[8] (1) Ἐν δὲ τῷ Οὐολούσκων ἔθνει, πρὸς οὓς ἐπολέμουν, ἡ Κοριολανῶν πόλις
ἀξίωμα μέγιστον εἶχε. ταύτην οὖν τοῦ ὑπάτου Κομινίου περιστρατοπεδεύσαντος,
οἱ λοιποὶ Οὐολοῦσκοι δείσαντες ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους συνεβοήθουν πανταχόθεν,
ὡς πρὸς τῇ πόλει ποιησόμενοι μάχην καὶ διχόθεν ἐπιχειρήσοντες αὐτοῖς. (2) ἐπεὶ
δ´ ὁ Κομίνιος διελὼν τὴν δύναμιν, αὐτὸς μὲν ἀπήντα τοῖς ἔξωθεν ἐπιοῦσι τῶν
Οὐολούσκων, Λάρκιον δὲ Τίτον, ἄνδρα Ῥωμαίων ἐν τοῖς ἀρίστοις, ἐπὶ τῆς
πολιορκίας κατέλιπε, καταφρονήσαντες οἱ Κοριολανοὶ τῶν παρόντων
ἐπεξῆλθον, καὶ προσμαχόμενοι τὸ πρῶτον ἐκράτουν καὶ κατεδίωκον εἰς τὸν
χάρακα τοὺς Ῥωμαίους. (3) ἔνθα δὴ Μάρκιος ἐκδραμὼν σὺν ὀλίγοις καὶ
καταβαλὼν τοὺς προσμείξαντας αὐτῷ μάλιστα, τοὺς δ´ ἄλλους στήσας
ἐπιφερομένους, ἀνεκαλεῖτο μεγάλῃ βοῇ τοὺς Ῥωμαίους. καὶ γὰρ ἦν, ὥσπερ ἠξίου
τὸν στρατιώτην ὁ Κάτων, οὐ χειρὶ καὶ πληγῇ μόνον, ἀλλὰ καὶ τόνῳ φωνῆς καὶ
ὄψει προσώπου φοβερὸς ἐντυχεῖν πολεμίῳ καὶ δυσυπόστατος. ἀθροιζομένων δὲ
πολλῶν καὶ συνισταμένων περὶ αὐτόν, ἀπεχώρουν οἱ πολέμιοι δείσαντες. (4) ὁ δ´
οὐκ ἠγάπησεν, ἀλλ´ ἐπηκολούθει καὶ συνήλαυνεν ἤδη προτροπάδην φεύγοντας
ἄχρι τῶν πυλῶν. (5) ἐκεῖ δ´ ὁρῶν ἀποτρεπομένους τοῦ διώκειν τοὺς Ῥωμαίους,
πολλῶν μὲν ἀπὸ τοῦ τείχους βελῶν προσφερομένων, τὸ δὲ συνεισπεσεῖν τοῖς
φεύγουσιν εἰς πόλιν ἀνδρῶν πολεμικῶν γέμουσαν ἐν τοῖς ὅπλοις ὄντων οὐδενὸς
εἰς νοῦν ἐμβαλέσθαι τολμῶντος, ὅμως ἐπιστὰς παρεκάλει καὶ παρεθάρρυνεν,
ἀνεῷχθαι βοῶν ὑπὸ τῆς τύχης τοῖς διώκουσι μᾶλλον ἢ τοῖς φεύγουσι τὴν πόλιν.
(6) οὐ πολλῶν δὲ βουλομένων ἐπακολουθεῖν, ὠσάμενος διὰ τῶν πολεμίων
ἐνήλατο ταῖς πύλαις καὶ συνεισέπεσε, μηδενὸς τὸ πρῶτον ἀντισχεῖν μηδ´
ὑποστῆναι τολμήσαντος· ἔπειτα δ´, ὡς κατεῖδον ὀλίγους παντάπασιν ἔνδον
ὄντας, συμβοηθούντων καὶ προσμαχομένων, ἀναμεμειγμένος ὁμοῦ φίλοις καὶ
πολεμίοις ἄπιστον ἀγῶνα λέγεται καὶ χειρὸς ἔργοις καὶ ποδῶν τάχεσι καὶ
τολμήμασι ψυχῆς ἀγωνιζόμενος ἐν τῇ πόλει καὶ κρατῶν ἁπάντων πρὸς οὓς
ὀρούσειε, τοὺς μὲν ἐξῶσαι πρὸς τὰ ἔσχατα μέρη, τῶν δ´ ἀπειπαμένων καὶ
καταβαλόντων τὰ ὅπλα πολλὴν ἄδειαν τῷ Λαρκίῳ παρασχεῖν, ἔξωθεν ἐπάγοντι
τοὺς Ῥωμαίους.
| [8] (1) Dans le peuple des Volsques, contre lesquels on se
battait, la cité de Corioles jouissait d'un très grand
prestige. Le consul Cominius l'ayant investie, les autres
Volsques, pris de peur, se portèrent de partout à son
secours contre les Romains, afin de livrer bataille devant
la ville et d'entreprendre l'ennemi sur deux fronts. (2)
Tandis que, divisant ses forces, Cominius allait lui-même à
la rencontre des Volsques qui attaquaient de l'extérieur, il
laissa derrière lui Titus Larcius, un Romain des plus
braves, pour maintenir le siège. Ceux de Corioles,
dédaigneux des troupes présentes, sortirent à l'assaut et
engagèrent le combat; ils commencèrent par l'emporter,
poursuivant même les Romains jusqu'à leur camp retranché.
(3) Alors Marcius, surgissant avec quelques hommes, abat
ceux qui sont le plus durement aux prises avec lui, stoppe
l'assaut des autres et rameute à grands cris les Romains --
c'est qu'il était capable, comme Caton le requérait du
soldat, de se montrer redoutable à l'ennemi, irrésistible
même, non seulement par la frappe de la main, mais aussi par
l'énergie de la voix et l'expression du visage. Nombre de
Romains se rassemblent autour de lui, tiennent bon, et les
Volsques, pris de peur, se retirent. (4) Mais Marcius ne se
tint pas satisfait: il les poursuit, et traque les fuyards
en déroute jusqu'aux portes de la ville. (5) Là il voit les
Romains renoncer à la poursuite, vu qu'on leur lançait
depuis le rempart des volées de traits et qu'il ne venait à
l'esprit d'aucun audacieux de se précipiter avec les fuyards
dans une cité regorgeant d'ennemis en armes! Lui cependant
tenait bon, appelait et encourageait ses hommes, en leur
criant que, par chance, la ville était ouverte aux
poursuivants plutôt qu'aux poursuivis... (6) Alors que bien
peu d'hommes voulaient marcher à sa suite, il se précipitaau
travers des ennemis, s'élança contre les portes et, avec les
siens, fit irruption dans la ville, sans que personne n'ose
d'emblée opposer de résistance; puis, quand les Romains
virent qu'il n'y avait dans la place qu'un nombre d'hommes
tout à fait réduit, en s'entr'aidant, ils passent à
l'action. Lui, mêlé à la fois aux amis et aux ennemis, mène,
dit-on, dans la ville un combat incroyable, grâce aux
prouesses de son bras, à la rapidité de ses pieds et à
l'audace de son âme. Maîtrisant tous ceux contre lesquels il
s'élançait, il repoussa les uns jusqu'aux confins de la
ville, tandis que les autres renonçaient à combattre et
jetaient leurs armes: ce qui laissait à Larcius tout loisir
d'amener là-bas les Romains de l'extérieur.
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