[30] (1) Ὁ δὲ Μάρκιος ἀκούσας ἔτι μᾶλλον ἐξετραχύνθη, καὶ τὴν πολιορκίαν
ἀπολιπὼν ἐπὶ τὴν πόλιν ὑπ´ ὀργῆς ἐχώρει, καὶ περὶ τὰς λεγομένας Κλοιλίας
τάφρους κατεστρατοπέδευσε, τεσσαράκοντα τῆς πόλεως σταδίους ἀφεστώς. (2)
ὀφθεὶς δὲ φοβερὸς καὶ πολὺν θόρυβον παρασχών, ὅμως ἐν τῷ παρόντι τὴν
στάσιν ἔπαυσεν· οὐδεὶς γὰρ ἔτι τοῖς πολλοῖς ἐτόλμησεν ἀντειπεῖν οὔτ´ ἄρχων
οὔτε βουλευτὴς περὶ τοῦ τὸν Μάρκιον κατάγειν, ἀλλ´ ὁρῶντες ἐν τῇ πόλει
διαδρομὰς γυναικῶν καὶ πρὸς ἱεροῖς ἱκεσίας καὶ δάκρυα πρεσβυτῶν καὶ δεήσεις,
πάντα δ´ ἐνδεᾶ τόλμης καὶ σωτηρίων λογισμῶν, συνέγνωσαν ὀρθῶς τὸν δῆμον
ἐπὶ τὰς διαλλαγὰς τοῦ Μαρκίου τραπέσθαι, τὴν δὲ βουλὴν τοῦ παντὸς
ἁμαρτάνειν, ὅτε παύσασθαι καλῶς εἶχεν, ὀργῆς καὶ μνησικακίας ἀρχομένην. (3)
ἔδοξεν οὖν πᾶσι πρέσβεις ἀποστεῖλαι πρὸς τὸν Μάρκιον, ἐκείνῳ τε κάθοδον
διδόντας εἰς τὴν πατρίδα καὶ τὸν πόλεμον αὐτοῖς λῦσαι δεομένους. (4) οἱ δὲ
πεμφθέντες ἀπὸ βουλῆς ἦσαν μὲν ἐπιτήδειοι τῷ Μαρκίῳ, προσεδέχοντο δὲ καὶ
πολλὴν περί γε τὰς πρώτας ἀπαντήσεις φιλοφροσύνην παρ´ ἀνδρὸς οἰκείου καὶ
συνήθους. (5) ἐγίνετο δὲ τοιοῦτον οὐδέν, ἀλλὰ διὰ τοῦ στρατοπέδου τῶν
πολεμίων ἀχθέντες, ἐνετύγχανον αὐτῷ μετ´ ὄγκου καθεζομένῳ καὶ βαρύτητος
οὐκ ἀνεκτῆς. (6) ἔχων δὲ τοὺς πρώτους τῶν Οὐολούσκων περὶ αὑτόν, ἐκέλευε
λέγειν ὧν δεόμενοι τυγχάνουσιν. (7) εἰπόντων δὲ λόγους ἐπιεικεῖς καὶ
φιλανθρώπους ἐν ἤθει τῷ πρέποντι καὶ παυσαμένων, ἀπεκρίνατο τὰ μὲν πικρῶς
ὑπὲρ ἑαυτοῦ καὶ πρὸς ὀργὴν ὧν ἔπαθε, τὰ δ´ ὑπὲρ τῶν Οὐολούσκων ὡς
στρατηγός, ἀποδοῦναι τὰς πόλεις καὶ τὴν χώραν ὅσην ἀπετέμοντο πολέμῳ
κελεύων, καὶ ψηφίσασθαι Οὐολούσκοις ἰσοπολιτείαν ἥνπερ Λατίνοις· (8) ἄλλην
γὰρ οὐκ εἶναι βέβαιον ἢ τὴν ἐπὶ τοῖς ἴσοις καὶ δικαίοις ἀπαλλαγὴν τοῦ πολέμου.
χρόνον δὲ βουλῆς ἔδωκεν αὐτοῖς ἡμέρας τριάκοντα, καὶ τῶν πρέσβεων
ἀπελθόντων εὐθὺς ἀνέζευξεν ἐκ τῆς χώρας.
| [30] (1) L'ayant appris, Marcius s'exaspéra davantage
encore; il renonça au siège de Lavinium et, sous l'effet de
la colère, il marcha contre Rome et établit ses quartiers
aux "Fossés de Cluilius", à une distance de quarante stades
de la ville. (2) Sa vue, redoutable, fit grand bruit, tout
en mettant cependant fin, dans l'immédiat, à la sédition;
personne, en effet, ni magistrat ni sénateur, n'osa plus
contredire les plébéiens à propos du rappel de Marcius. Dans
la ville, on ne voit qu'allées et venues de femmes,
supplications devant les temples, larmes et prières des
vieillards, partout absence d'audace et de raisonnements
salutaires: on reconnut alors que le peuple avait raison de
se tourner vers la réconciliation avec Marcius et que le
Sénat se trompait du tout au tout en commençant par la
colère et la rancoeur, alors qu'il eût été bon d'y mettre
fin. (3) Tous estimèrent donc judicieux d'envoyer auprès de
Marcius des ambassadeurs offrant à celui-ci un retour dans
sa patrie et lui demandant de les délivrer de la guerre. (4)
Les envoyés du Sénat étaient des relations de Marcius et
s'attendaient, dès les premières rencontres, à beaucoup
d'aménité de la part d'un homme qui était pour eux un
familier et un intime. (5) Mais il n'y eut rien de tel;
après avoir traversé le camp ennemi, ils trouvèrent Marcius
assis, affichant une superbe et une gravité insupportables.
(6) Gardant autour de lui les premiers d'entre les Volsques,
il invite les délégués romains à formuler leur demande. (7)
Ces derniers tinrent un discours raisonnable et humain,
approprié à la situation. Lorsqu'ils en terminèrent, il
répondit aigrement, avec colère, pour ce dont il avait
personnellement souffert; pour ce qui est des Volsques, dont
il est, dit-il, le général, il ordonne de leur rendre leurs
villes et tout le territoire dont ils ont été amputés par la
guerre, et de décréter en leur faveur une égalité civique
comme celle octroyée aux Latins. (8) Il n'est, dit-il, pas
d'autre échappatoire sûre à la guerre que ce qui se fonde
sur l'égalité et sur la justice. Marcius accorda aux
délégués trente jours de délai pour une concertation, et une
fois ceux-ci partis, il se replia aussitôt hors du territoire.
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