou courbe, ce que c'est qu'un cercle, une surface, sphérique ou
plane, et que l'on ne soit pas en état de reconnaître dans le ciel les sept
étoiles de la Grande-Ourse, ou telle autre constellation aussi connue, on
n'a que faire, provisoirement da moins, d'un traité tel que le nôtre, et l'on
doit, au préalable, se familiariser avec des notions, sans lesquelles il n'y a
pas d'études géographiques possibles. - Voilà pourquoi les auteurs de
Portulans et de Périples ne font qu'un travail inutile, quand ils négligent
d'ajouter à leurs descriptions ce qui, en fait. d'éléments mathématiques et
astronomiques, s'y rattache nécessairement.
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