[31] (1) Τοῦτο δὴ πρῶτον αἰτίαμα τῶν Οὐολούσκων οἱ πάλαι βαρυνόμενοι τὴν
δύναμιν αὐτοῦ καὶ φθονοῦντες ἐλάμβανον· ὧν ἦν καὶ ὁ Τύλλος, ἰδίᾳ μὲν ὑπὸ τοῦ
Μαρκίου μηδὲν ἀδικούμενος, ἐν δ´ ἀνθρωπίνῳ πάθει γεγονώς. (2) ἤχθετο γὰρ
ἠμαυρωμένος παντάπασι τῇ δόξῃ καὶ παρορώμενος ὑπὸ τῶν Οὐολούσκων,
πάντα μόνον ἡγουμένων αὐτοῖς εἶναι τὸν Μάρκιον, τοὺς δ´ ἄλλους ἀξιούντων,
ὅσον ἐκεῖνος αὐτοῖς μεταδώσει δυνάμεως καὶ ἀρχῆς, ἀγαπᾶν ἔχοντας. (3) ὅθεν αἱ
πρῶται κατηγορίαι κρύφα διεσπείροντο, καὶ συνιστάμενοι πρὸς ἀλλήλους
ἠγανάκτουν, καὶ προδοσίαν ἐκάλουν τὴν ἀνάζευξιν, οὐ τειχῶν οὐδ´ ὅπλων, ἀλλὰ
καιρῶν, οἷς καὶ τἆλλα πάντα σῴζεσθαι καὶ πάλιν ἀπόλλυσθαι πέφυκεν, ἡμερῶν
τριάκοντα τῷ πολέμῳ δεδομένων, οὗ μείζονας οὐδὲν ἐν ἐλάττονι χρόνῳ
λαμβάνειν μεταβολάς. (4) καίτοι τὸν χρόνον τοῦτον ὁ Μάρκιος οὐκ ἀργὸν διῆγεν,
ἀλλὰ τοὺς συμμάχους τῶν πολεμίων ἔφθειρεν ἐπιὼν καὶ περιέκοπτε, καὶ πόλεις
ἑπτὰ μεγάλας καὶ πολυανθρώπους ἔλαβεν. (5) οἱ δὲ Ῥωμαῖοι βοηθεῖν μὲν οὐκ
ἐτόλμων, ἀλλ´ ὄκνου πλήρεις ἦσαν αὐτῶν αἱ ψυχαί, καὶ τοῖς ἐκνεναρκηκόσι
κομιδῇ καὶ παραλελυμένοις σώμασιν ὁμοίως διέκειντο πρὸς τὸν πόλεμον. (6)
ἐπεὶ δ´ ὁ χρόνος διῆλθε καὶ παρῆν αὖθις ὁ Μάρκιος μετὰ τῆς δυνάμεως ἁπάσης,
ἐκπέμπουσι πρεσβείαν πάλιν τοῦ Μαρκίου δεησομένην ὑφέσθαι τῆς ὀργῆς καὶ
τοὺς Οὐολούσκους ἐκ τῆς χώρας ἀπαγαγόντα πράττειν καὶ λέγειν ὅ τι ἂν
ἀμφοτέροις οἴηται βέλτιον εἶναι· φόβῳ μὲν γὰρ οὐδὲν ἐνδώσειν Ῥωμαίους, ἐὰν δέ
τινος τῶν ἐπιεικῶν καὶ φιλανθρώπων οἴηται δεῖν τυχεῖν τοὺς Οὐολούσκους,
ἅπαν ἂν αὐτοῖς γενέσθαι τὰ ὅπλα καταθεμένοις. (7) πρὸς ταῦθ´ ὁ Μάρκιος ἔφη
μηδὲν ὡς Οὐολούσκων ἀποκρίνεσθαι στρατηγός, ὡς δὲ Ῥωμαίων ἔτι πολίτης
παραινεῖν καὶ παρακαλεῖν μετριώτερα φρονήσαντας ἐπὶ τοῖς δικαίοις ἥκειν πρὸς
αὐτὸν ἐν ἡμέραις τρισίν, ἃ προκαλεῖται ψηφισαμένους· εἰ δ´ ἕτερα δόξειε,
γινώσκειν οὐκ οὖσαν αὐτοῖς ἄδειαν αὖθις μετὰ λόγων κενῶν βαδίζουσιν εἰς τὸ
στρατόπεδον.
| [31] (1) Ce fut là la première accusation que portèrent
contre lui ceux des Volsques qui, depuis longtemps,
trouvaient son pouvoir pesant et le jalousaient. Parmi
ceux-ci, il y avait Tullus, non qu'il eût été à titre
particulier maltraité par Marcius, mais parce qu'il était
dans une disposition bien humaine: (2) il supportait mal, en
effet, d'être complètement éclipsé en prestige et d'être
regardé de travers par les Volsques, lesquels considéraient
que Marcius, et lui seul, était tout pour eux; quant aux
autres, ils n'avaient, estimaient-ils, qu'à se contenter de
la mesure exacte de pouvoir et d'autorité que cet homme-là
leur dispenserait! (3) De là les premières accusations
semées secrètement contre lui; réunis, les opposants se
manifestaient les uns aux autres leur indignation et
appelaient "trahison" le repli de Marcius; "ce ne sont
point, disaient-ils, des remparts ni des armes, mais des
occasions qu'il a fournies à l'ennemi, ces occasions grâce
auxquelles, tout naturellement, le reste est tour à tour
sauvé puis perdu: c'est qu'il a donné à la guerre une trêve
de trente jours et que rien ne connaît de plus grands
retournements qu'une guerre, et en un moindre laps de
temps". (4) Marcius néanmoins ne restait pas inactif pendant
ce temps-là: s'en prenant aux alliés des ennemis, il
ravageait et pillait leur pays, et il leur enleva sept
grandes villes très peuplées. (5) Les Romains n'osaient pas
venir à la rescousse, leurs âmes étaient remplies
d'hésitation et ils étaient vis-à-vis de la guerre dans les
mêmes dispositions que des gens totalement engourdis et
paralysés. (6) Une fois le délai écoulé et Marcius de retour
avec tous ses effectifs, Rome lui envoie derechef une
ambassade lui demandant d'apaiser sa colère et, sitôt qu'il
aurait emmené les Volsques hors du pays, de faire et de dire
ce qu'il estimait préférable pour les deux peuples; les
Romains ne concéderaient rien par crainte, mais s'il pense,
lui, que les Volsques doivent obtenir des conditions
convenables et un peu humaines, tout leur sera accordé une
fois les armes déposées. (7) Sur ce, Marcius affirma n'avoir
rien à répondre en tant que général des Volsques, mais en
tant que citoyen romain -- ce qu'il est toujours! -- il
exhorte et invite ses concitoyens à réfléchir avec plus de
mesure sur ces conditions équitables, puis à revenir le voir
dans trois jours, après avoir voté les engagements demandés.
S'ils étaient d'un autre avis, qu'ils sachent bien que c'est
sans garantie de sécurité qu'ils reviendraient dans son camp
avec de vains discours
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