HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Coriolan

Chapitre 43

  Chapitre 43

[43] (1) Καὶ γάρ τοι Μάρκιος μὲν οὐδὲν ἀπεδείξατο τῇ πόλει στρατηγῶν, ἀλλὰ τοῖς πολεμίοις κατὰ τῆς πατρίδος· Ἀλκιβιάδου δὲ καὶ στρατευομένου πολλάκις καὶ στρατηγοῦντος ἀπέλαυσαν Ἀθηναῖοι· καὶ παρὼν ἐκράτει τῶν ἐχθρῶν ὅσον ἐβούλετο, καὶ μὴ παρόντος ἴσχυσαν αἱ διαβολαί· (2) Μάρκιος δὲ παρὼν μὲν ὑπὸ Ῥωμαίων κατεδικάσθη, παρόντα δὲ Οὐολοῦσκοι διέφθειραν, οὐ δικαίως μὲν οὐδ´ ὁσίως, αἰτίαν δ´ εὔλογον παρέσχεν αὐτός, ὅτι δημοσίᾳ τὰς διαλύσεις μὴ προσδεξάμενος, ἰδίᾳ δὲ πεισθεὶς ὑπὸ τῶν γυναικῶν, οὐκ ἔλυσε τὴν ἔχθραν, ἀλλὰ τοῦ πολέμου μένοντος ἀπώλεσε τὸν καιρὸν καὶ διέφθειρε. (3) πείσαντα γὰρ ἔδει τοὺς πεπιστευκότας ἀπελθεῖν, εἰ τοῦ πρὸς ἐκείνους δικαίου πλεῖστον ἐποιεῖτο λόγον. (4) εἰ δὲ μηδὲν ἐφρόντιζεν Οὐολούσκων, ἀλλὰ τὴν ὀργὴν ἐμπλῆσαι τὴν ἑαυτοῦ βουλόμενος ἐνῆγε τὸν πόλεμον, εἶτ´ ἔληξεν, οὐ διὰ τὴν μητέρα καλῶς εἶχε φείσασθαι τῆς πατρίδος, ἀλλὰ σὺν τῇ πατρίδι τῆς μητρός· μέρος γὰρ ἦν καὶ μήτηρ καὶ γυνὴ τῆς πατρίδος, ἣν ἐπολιόρκει. (5) τὸ δὲ δημοσίαις ἱκεσίαις καὶ δεήσεσι πρεσβευτῶν καὶ λιταῖς ἱερέων ἀπηνῶς χρησάμενον, εἶτα χαρίσασθαι τῇ μητρὶ τὴν ἀναχώρησιν, οὐ τιμὴ τῆς μητρὸς ἦν, ἀλλ´ ἀτιμία τῆς πατρίδος, οἴκτῳ καὶ παραιτήσει διὰ μίαν γυναῖκα σῳζομένης, ὡς οὐκ ἀξίας σῴζεσθαι δι´ αὑτήν. (6) ἐπίφθονος γὰρ χάρις καὶ ὠμὴ καὶ ἀχάριστος ἀληθῶς καὶ πρὸς οὐδετέρους ἔχουσα τὸ εὔγνωμον· ἀνεχώρησε γὰρ μήτε πεισθεὶς ὑπὸ τῶν πολεμουμένων, μήτε πείσας τοὺς συμπολεμοῦντας. (7) ὧν αἴτιον ἁπάντων τὸ ἀνομίλητον τοῦ τρόπου καὶ λίαν ὑπερήφανον καὶ αὔθαδες, καθ´ αὑτὸ μὲν ἐπαχθές ἐστι τοῖς πολλοῖς, τῷ δὲ φιλοτίμῳ προσὸν γίνεται παντάπασιν ἄγριον καὶ ἀπαραίτητον. (8) οὐ γὰρ θεραπεύουσι τοὺς πολλοὺς ὡς μὴ δεόμενοι τιμῆς, εἶτα χαλεπαίνουσι μὴ τυγχάνοντες. ἐπεὶ τό γε μὴ λιπαρῆ μηδὲ θεραπευτικὸν ὄχλων εἶναι καὶ Μέτελλος εἶχε καὶ Ἀριστείδης καὶ Ἐπαμεινώνδας· ἀλλὰ τῷ καταφρονεῖν ἀληθῶς, ὧν δῆμός ἐστι καὶ δοῦναι καὶ ἀφελέσθαι κύριος, ἐξοστρακιζόμενοι καὶ ἀποχειροτονούμενοι καὶ καταδικαζόμενοι πολλάκις οὐκ ὠργίζοντο τοῖς πολίταις ἀγνωμονοῦσιν, ἀλλ´ ἠγάπων αὖθις μεταμελομένων, καὶ διηλλάττοντο παρακαλούντων. (9) τὸν γὰρ ἥκιστα θεραπευτικὸν ἥκιστα πρέπει τιμωρητικὸν εἶναι τῶν πολλῶν, ὡς τὸ χαλεπαίνειν σφόδρα μὴ τυγχάνοντα τιμῆς ἐκ τοῦ σφόδρα γλίχεσθαι φυόμενον. [43] (1) En fait, Marcius, comme général, ne réalisa rien pour sa cité, mais bien pour ses ennemis, contre sa patrie; d'Alcibiade, en revanche, souvent en campagne comme soldat et comme général, les Athéniens tirèrent du profit. Quand il était là, il dominait ses ennemis autant qu'il le voulait, mais en son absence, les calomnies reprenaient vigueur. (2) Marcius, lui, était là lorsqu'il fut condamné par les Romains, et bien là quand les Volsques le tuèrent, meurtre inique et sacrilège, mais auquel il avait lui-même fourni une bonne raison: c'est qu'après s'être publiquement refusé à la réconciliation mais s'être, en privé, laissé convaincre par les femmes, il n'avait pas dissipé la haine des adversaires mais, la guerre subsistant, il avait perdu et fait disparaître l'occasion favorable. (3) Il n'aurait dû partir qu'après avoir convaincu ceux qui lui avaient fait confiance, s'il avait accordé toute son importance à la justice qu'il devait à ces gens. (4) D'un autre côté, s'il ne se souciait nullement des Volsques mais suscitait puis arrêtait la guerre par volonté d'assouvir sa propre colère, il eût été beau, non pas d'épargner sa patrie à cause de sa mère, mais d'épargner celle-ci avec sa patrie: car sa mère et sa femme n'étaient qu'une fraction de la patrie qu'il assiégeait! (5) Traiter cruellement supplications publiques, requêtes d'ambassadeurs, prières des prêtres, et puis offrir sa retraite en cadeau à sa mère: ce n'était pas là honorer sa mère, mais déshonorer sa patrie, qu'il sauvait par compassion, à l'intercession d'une seule femme, comme si la patrie n'était pas digne d'être sauvée pour elle-même! (6) C'était là une grâce odieuse, cruelle, vraiment indigne d'un merci, et sans générosité pour aucun des deux adversaires; aussi bien se retira-t-il sans avoir été approuvé par les gens à qui il faisait la guerre, et sans avoir non plus convaincu ceux avec qui il la faisait. (7) La cause de tout cela, c'était le côté insociable, excessivement orgueilleux et arrogant d'un caractère qui, en soi, est déjà détesté des masses mais qui, ajouté à l'ambition, devient tout à fait farouche et inexorable. (8) Les hommes de cette sorte, en effet, ne flattent pas les masses et font mine de n'avoir pas besoin d'honneurs, puis ils s'irritent de n'en pas obtenir... En vérité, Métellus, Aristide, Épaminondas n'étaient pas gens à flatter obstinément les foules; mais parce qu'ils méprisaient vraiment ce que le peuple est maître de donner et de reprendre, alors même qu'ils étaient ostracisés, battus aux élections, condamnés à maintes reprises, ils n'avaient point de colère contre leurs concitoyens irréfléchis mais, sitôt que ceux-ci venaient à résipiscence, ils leur rendaient leur affection et se réconciliaient avec eux dès qu'ils les rappelaient. (9) C'est à celui qui flatte le moins les masses qu'il sied le moins de s'en venger: car être très fâché de ne pas obtenir d'honneurs vient de ce qu'on y est très attaché!


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Dernière mise à jour : 13/05/2005